lundi 21 mars 2016

MICAH P. HINSON @ La Chapelle St Pierre - Port Louis

Qu'est-ce qu'on peut bien aller foutre un dimanche après midi (ensoleillé en plus !) dans une chapelle paumée en bord de mer...Hein ? 
L'édifice religieux ne se doute de rien. Il va accueillir en son sein un de ses fils maudits, un torturé, un cabossé de la vie au parcours noir (homeless, addictions, dépressions et accident grave...La totale). Micah P. Hinson fête les 10 ans de la sortie du remarquable The Gospel Of Progress et vient faire quelques dates en France dont une escale à Port Louis pour rejouer l'intégralité de son album version Naked.



Pour ceux qui ne connaissent pas le personnage, à l'écoute des disques de Micah P. Hinson on s'attend à voir débouler un honkytonk man, un vieux tubard Texan genre Johnny Cash époque American Recording. Sauf que le gars à 35 ans. Plutôt pâle et chétif, quelque part entre Elvis Costello et Mark Hollis (Talk Talk). On sent bien que la vie de Micah P. Hinson n'a pas été un long fleuve tranquille et à le voir s'installer, fébrile et fuyant, on se demande bien comment va se passer ce concert intimiste.
Salopette en règle, lunettes rétro et casquette bien vissée sur le crâne "Je viens de Abilene, Texas. Le pire état des États Unis" le décor est planté. 


La scène est assez surréaliste, devant l'autel Micah P. Hinson accorde difficilement sa guitare dans la fraîcheur qui règne dans la chapelle. Légèrement en retrait sur le côté de la scène, on aperçoit son épouse et son fils d'environ 6 mois qui se tortille sur une couverture posée au sol. Si bien que de temps en temps des gazouillis se font entendre et viennent égayer les textes si sombres de l'Américain. 


Pendant près d'une heure et demie, The Gospel Of Progress est passé en revue, dépouillé de tout artifice, joué à l'essentiel. L’acoustique du lieu donne à la voix de Micah P. Hinson, déjà incroyable, une résonance profonde et hypnotisante. Les accords frappés en fin de morceau prennent les tripes et marquent ce style si particulier de Dark Folk, Blues Americana ou encore Violent Country comme il le définit lui même. 


L'intensité et l'authenticité du moment sont précieux et les deux chansons écourtées pour cause de trous de mémoires sont anecdotiques (ce qui fera bien sourire le principal concerné qui n'en revient pas de ne pas se souvenir de ses textes). L'essentiel était ailleurs. Un live atypique, bancal et splendide, tout comme le personnage.
J'avoue que depuis hier, j'ai beaucoup de mal à me détacher de ce concert.


jeudi 17 mars 2016

BEAUREGARD #8

La programmation de la 8ème édition du Festival Beauregard frappe encore très fort cette année, et confirme, s’il en était encore besoin, que le Festival Normand a su imposer en quelques années un style classieux et remarqué, allant chaque fois nous dénicher de belles pépites au milieu d'une très belle programmation toujours cohérente. 

Une ligne de conduite payante puisque la notoriété de ce jeune festival grimpe tout autant que le nombre de billets vendus, avec une progression de +15 % par rapport à l’an passé. 


 
Pour les immanquables on retrouve  BECK, THE KILLS, PJ HARVEY, BEIRUT, THE CHEMICAL BROTHERS, ROBERT PLANT & THE SENSATIONAL SPACE SHIFTERS mais aussi LES INSUS, GHINZU, BRIAN JONESTON MASSACRE, THE HORRORS, GET WELL SOON et JURASSIC 5. D'autres groupes et artistes talentueux viendront graviter autour de ce noyau dur et former ainsi les 33 éléments de ce composé Pop/Rock.

Côté organisation et nouveautés, Beauregard passe au fameux « cashless » avec une carte de paiement qui sera ici baptisée tout naturellement la JOHN E-CASH .
 
Une valorisation du site est également prévue, avec une mise en lumière du château et du parc « à la façon d’antan » dixit Claire Lesaulnier, co-directrice du Festival, tandis que des initiatives seront prises afin de permettre, comme l'année dernière aux personnes empêchés (malades, détenus), de participer à cet évènement.


La Prog complète:

Jeudi 30 Juin

Les Insus / Last Train / Gandi Lake


Vendredi 1er juillet

The Chemical Brothers / Beck / The Brian Jonestown Massacre / Nekfeu / The Shoes / Rone / Feu! Chatterton / NUIT / Ghinzu


Samedi 2 juillet

Robert Plant / The Kills / The Horrors / La Femme / Lily Wood & The Prick / Fakear / Get Well Soon / Naïve New Beaters / The Avener / Brigitte / Atomics Rotor


Dimanche 3 juillet

PJ Harvey / Jurassic 5 / Grand Blanc / / Grand Parc / Louise Attaque / Jeanne Added / Beirut / Lou Doillon / Jain


dimanche 13 mars 2016

1969 CLUB + VON PARIAHS @ Novomax Quimper - 12 mars 2016

Depuis quelques mois Quimper dispose enfin d'un bâtiment dédié à la musique en plein centre ville: Le Novomax. Studios et salles d'enregistrements et de répétitions, cours, accompagnement et salle de concert d'une jauge de 400 personnes max. Une véritable bouffée d'oxygène, comme un gros riff de guitare au milieu des bombardes et des binious pour les Quimpérois, orphelins du festival Hivernautes depuis 2 ans. L'association Polarités y assure désormais une programmation régulière de qualité. Au menu hier soir: du Rock.

1969 Club
Très bon concert de 1969 Club qui en profitait pour nous annoncer la sortie de son Lp en septembre prochain. Trio basse/guitare/batterie originaire de St Brieuc, la musique de 1969 Club est un mélange de Stoner Psyché et de Blues. Un son puissant très 70's revendiqué par Marie la chanteuse/bassiste du groupe. On y retrouve aussi un peu des White Stripes, notamment dans les changement de rythmes et dans les riffs lancinants. La batterie et la basse sont omniprésentes et la guitare est clairement au second plan,  mieux vaut avoir ses bouchons d'oreilles, ça tape fort et brutal !



Von Pariahs
Le groupe Nantais vient de sortir son deuxième album Genuine Feelings et peut se vanter d'une notoriété grandissante dans le milieu Rock français. Le concert démarre fort, Von Pariahs joue un rock très anglo-saxon aux influences diverses; Happy Mondays, James, Oasis. Sam Sprent au chant est très sûr de lui. Moitié Bono moitié Franck Black, il occupe la scène et captive l'attention, n'hésitant pas à provoquer le public, pas assez "présent" à son goût. Réaction mitigée dans l'assistance, ça chambre un peu en retour mais on sent aussi pas mal de monde déstabilisé. Musicalement c'est nickel, ça joue vite et c'est impeccable au chant. Mentions spéciales aux très bons I Want Her, Skywalking, Another Case ou encore Crash Bike. Le set est expédié en 50 minutes, pas de rappel (ce n'est pas une obligation) et le groupe se retrouve au merchandising avant même le public. De quoi laisser une impression mitigée sur ce live. Très bon dans le fond, un peu moins dans la forme. 



vendredi 4 mars 2016

OTHER LIVES @ Stéréolux - 2 mars 2016 Nantes

Les groupes capables de nous faire faire 250 bornes un soir d'hiver, en semaine, se comptent sur les doigts de la main d'un vieux marin pêcheur. Mais voilà. En 2012 nous avions été totalement captivés, hypnotisés par OTHER LIVES. A Beauregard tout d'abord puis aux Vieilles Charrues. Ces deux festivals avaient eu la bonne idée de programmer ce groupe originaire de l'Oklahoma et qui venait de sortir un album magnifique Tamer Animals. Quatre années plus tard donc, c'est Rituals que le groupe vient présenter sur scène à l'occasion de sa première tournée française. Un troisième album qui confirme l'immense talent de Other Lives, véritable orfèvre en matière d'indie folk planant et aérien.
Stéréolux - Nantes - Complet. Visiblement nous ne sommes pas les seuls à être attirés par ce qui brille.


C'est sur Reconfiguration que le concert débute. Un titre de circonstance puisque la violoncelliste Jenny Hsu et le batteur Colby Owens ont quitté le groupe après la dernière tournée. Other Lives en 2016 c'est toujours une formation musicale à cinq. Un noyau dur constitué de Jesse Tabish, Josh Onstott et Jonathon Mooney, autour duquel gravitent actuellement Danny Reisch à la batterie et Mel Guérison au violon. Cette dernière est également la guitariste/chanteuse du jeune groupe de Portland MERŌ qui assurait la première partie ce soir.


Le nombre d'instruments sur scène est impressionnant. Les membres du groupe alternent aisément entre guitare, basse, piano, percussions, vibraphone, violon pour un rendu digne d'une symphonie des grands espaces comme sur Easy Way Out ou encore 2 Pyramids.


La majeure partie des deux derniers albums est jouée ce soir, For 12, Desert, As I Lay Down, English Summer, Dark Horse...Le public est totalement pris. Deux attitudes se distinguent, ceux qui ne quittent pas la scène des yeux pour ne pas en perdre une miette et ceux qui, les yeux fermés, se laissent embarquer direction les plaines venteuses américaines. Ambiance Ennio Morricone sur Need A Line, pour un peu on pourrait voir passer des boules d'herbes virevoltantes derrière la scène.


Il y a quatre ans Other Lives reprenait The Partisan de Leonard Cohen et ce soir c'est une autre cover qui est jouée en rappel: Something In The Way de Nirvana. Une chanson qui convient à merveille au style poète hippie de Jesse Tabish.
Le temps passe trop vite, le groupe termine avec le magnifique Dust Bowl III. Inutile de chercher  des points négatifs à cette soirée, il n'y en a pas. C'était parfait.


Cerise sur le gâteau, à peine le concert terminé, tous les membres du groupe passeront de longues minutes à discuter avec le public. A cette occasion, Danny (le batteur) nous confiait que la tournée française se passait très bien et qu'ils espérait bien être en France cet été pour quelques festivals. Nous aussi !
Disponibles et souriants, Jesse Tabish et sa bande scellent de parfaite manière cette belle soirée. Nous sortons du Stéréolux sous le regard bienveillant de l'éléphant géant des Machines de L'Île installé juste devant la salle. La musique de OTHER LIVES peut maintenant envahir la nuit Nantaise.