vendredi 24 novembre 2017

ARCHIVE @ La Carène 22 novembre 2017 - Brest

Ce concert est complet, comme la plupart des dates de leur tournée française. Ce n'est pas si fréquent de voir La Carène pleine à craquer un mercredi de fin novembre. Le public Brestois n'a pas manqué la belle opportunité d'assister un moment marquant. La dernière fois que nous avions vu Archive, c'était en 2015 aux Vieilles Charrues. Le groupe Anglais avait alors bénéficié d'un horaire totalement ingrat : 19H. Comme un feu d'artifice en plein jour, ce fût un beau gâchis tant le visuel scénique et le light show prennent une place importante dans les lives du groupe. Confirmation encore ce soir.


Un petit mot tout d'abord sur la première partie assurée par Robin Foster. Installé en Bretagne depuis plus de vingt ans, l'Anglais joue ici "à domicile". Personne n'a oublié Beth, le charismatique groupe Brestois au sein duquel le guitariste officiait et tout le monde salue la brillante carrière solo qu'il mène depuis. A commencer par Dave Penn le chanteur d'Archive, avec qui il a collaboré entre autres. Le premier titre joué Hercules Climbs The White Mountain est très inspiré de ce qu'a pu faire Talk Talk sur Laughing Stock. Robin Foster posséde un vrai don pour restituer les ambiances aériennes et iodées des grands espaces. Sa musique est une invitation au voyage et il n'est pas étonnant qu'on fasse souvent appel à lui pour composer des bandes originales de film. On se dit qu'un appui vidéo aurait été intéressant pour accompagner ces versions instrumentales. Avant de finir sur Brest By Night, Robin Foster offre au public une belle version de Loop, titre joué à l'époque de Beth et qui révélait déjà son grand talent de compositeur.


Ils sont sept sur scène et tous, à l'exception des deux chanteurs Dave Pen et Pollard Berrier, arborent la même combinaison marquée du double F opposé, symbole de leur dernier Lp The False Fondation. Un album difficile d'accès à l'écoute mais qui va déployer son énorme potentiel sur scène comme une évidence.



Le voile placé au-devant de la scène durant les quatre premiers titres apporte un bel effet 3D/ombres chinoises et renforce admirablement leur scénographie. Le groupe semble au cœur d'une cage numérique, comme enfermé dans un tube cathodique d'ordinateur. Les effets sont captivants : pluie de flocons sur Sell Out, flammes sur Stay Tribal et fail informatique sur The False Fondation. C'est ensuite pendant Fuck U que le voile tombe pour passer en mode live " à découvert".


Archive alterne les morceaux rythmés et mélancoliques comme l'incontournable Bullets issu de leur album Controlling Crowds (qui a eu le plus de succès en France). Le gros son de l'Electro industriel et des guitares Rock s'unissent pour un rendu puissant, atypique mais toujours cohérent, puis laisse la place à l'émotion, portée par les voix de Pollard ou de Dave et quelques notes épurées de piano. L'enchaînement Words On Signs/Distorted Angels/Baptism est magistral, toujours sous l'impulsion constante du grand manitou Darius Keeler, pilier co-fondateur du collectif, qui coordonne l'ensemble tel un chef d'orchestre sans baguette. 



Les mélodies et les variations de gammes rappellent celles de Radiohead. Référence qui saute aux yeux notamment sur Blue Faces, interprété quasi a capella par Dave Pen dans un silence de cathédrale avant un nouveau déferlement de sonorités électroniques. Le show Archive se termine par Numb, titre toujours précieux en live, extrait de l'album You All look The Same To Me. Un tempo initial très binaire qui se termine en orgie de guitares pour un bouquet final explosif après deux heures d'immersion.

Une nouvelle prestation de haute volée pour Archive dont l'univers toujours plus riche, novateur et envoûtant ne cesse de nous surprendre.

                                                                                                                                                                              Jérôme & Stan


Toutes les photos du concert ICI.

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