dimanche 19 novembre 2017

OCTAVE NOIRE + LOUIS-JEAN CORMIER @ Le Triskell 18 novembre 2017 Pont L'Abbé

En ce triste jour qui voit disparaître Malcolm Young, le co-fondateur et métronome en chef d'ACDC, rien de tel qu'une bonne soirée de concerts pour se requinquer. Direction Le Triskell à Pont L'Abbé dans la nuit et la brume (on est au cœur du Pays Bigouden Carpentier !), pour deux prestations au programme : Octave Noire, une des révélations françaises de l'année, et le talentueux Louis-Jean Cormier que personnellement j'avais hâte de revoir, 10 ans après l'avoir découvert avec son ancien groupe Karkwa.

OCTAVE NOIRE
Une lumière bleue inonde la scène, et une véritable symphonie électronique jaillit des synthés, le tout accompagné par une rythmique batterie puissante. L'intro est magistrale et digne d'une BO d'Ennio Morricone. Patrick Moriceau au chant parle de voyage, d'envol et de traversée en mer. «Le Finistère est le cadre idéal pour mes compositions.» glisse-t-il avant d'interpréter l'hypnotique Un Nouveau Monde


Les influences se ressentent assez nettement dans la musique d'Octave Noire. On pense à Daho sur L'envol, à Gainsbourg sur La Sainte Nuit. Cela m'a également fait penser à Yves Simon ou Alain Chamfort qui serait remixé par Jean-Michel Jarre sur La Neige en Eté. Bref, pas les pires références. Mention spéciale à Belem Belem, Tes Yeux Tes Mains Tes Lèvres et My Hand In Your Hand : version réadaptée du Temps Des Cerises. Et si le chanté/parlé minimaliste d'Octave Noire peut décontenancer un peu, les arrangements et la maitrise musicale sont déjà impressionnants. Talent !


LOUIS-JEAN CORMIER
Lorsque Louis-Jean cormier arrive sur scène, la première chose qui frappe c'est sa ressemblance troublante avec Rick, le héros survivant de la série Walking Dead...Drôle de pensée vite chassée dès qu'il saisit son micro pour raconter ses ballades dans les bois à Pont L'Abbé, ses envies de nudité avec le public, ou encore ses racines Bretonnes qui s'expliquent par le taux d'alcool qu'il a dans le sang. Le tout avec un bel accent bien de chez lui : «lâchez vous, je m'occupe du reste, vous embêtez pô d'foutaises...» . Ouf ! 


Blague à part, si Louis-Jean Cormier est assez méconnu en France, il bénéficie au Québec d'une très grande notoriété amplement méritée. L'ex-leader de Karkwa est incontestablement l'un des meilleurs auteurs compositeurs de sa génération. Sa poésie et sa musique Folk/Rock s'inspirent aussi bien de Felix Leclerc, son compatriote (dont il reprendra Le Tour De L'Île en fin de set), que de Thom Yorke et il suffit d'écouter les superbes Bull's Eye, Si Tu Reviens, St-Michel  ou encore Traverser Les Travaux pour s'en convaincre. 
Le duo guitare/batterie composé avec Vincent Carré donne une dimension intimiste qui fonctionne à merveille. Le chanteur est d'ailleurs très interactif avec le public et n'hésite pas à expliquer la genèse de ses chansons. Faire Semblant est dédicacée à Malcolm Young, puis ce sont deux titres de Karkwa, Le Pyromane et Moi-Léger qui sont joués.


On se délecte de mélodies mais aussi de ses histoires et de ses expressions. Par exemple lorsqu'il décrit une personne un peu "à part" mais qu'il aimait bien «On voyait bien qu'c'était pô l'crayon l'plus aiguisé d'la boite...». On le sent appliqué à dédramatiser et à retrouver au plus vite sa bonne humeur même après un texte touchant ou émouvant.
A la fin du set, Louis-Jean Cormier offre au public un nouveau titre, Passé L'Âge, puis enchaine avec une autre belle ballade intitulée Un Monstre, chanson sur la maladie expliquée aux enfants. Splendide. Un rappel de deux titres et c'est déjà fini. Pour ceux qui étaient venus en curieux ce soir, ils ressortent ravis et comblés. Les réactions dans le hall du Triskell après le show sont unanimes. Pour les autres qui connaissaient déjà l'artiste de Montréal, ce n'est que la confirmation que le meilleur de la chanson francophone se trouve au delà de l'Atlantique. Louis-Jean Cormier nous invite à mieux le connaître et à l'adopter. Il serait  bien dommage de le laisser filer. 

                                                                                                                                                      Jérôme



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire