dimanche 23 décembre 2018

PRAA + THE SLOW SLIDERS @ Espace Glenmor, 22 décembre 2018 Carhaix

Quoi de mieux pour fêter les vacances de fin d'année qu'une soirée de concerts, catégorie Meilleurs Espoirs. C'est à Carhaix que cela se passe, alors en me garant sur le parking de L'Espace Glenmor, je me dis que c'est bien sympa de ne pas marcher pendant 1/2 heure pour aller voir un concert ici, au bord de la plaine de Kerampuilh, le jardin des Vieilles Charrues. A l'affiche, Praa et The Slow Sliders que nous avions hâte de retrouver sur scène, trois ans après les avoir découverts au Run Ar Puns, en première partie de Last Train, où ils nous avaient fait une belle impression.


L'ouverture de la soirée est confiée à Angie, une jeune chanteuse locale. C'est du RnB plutôt bien mené, Angie est déjà très à l'aise sur scène et sa voix bonne. La jeune artiste semble avoir rassemblé son fan club pour l'occasion, une personne (une parente ?) équipée d'une perche à selfie allant même jusqu'à filmer la totalité de la prestation, souvent à une distance de moins d'un mètre, excluant un peu les autres spectateurs. Bien intentionnée sûrement mais un peu gênant. Hormis cela, les quatre titres interprétés ce soir laisse entrevoir un potentiel certain chez Angie qui bénéficie actuellement d'un accompagnement artistique de la part de la structure carhaisienne.


PRAA : Le bel horizon
Praa vient tout juste de faire un passage remarqué aux Transmusicales. Une étoile montante qui confirme que la nouvelle scène bretonne se porte bien (Sönge, Colorado, Leska...). La Rennaise se place dans la lignée de groupe tel que HER, avec un style très marqué TripHop et Soul. Tout sourire pour son dernier concert de l'année, Praa se montre communicative et généreuse. Musicalement, c'est déjà très aboutit et bien en place. Les morceaux publiés depuis quelques mois comme Y, Do It All Again ou Modeling Clay croisent les nouvelles compos (Do You Wanna Talk To Me ?, Bravery ?) et au final, le set de Praa est enthousiasmant, dansant et très bien joué. Après cette belle prestation, on comprend mieux pourquoi les lumières se pointent sur elle. L'album de Praa est attendu au printemps 2019.


  

THE SLOW SLIDERS : It's hard to hate ...tu l'as dit bout filtre !
Rendez-vous en terrain connu pour les Nantais de Slow Sliders dont trois membres, sur les quatre qui constituent le groupe, ont étudié au Lycée Diwan de Carhaix. Leur premier album "Glissade Tranquille", qu'ils jouent ce soir en intégralité, est sorti en septembre et a conforté tout le bien que l'on pense d'eux. Le set débute avec It's Hard To Hate (joué sur un tempo légèrement plus lent) et le "Smithien"Lesneu sont des bijoux de Pop Indé qu'on ne se lasse pas d'écouter. 



Sur le morceau de circonstance Merry Christmas, un type barbu coiffé d'un bonnet rouge et pompon blanc, sort de son blouson une bouteille de rosé qu'il dépose au bord de la scène sous le regard amusé et à peine surpris du groupe. On est bien à Carhaix ! Pas de quoi nous détourner de ce qui se passe sur scène. Victor au chant, guitare et synthé vient d'échanger d'instrument avec Axel à la basse pour jouer Pégase et Impalos avant que les plombs ne sautent à la fin du morceau. Petit moment de flottement, "les aléas du direct" comme l'annonce Axel pendant que les techniciens cherchent la panne. On suspecte une bière renversée sur les câbles. En même temps sur scène, entre les bouteilles d'eau, les bières et le rosé...il ne manquait qu'une applique mal fixée pour que ce soit le drame. On a évité le pire. Après cinq minutes et une multiprise de changée, le concert peut reprendre. 


Empty Days, Tell Me More et Pady avant le final sur I'm Dead Anyway, formidable morceau d'une noirceur et d'une intensité qui transpercent littéralement. La voix de Victor est incroyable, l'émotion nous gagne crescendo sous le tempo hypnotisant imposé par Gwen, Clovis et Axel jusqu'au déferlement final. C'est superbe. On est complètement scotchés. Eux s'en vont, tout sourire, avec une décontraction déconcertante. Mais qu'on ne s'y trompe pas, derrière un air désinvolte, les quatre potes d'enfance affichent une maîtrise et un sérieux qui laisse présager le meilleur. Gros coup de cœur. Merci les mecs.

Ainsi se termine une année de concerts qui aura été exceptionnelle. Une année résolument Rock, débutée avec Lysistrata et cloturée ce soir avec The Slow Sliders de la plus belle des manières. A très vite.

                                                                                                                                         Milouze En Live

mercredi 5 décembre 2018

DARAN @ Cabaret Vauban 4 décembre 2018 Brest

Pour être honnête, on s'était un peu éloigné de Daran après Pêcheur De Pierres paru en 2003 déjà ! Lui n'a jamais arrêté. Composant pour de nombreux artistes de la chanson francophone et pour sa propre chapelle, jusqu'à ce 9ème album sorti en 2017 : Endorphine.
Cette tournée devait être celle d'un full band avec l'exécution intégrale des 9 titres de l'album suivie d'une sélection d'autres morceaux marquants de sa carrière. La suppression  d'une subvention par l'État, 15 jours avant le début de la tournée a changé la donne. Exit le groupe sur scène, Daran songe tout simplement à annuler toutes les représentations prévues : "Je me suis retrouvé en slip !" avant finalement de repenser les choses et proposer un concert acoustique en solo. Intéressant !  Une tournée chamboulée donc et qui passe par le Cabaret Vauban, salle mythique de Brest où il fait toujours bon passer un moment musical. C'était très tentant, on n' a pas résisté ! 


Nous arrivons dans la salle sur les dernières notes de Grand Palladium qui ouvrait la soirée. Après quelques minutes d'installation (un tabouret, une guitare, un micro), Daran prend place devant le public. Difficile de croire que celui là est dans sa soixantième année ! Rapidement, nous constatons sur Le Mouvement Des Marées, Gentil et Trous Noirs que la voix est restée intacte. 


Dans ce début de set,on sent que Daran est quelque peu intimidé devant un public très "brestois" (traduction : respectueux tout en étant grande gueule). "Je suis content d'avoir le trac !" annonce-t-il. Les échanges sont nombreux sans être gênants. Lorsqu'on lui demande avec insistance Phare Du Four, il rétorque avec le sourire : "Qu'on se mette d'accord tout de suite, c'est moi qui décide de la liste..." ; puis chante, dans la foulée, Le Hall De L'Hôtel, chanson écrite par Miossec. Juste après c'est le superbe Léger que Daran interprète dans un silence religieux. "Vous avez une grande qualité d'écoute, bravo ! C'est vrai, y'a rien de pire qu'un gueulard ou du bruit au bar sur ce genre de chanson, merci !"


Le lien avec le public est fait et cette très bonne ambiance va s'installer définitivement lorsque Daran s'improvise animateur de soirée en organisant un accompagnement vocal collégial sur Halima, seul titre de Endorphine joué ce soir. "J'aurais aimé en jouer plus mais c'est un album très électrique donc c'est la seule que j'ai pu garder pour ce format". On ne boudera pas notre plaisir pour autant. La seconde partie de set est un régal avec L'Exil, Dormir Dehors, Une Sorte D'Église et Olivia comme moments très forts. 

 

Le concert se termine sur Mort Ou Vif, sur lequel le public se plait à faire les chœurs "façon stade" puis avec l'une de ses plus belles chansons en guise de rappel : Pas Peur.
Daran quitte le Vauban faisant la promesse de revenir bientôt, avec tout le groupe cette fois. Oui, c'est vrai que nous avons hâte d'entendre Endorphine, sur scène et dans son ensemble, mais on doit aussi avouer ça nous allait très bien ce concert intimiste finalement !

                                                                                                                                            Jérôme

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