vendredi 28 octobre 2016

ANGEL OLSEN @ Columbia Theater, 25 octobre 2016 - Berlin

De passage dans la capitale allemande, mon sang n'a fait qu'un tour lorsque j'ai appris qu' Angel Olsen se produisait dans le quartier où je passais mon séjour. Somptueux mélange de pop sixties et de folk torturé (voire grunge), la musique d'Angel Olsen a quelque chose qui captive et fascine. Sa prestation il y a deux ans à La Route du Rock m'avait profondément marqué (malgré des conditions live apocalyptiques : déluge, black-out, boue, ouverture des portes du festival 5 minutes avant son set, etc...) et son dernier album tourne en boucle sur ma platine depuis 1 mois. L'occasion était belle donc d'aller revoir (à l'abri cette fois et en famille) la talentueuse chanteuse d'IndieFolk.


Le Columbia Theatre de Berlin est un ancien cinéma reconverti en salle de concert pouvant accueillir 800 personnes dans une ambiance plutôt rétro. La scène est assez haute, pas très grande, le public est idéalement placé puisque quelques marches offrent un décalage régulier de façon à bien voir même du fond de la salle (près des deux bars énormes qui te rappellent que c’est l’Allemagne et qu’il y a de la bière).  En attendant le début des festivités, je prends le temps d’apprécier une bonne bière donc ainsi que la musique de fond : China Crisis, Men Without Hat, ABC, … ces groupes passés aux oubliettes en France depuis près de 30 ans mais qui semblent être restés populaire ici.

La première partie est assurée par Little Wings. Groupe de "surfers/Hippies" qui joue un AntiFolk/Country vintage. La bonne volonté du chanteur Kyle Field n’aura pas suffi à captiver un auditoire bruyant et distant qui semblait plus intéressé à discuter plutôt qu’à écouter. 

Passé cette première partie pas vraiment convaincante, Angel Olsen entre en scène, entourée de cinq musiciens parmi lesquels les habitués Emily Elhaj (basse), Joshua Jaeger (batterie) et Stewart Bronaugh (guitare) tous en costume de scène bleu ciel. Angel Olsen, elle, porte une tenue assez sexy. Le changement de cap par rapport à la précédente tournée n'est donc pas uniquement musical.


Un début de set énergique avec Never Be Mine dans le pur style Roy Orbison. Puis Hi-Five et Shut Up Kiss Me. Retour vers la douceur avec Lights Out, Heart Shaped Face et le sublime Sister qui est à mon sens l'un de ses plus beaux titres. Le genre de morceau (tout comme Woman ou Not Gonna Kill You) qui place Angel Olsen au même niveau que Cat Power, Beth Gibbons ou encore Margot Timmins des Cowboy Junkies. Le public ne s'y trompe pas d'ailleurs. La tournée Européenne d'Angel Olsen affiche complet sur la plupart des dates. Pour des salles de capacité non négligeable. Fini les clubs.


Alternant sur sa tournée entre les deux magnifiques titres Windows et Acrobat, c'est finalement le dernier cité qu'elle chantera ce soir (mon seul regret du concert). Dans un style plus rugueux Special, Not Gonna Kill You et Forgiven/Forgotten, rappellent  au passage les influences Punk/Rock du début de carrière de l'Américaine.


Le concert se termine avec Intern (très Lana Del Rey) et le titre phare de son dernier album, l'intense Woman. Superbe concert.

mercredi 5 octobre 2016

DOMINIQUE A @ Le Vauban 3 octobre 2016 Brest

C'est la foule des grands soirs au Vauban pour la venue de Dominique A qui nous fait l'honneur d'un concert solo, quelques mois après la fin de sa tournée Eléor. Salle intimiste, Artiste majeur de la scène française, notre rentrée musicale ne pouvait pas mieux commencer.

LESNEU
La première partie est assurée par Lesneu, spin off des Slow Sliders (jeune groupe talentueux de Lesneven que nous avions chroniqué au Run Ar Puns il y a 1 an). Nous retrouvons donc Victor et Axel, toujours aussi décontractés et souriants, dans un registre plus planant et plus posé pour ce tout premier concert du groupe.
Malgré quelques approximations, on se laisse facilement captiver par les mélodies de Lesneu. Nous avons aimé Pady, Griezou's Grief, Sergio. Franchement, on ne peut que se réjouir de tant de spontanéité et de talent chez ces musiciens hyperactifs et sans complexe.
Et puis entre nous, un groupe aussi jeune qui termine son set sur l'immense Good Night des Beatles, mérite toute notre attention et notre bienveillance.


DOMINIQUE A
Il y a des moments comme ça où le temps est comme suspendu. Où l'on reste ébloui par ce qui se passe sur scène. Plus rien ne bouge. Dominique A, après 1h30 de concert chante a cappella Le Courage Des Oiseaux, déployant ses bras dans un lent mouvement hypnotique. Magique !


Auparavant il aura passé en revue ses nombreux albums pour en extraire le meilleur. Des titres emblématiques (Le Gros Boris, Ostinato, Dans Un Camion, Par Les Lueurs, ...), d'autres moins connus (Gisor, Je Suis Une Ville) et quelques reprises aussi (La Fanette et Je t'ai Toujours Aimée).


Nous nous attendions à un concert calme et feutré, il n'en fut rien. Bien que seul sur scène et proche du public, Dominique A a fait résonner sa guitare. Alternant puissance et douceur. L'émotion est changeante, nerveuse (Pères, En Secret, Nanortalik), sublime (Au Revoir Mon Amour, Eléor),  omniprésente.  Comme pour ne blesser personne, il précise entre deux morceaux "Je suis sincèrement heureux d'être avec vous, je ne parle pas beaucoup mais le cœur y est. Ne prenez pas mes silences pour du dédain".



Après ce moment de grâce, évoqué un peu plus haut, il faudra deux rappels pour que le public se résigne à laisser partir le poète. Le temps d'un savoureux En Surface écrit pour l'ami Etienne Daho ou encore de Oklahoma 1932 qui clos l’album Eléor.


Suivra un moment assez drôle où il était question de reprendre Bourvil pour tenir une promesse oubliée. Ce sera partie remise, pas question d'être approximatif avec Le Petit Bal Perdu. Le rendez-vous est donc pris pour le prochain passage au Vauban.
Dernier cadeau pour une admiratrice rencontrée dans la journée, Dominique A interprète avec une intensité rare Le Convoi avant de recevoir une ovation tellement méritée.