dimanche 12 décembre 2021

Yes Basketball + Bantam Lyons @ Le Novomax - Quimper, 11 décembre 2021

La soirée est placée sous le signe de Patchrock ! La structure de développement musical bretonne invite deux groupes largement plébiscités et loués de toutes parts. Ce que propose Yes Basketball est tant atypique et travaillé qu'il me semblait tout bonnement indispensable d'être au Novomax ce soir. Quant à Bantam Lyons, après avoir raté le coche à plusieurs reprises, je ne pouvais définitivement pas louper la prestation des brestois cette fois, je l'aurais considéré comme une faute grave. 


YES BASKETBALL

Laissez-moi tout d'abord vous présenter l'équipe : Pierre Marolleau (Fordamage, Fat Supper, My Name Is Nobody…), Christophe Le Flohic (Totorro), Stéphane Fromentin (Trunks) et Benoît Guchet (Bantam Lyons, Classe Mannequin). Un assemblage de musiciens chevronnés donc, pour un groupe étonnant et forcément intéressant, aux vibes rappelant parfois Cannibale ou La Jungle. Une déferlante de décibels noisy et percutante frappe très fort d'entrée avec Slow Cat. On oublie la soirée tranquille, faut s'échauffer vite fait sous peine d'être vite K.O. Musicalement exigeant, Yes Basketball joue sur plusieurs terrains : hip Hop sur Gotta Click On It ou Joke Jokes, noisy sur Cast One ou To Dream And Forget. Quatre musiciens, mais 3 guitares, 1 basse, 3 consoles électro et 2 percu' au gré des titres... Voilà ! Mention spéciale à To Get Old With Her et son final dantesque. On a vite compris qu'avec Yes Basketball, mieux vaut ne pas trop se fier au flow "indé" des débuts de morceaux, ça bascule vite en déluge de gros son Rock/Transe. Même punition avec Last Dance qui clôture magnifiquement une prestation tout en puissance.


 

BANTAM LYONS

Si Brest était une galaxie lointaine, très lointaine... Bantam Lyons serait à coup sûr du côté obscur de la Force. Et même si, à l'instar de leurs potes des Slow Sliders et de Lesneu (entre autres), le groupe a posé sa pinte du côté de Nantes aujourd'hui, la musique de Bantam Lyons transpire toujours cette mélancolie prenante, brute et sans concession propre à la cité du Ponant. Parmi les cinq musiciens qui occupent la scène, Benoît Guchet enchaîne à la guitare après avoir assuré synthé et percu pour Yes Basketball juste avant. Le groupe fondé il y a bientôt 10 ans vient présenter Mardell, son second Lp sorti il y a 2 mois à peine et c'est avec Christopher Champagne, qui ouvre l'album, que le set débute.

 

Il y a la noirceur d'Interpol, d'Arcade Fire période Funeral, et l'intensité de Mogwaï dans la musique de Bantam Lyons. C'est tendu, suffocant parfois comme sur Wilhelmine, Philatélie Frontale ou Branque. Captivante, déconcertante, la prestation du groupe est freinée par une panne d'ampli. Le groupe hésite entre impro ou bar...ce sera impro ! Nous aurons droit à une version Bantamesque de Sultan Of Swing. Pas mal ! Passé ce petit pépin, le concert reprend avec St Dô et ses accords de guitares lancinants suivi du "Foalsien" Away From The Bar, petit bijou issu de leur premier album Melatonin Spree. La voix particulière et le chant de Loïc Le Cam, qui oscillent entre tristesse et puissance, sont déchirants. Sur The Lass Of Brecon, étendu sur plus de 10 minutes et qui clôt le set, on est submergé comme il se doit. Les lumières sont rallumées mais le public en redemande. Le groupe ne se fait pas prier et démarre le rappel sur une grosse ligne de basse avec Beds. Devant la scène, les corps bougent et les yeux se ferment, totalement absorbés par la prestation. Une fin de concert très bien menée qui claque ses dernières notes sur un savoureux Teenage Kicks (reprise des Undertones).


 


 

Très belle soirée au Novomax pour clôturer notre année de festivals et de concerts. On oubliera les reports, les annulations en cascades et les reports des reports pour ne garder que le plaisir d'avoir à nouveau pu profiter de ces moments indispensables. Les yeux et les oreilles rivés sur 2022, une année qui peut s'annoncer exceptionnelle si rien ne vient gâcher la fête.

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Jérôme

jeudi 9 décembre 2021

KLÔ PELGAG @ Cabaret Vauban, Brest 4 décembre 2021

Heureux·ses les brestois et les brestoises, la talentueuse Klô Pelgag passait par le Cabaret Vauban samedi soir pour y jouer son 3ème album : Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. Avec ce nouvel opus, d'une beauté et d'une sincérité fascinantes, l'artiste québécoise a raflé quasiment tous les trophées du gala de l'ADISQ (hautes récompenses québécoises de l'industrie du disque), égalant au passage un record détenu par Céline Dion. Rien que ça ! Pour ma part, j'ajoute à tout cela les chaudes recommandations d'une amie, installée à Montréal, qualifiant cette soirée comme immanquable. Bref... Je me suis précipité dans l'écrin brestois avec l'excitation des grands soirs.

On frissonne dès le début. Quelle entrée en matière ! Klô Pelgag, au piano et entourée de sa troupe de musiciens, fait montre de toute sa puissance vocale avec La Maison Jaune. Il est rare qu'un concert dégage autant d'intensité aussi vite. Le public est complètement happé par la chanteuse qui, à l'image de son dernier album, joue les montagnes russes en terme d'émotions. Joie et douleur explosent. Tantôt entrainante et malicieuse, tantôt bouleversante, à fleur de peau. Impossible de ne pas penser à l'immense Kate Bush à l'écoute de Für Elise ou Le Sexe Des Etoiles. La sorcière du son a son héritière avec Klô Pelgag, dont l'univers créatif complexe et exigeant fait rejaillir des œuvres profondes et totales.

 

Tout s'enchaîne très vite. Si l'on est secoué par les vibrations de Rock Progressif sur Mélamine ou Insomnie, on est ensuite submergé d'émotion lorsque Klô Pelgag interprète seule au piano J'aurai Les Cheveux Longs ou Soleil. Malgré la force et la gravité de certains textes, l'artiste se plait à dédramatiser tout cela très vite. Renversant sa chaise ou déplaçant les sacs du public pendant le show devant les regards amusés. Elle s'en étonne d'ailleurs : « Vous me laissez partir avec vos affaires sans rien dire, vous êtes d'une bienveillance étonnante ! ». Touchante et déconcertante dans ses échanges, Klô Pelgag nous parle de Carlos et du Big Bisous sans trop que l'on sache pourquoi, de la pandémie, avant de balancer, comme un cri du cœur : « Let's go ! La vie s'est fait pour vivre ! ». 

 

Après les superbes Samedi Soir À La Violence et Rémora, Klô Pelagg et ses musiciens quittent la scène pour y revenir quelques secondes plus tard pour un rappel qui sonne la fin du concert. Alors on profite une dernière fois de sa vitalité et de son talent avec Les Animaux et Les Ferrofluides-fleurs que le public entonne. Klô Pelgag balaie des yeux une dernière fois l'ensemble du public : « C'était le spectacle de Brest, belle vie à tous ! ». C'est fini. On ressort boosté, chamboulé par cette immersion, ce voyage dans le monde de Klô Pelgag, qui a écrit ce soir, une très belle page de la mythique salle brestoise.

 

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Jérôme

vendredi 3 décembre 2021

Blanketman + Daði Freyr @ Trans Musicales 2021

Un rapide passage à Rennes nous a permis d'aller poser nos oreilles au Parc des Expositions où se déroulait la deuxième soirée Trans Musicales 2021. Timing oblige, il nous a fallut choisir deux concerts parmi la belle sélection offerte, une fois de plus, par Jean-Louis Brossard. 


BLANKETMAN

Faire du Rock quand tu viens de Manchester c'est un peu comme faire du rap quand tu es Marseillais. Ce n'est pas surprenant, ça coule un peu dans tes veines. Alors comme une évidence, Blanketman, pourtant tout juste sorti du nid, assure déjà comme un grand et envoie un pur son British. Forcément on pense à The Fall, on retrouve cette musique frontale, brute, efficace et ce chant saccadé. Adam Hopper au micro et guitare a de faux airs de Feargal Sharkey, chanteur des Undertones, qui dégainait il y a plus de 40 ans l'un des plus grands hymnes punk de tous les temps : Teenage Kicks. Sur scène, le groupe est déjà parfaitement en place et fait honneur à ses ainés. Les titres joués sont tous très accrocheurs et le public est rapidement convaincu. Programmé deux soirs de rang sur le festival, Blanketman confirme méchamment toutes les bons retours entendus à son sujet.

 
 
 


 DAÐI FREYR

Vous avez forcément déjà vu Daði Freyr Pétursson, ce grand bonhomme de 2m08, multi instrumentiste et génial touche à tout de l'informaticomusicoretrogaming. Il y a quelques mois, il a défendu honorablement les couleurs de son pays natal, l'Islande, au grand concours de l'Eurovision. Le chanteur du groupe de potes qui jouait de la guitare synthé en pulls de Noël ...c'était lui ! Ce soir, c'est plus sobre, du moins en apparence. Accompagné d'une percussionniste/chanteuse et d'un guitariste, le géant islandais se présente devant la scène dans un seul but : faire danser la foule. Et ça marche ! La rythmique est ancrée 80's, très "Rick Astley" par moment (ne me demandez pas comment je me souviens encore de ça...), mais sans la prise au sérieux. Pour preuve, cette reprise assez déconcertante de la Danse Des Canards version synthé...Nan ?....si ! Passé cette bizarrerie, on retiendra la bonne humeur du personnage, sa voix grave utilisée comme un instrument à part entière et qui apporte un vrai plus à ses compositions, mais surtout le fait qu'on passe un moment joyeux et très dansant. On ne va pas s'en plaindre par les temps qui courent.



 


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 Jérôme