mercredi 21 février 2024

Festival BEAUREGARD #16

Comme chaque année nous étions présents au Big Band Café d'Hérouville-Saint-Clair pour la soirée de présentation du festival Beauregard. Il ne restait que quelques noms à annoncer pour compléter une programmation brillante une fois de plus. Avec plus de 80% de son affiche déjà dévoilée, cette conférence présentée et animée par Radio Tsugi aura été l'occasion de parler des acteurs, partenaires, bénévoles, petites mains du festival, bref...toutes celles et ceux sans qui le festival ne pourrait pas exister. En effet, si depuis 2009, année de sa création, Beauregard bénéficie d'une excellente réputation, c'est aussi grâce à sa qualité d'accueil et à son organisation quasi irréprochable. Sur la scène du BBC, se sont relayés, entre autres, l'association ZorroMégot (ramassage de mégots sur le site et sensibilisation  des festivaliers), la société We Are Kraft (mise en lumière et déco mapping du château), la responsable de Couleur Jardin (habillage floral du site) et la Brigade Javotte (scénographie et happening pendant les interludes). Une belle mise en lumière car Beauregard, c'est aussi eux !

À tout ce petit monde s'ajoutent d'autres intervenants et animateurs du festival tels que le Judo Club d'Hérouville-Saint-Clair ou encore SNT-Crew, la compagnie de Break Dance de Caen, venu faire une démo pour l'occasion. La transition vers la programmation musicale se fait avec l'intervention de superfans venus témoigner de leurs moments inoubliables. Et quand certains évoquent sans hésiter les concerts de Other Lives, Dead Can Dance, New Order, Sting et Timber Timbre, nous ne pouvons qu'applaudir (mais pour Milouze En Live, Nick Cave & The Bad Seeds restera le BEST concert EVER 😉).

Mais revenons à cette programmation 2024 !

Comme c'est le cas depuis quelques années, il y a deux artistes rap programmés chaque jour parmi une sélection qui va de la chanson française à l'électro en passant par la pop et le rock. Devenu un festival réunissant 30 000 personnes/jour, Beauregard se doit de satisfaire un maximum de gens. De l'adolescente à la senior, du connaisseur au néophyte. Malgré cet impératif Paul Langeois et Claire Lesaulnier, les deux co-directeurs du festival, ont toujours su y ajouter une touche spéciale. Quelques groupes ou artistes pas vraiment connus, qui vont surprendre le public et qui vont rester dans les mémoires collectives du festival au même titre que les têtes d'affiches.

Pour ne rien vous cacher sur nos intentions, nous sommes au taquet pour LCD Soundsystem, Fat White Family, Massive Attack, Véronique Sanson, Black Pumas, Zaho De Sagazan, Idles, Daho, Archive ou encore Bat For Lashes, Baxter Dury et The Prodigy. Et puis il y aura notre chouchou local Samba De La Muerte que nous avons hâte de revoir sur scène. Pour le reste on ne fait pas de plans et la surprise venir de n'importe où. Une fois de plus JOHN (personnage emblématique et mystérieux du festival) nous a placé dans les meilleures dispositions pour passer un début juillet mémorable. Il ne reste plus qu'à y aller, ce qui aujourd'hui est encore faisable pour le jeudi pour lequel il reste une poignée de billets et pour le vendredi où quelques centaines de pass vont être remis en ligne jeudi 22 février à midi pour satisfaire les fans de Prodigy. Pour les autres jours, il faudra guetter les mises en vente sur la bourse aux billets officielle dispo sur le site. 

Comme chaque année, nous serons présents pour vous faire vivre un maximum de concerts et vous rapporter l'ambiance et les meilleurs moments du festival avec articles et photos.

Retrouvez tous les détails de la programmation, la billetterie en ligne et l'ensemble des modalités pratiques sur le site du festival.

Milouze En Live





dimanche 18 février 2024

H-Burns + Animal Triste @ L'Archipel, 17 février 2024 - Fouesnant

Magnifique plateau musical à l'Archipel de Fouesnant où le folk électrique de H-Burns cède ensuite sa place à la noirceur rock de Animal Triste. Une fois de plus le public est au rendez-vous et la salle est pleine. Je crois bien qu'à chaque fois que je suis venu ici c'était le cas. Signe d'une programmation de qualité et d'un public curieux et fidèle à cette belle structure. Pour ma part, je me réjouissais à l'avance de découvrir sur scène ces groupes que j'apprécie déjà beaucoup à l'écoute de leurs différents albums. Cette escale bretonne, commune aux deux formations, était donc une occasion rêvée de faire d'une pierre deux coups. 


C'est sous les projecteurs bleus qui éclairent la scène de l'Archipel que H-Burns débute le set avec Blue Lights. En toile de fond, la magnifique peinture de Gilles Marrey évoquant une plage de Pacific City, réalisée à la demande de H-Burns et qui illustre la pochette du dernier album Sunset Park. Un décor parfait qui n'est pas sans rappeler les paysages alentours. Cette première partie de concert est d'ailleurs largement consacrée à ce dernier opus avec New Moon, la très belle ballade Morning Flight et le très entrainant Late Bloomers

 


H-Burns est le projet de Renaud Brustlein qui, depuis une vingtaine d'années, multiplie les collaborations avec divers artistes afin faire émerger des œuvres scintillantes mêlant le folk américain et le songwrinting anglo-saxon. Son style et sa musique me ramènent aux Cowboys Junkies, à Lloyd Cole, Jay Alanski ou Dominique A avec qui, à mon sens, il partage la même qualité d'écriture et la même excellence, même si l'un chante en anglais et l'autre non. Il n'y a qu'à écouter le magnifique Night Moves pour s'en convaincre. À la guitare basse, Ysé Lallemant vient poser sa voix sur le doux Sister tandis que Antoine Pinet délaisse sa guitare pour s'installer au clavier. Yann Clavaizolle quant à lui, aura su alterner douceur et montée en puissance sans jamais martyriser ses fûts plus que nécessaire. La seconde partie de concert est tout aussi impeccable que la première : Tigress, Nowhere To Be, Movies jusqu'à la standing ovation finale au moment du rappel avec Midlife et Naked. Épatant de justesse et d'élégance.



Place à la noirceur avec Animal Triste. Je m'étais promis de voir au plus vite le groupe normand après les avoir manqué de peu au festival Beauregard 2023 où j'étais arrivé sur site juste après leur passage sur scène. Composé de musiciens qui œuvraient et œuvrent encore dans d'autres formations telles que Darko, Radiosofa ou La Maison Tellier, Animal Triste est un jeune groupe de vieux garçons qui jouent une musique influencée par les artistes que l'on a aimés et que l'on aime, comme le définit bien Yannick au chant. Un rock de daron, un rock à la barbe grisonnante, à la poignée de main solide et au regard direct. La présence scénique du groupe est forte, à six sur scène dont trois guitares...ça envoie du lourd ! 



Musicalement, on est plutôt dans l'univers de dEUS ou des Black Rebel Motorcycle Club, dont le chanteur/guitariste Peter Hayes est venu poser ses riffs sur l'excellent Tell Me How Bad I Am, l'un des titres de leur dernier album Night Of The Loving Dead. Autre morceau de choix joué ce soir, la belle reprise du Boss : Dancing In The Dark. La voix de Yannick Marais est puissante et me rappelle parfois celle de Bono période The Unforgettable Fire, c'est dire ! De toute façon pour s'attaquer aux chansons de Springsteen, faut être équipé et confiant et cette version, plus sombre, est splendide. Après les furieux Afterlife et Rearview Mirrors, le groupe calme volontairement le jeu avec Sky Is Something New, belle ballade issue de leur premier album, que Yannick avoue avoir placé en milieu de set pour calmer le côté cardio du début de concert.

 

Beaucoup de nouveaux morceaux ce soir semble-t-il, laissant entrevoir du très bon pour la suite. Mention spéciale à Montevidéo, dont les chœurs, le tempo et l'ambiance noire qui s'en dégagent en feraient la B.O. parfaite de Sons Of Anarchy et à River Of Lies, où le musicien Alain Johannes (PJ Harvey, Queens Of The Stone Age, Arctic Monkeys...) a posé la patte sur la version studio. Autant de balafres supplémentaires sur la fourrure de l'Animal qui parait plus fort que jamais. Le public en redemande, le groupe revient et interprète With Every Bird puis, en format acoustique la superbe berceuse Diamond Dreams qui clôt le dernier album et le concert de ce soir.

A défaut de tout renverser, la configuration de la salle n'étant pas très adaptée aux concerts rock, le public de l'Archipel aura été d'une grande qualité d'écoute et aura réservé un accueil très chaleureux aux deux talentueuses formations de la soirée...et c'était amplement mérité. 


Jérôme

samedi 10 février 2024

GaBLé @ Festival Longueur d'ondes, La Carène - 8 février 2024, Brest

C'est dans le cadre du festival Longueur d'ondes que le trio normand de GaBLé a fait son grand retour après sept années consacrées à d'autres projets. Nous n'avions pas revu le groupe depuis l'édition 2013 du festival Beauregard où le groupe jouait "à domicile" et nous avait fait une très forte impression. Toutes ces années sans GaBLé ce n'était pas raisonnable du tout ! Il était grand temps de remettre les pendules à l'heure et de se rappeler à quel point ce groupe est unique. 

À notre arrivée dans le grand hall de La Carène, Mathieu, Gaëlle et Thomas, les trois membres de GaBLé, sont tranquillement parmi les spectateurs en attendant l'ouverture du Club où se prépare Gærald qui assure leur première partie. C'est assez naturellement que nous nous retrouvons à discuter avec eux non loin du stand merchandising où sont proposés vinyles, cd, livrets de paroles et cartes postales du groupe. En l'espace de quelques minutes nous évoquons leur excellent dernier album PiCK THe WeaK (le 7ème en vingt ans) tout juste sorti il y a six jours mais aussi leurs précédents passages en Finistère, notamment aux festivals Invisible et Chacal à Poil dont la simple évocation a fait briller les yeux de Mathieu qui nous a confié en garder un souvenir impérissable. Il n'est pas le seul puisque toute la Fanbase finistérienne de GaBLé s'est visiblement donné rendez-vous se soir à La Carène pour ces retrouvailles.

Gærald semble tout droit sorti de l'univers BD de Wuvable Oaf. Personnage authentique et attachant en plein cycle ballade cold wave, lui qui explique au public avoir eu sa période électro/short en cuir. Une très belle voix tout juste soutenue par un fond de basse et quelques nappes de synthés qui n'ont pas suffit à nous faire entrer dans son univers comme dirait la grande chanteuse française Jennifer 😁. Cependant, une bonne partie du public semblait bien séduite par la sensibilité de Gærald, et a réservé un bel accueil à ses nouvelles compositions qui traitent aussi bien le sujet de l'amour et du fantasme que celui de la condition de la plante de bureau. 


Comment qualifier la musique de GaBLé ? Une expérimentation musicale permanente, un grand écart allant du Punk à L'IndieRock en passant par l'Électro et le bruitage DIY. Il y a du Talking Heads, du Têtes Raides, du Sleaford Mods, du Canned Heat et du Michel Gondry dans le mixeur de GaBLé. Si ce groupe était un album des Beatles, ce serait Yellow Submarine à n'en pas douter. Débrouillez-vous avec ça ! Leur dernier opus sorti la semaine dernière est peut-être le plus "léché" et le plus accessible de leur discographie. Seul bémol : sa durée. 31 minutes...on est à peine rassasié. Revenons au live qui débute tout naturellement avec FRuiTioN, le titre qui ouvre ce nouvel album.



Le groupe avoue rapidement "avoir un peu les jetons" après cette longue période sans jouer sur scène. Inquiétude vite chassée grâce au public enthousiaste et chaleureux d'entrée de jeu. Comme à leur habitude, Mathieu, Gaëlle et Thomas se partagent le chant, ensemble à deux ou trois voix ou bien à tour de rôle, récitants parfois chaque mot d'une phrase l'un après l'autre sur certains titres. Un exercice de style très bien maitrisé et qui est l'une de leurs particularités. Côté instruments c'est un régal aussi bien auditif que visuel : guitare, synthé, percussions, xylophones, flûte, peau de batterie, piano miniature, clochettes, mais aussi peigne, boite de conserve, douille, cris d'animaux sur bande magnétophone, jusqu'à la fameuse cagette que Thomas martyrise en fin de concert sur DRuNK FoX iN LoNDoN


Tout, chez GaBLé est hors des codes habituels, de la musique jusqu'au lettrage du groupe reconnaissable entre tous. Mention spéciale à Purée Hiphop et son phrasé épileptique, au superbe PoRTi qui bascule entre bug informatique et transe électro et à iNSTRuCTioNS où le groupe est capable d'interrompre une grosse rythmique de guitare pour y glisser trois notes de xylophone. Irrésistible ! Le public est au taquet, ça danse devant la scène sur We_LooK_AWay et ça joue le jeu sans se faire prier lorsque Thomas l'interpelle sur WHo TeLLS you? 

 

Les nouveaux morceaux prennent en live une densité évidente et s'intègrent parfaitement aux titres plus anciens pour former un ensemble cohérent et qui reste pourtant d'une originalité sans égale. Le retour sur scène est totalement réussi pour GaBLé, groupe euphorisant et talentueux à découvrir d'urgence pour les novices et à retrouver au plus vite pour les autres. Brest était la première date d'une tournée de trois mois dont les détails sont à retrouver sur les réseaux sociaux du groupe. Gaëlle, Mathieu et Thomas, un grand merci pour cette superbe soirée !

Jérôme, Aurélie & Cyrille