dimanche 18 février 2024

H-Burns + Animal Triste @ L'Archipel, 17 février 2024 - Fouesnant

Magnifique plateau musical à l'Archipel de Fouesnant où le folk électrique de H-Burns cède ensuite sa place à la noirceur rock de Animal Triste. Une fois de plus le public est au rendez-vous et la salle est pleine. Je crois bien qu'à chaque fois que je suis venu ici c'était le cas. Signe d'une programmation de qualité et d'un public curieux et fidèle à cette belle structure. Pour ma part, je me réjouissais à l'avance de découvrir sur scène ces groupes que j'apprécie déjà beaucoup à l'écoute de leurs différents albums. Cette escale bretonne, commune aux deux formations, était donc une occasion rêvée de faire d'une pierre deux coups. 


C'est sous les projecteurs bleus qui éclairent la scène de l'Archipel que H-Burns débute le set avec Blue Lights. En toile de fond, la magnifique peinture de Gilles Marrey évoquant une plage de Pacific City, réalisée à la demande de H-Burns et qui illustre la pochette du dernier album Sunset Park. Un décor parfait qui n'est pas sans rappeler les paysages alentours. Cette première partie de concert est d'ailleurs largement consacrée à ce dernier opus avec New Moon, la très belle ballade Morning Flight et le très entrainant Late Bloomers

 


H-Burns est le projet de Renaud Brustlein qui, depuis une vingtaine d'années, multiplie les collaborations avec divers artistes afin faire émerger des œuvres scintillantes mêlant le folk américain et le songwrinting anglo-saxon. Son style et sa musique me ramènent aux Cowboys Junkies, à Lloyd Cole, Jay Alanski ou Dominique A avec qui, à mon sens, il partage la même qualité d'écriture et la même excellence, même si l'un chante en anglais et l'autre non. Il n'y a qu'à écouter le magnifique Night Moves pour s'en convaincre. À la guitare basse, Ysé Lallemant vient poser sa voix sur le doux Sister tandis que Antoine Pinet délaisse sa guitare pour s'installer au clavier. Yann Clavaizolle quant à lui, aura su alterner douceur et montée en puissance sans jamais martyriser ses fûts plus que nécessaire. La seconde partie de concert est tout aussi impeccable que la première : Tigress, Nowhere To Be, Movies jusqu'à la standing ovation finale au moment du rappel avec Midlife et Naked. Épatant de justesse et d'élégance.



Place à la noirceur avec Animal Triste. Je m'étais promis de voir au plus vite le groupe normand après les avoir manqué de peu au festival Beauregard 2023 où j'étais arrivé sur site juste après leur passage sur scène. Composé de musiciens qui œuvraient et œuvrent encore dans d'autres formations telles que Darko, Radiosofa ou La Maison Tellier, Animal Triste est un jeune groupe de vieux garçons qui jouent une musique influencée par les artistes que l'on a aimés et que l'on aime, comme le définit bien Yannick au chant. Un rock de daron, un rock à la barbe grisonnante, à la poignée de main solide et au regard direct. La présence scénique du groupe est forte, à six sur scène dont trois guitares...ça envoie du lourd ! 



Musicalement, on est plutôt dans l'univers de dEUS ou des Black Rebel Motorcycle Club, dont le chanteur/guitariste Peter Hayes est venu poser ses riffs sur l'excellent Tell Me How Bad I Am, l'un des titres de leur dernier album Night Of The Loving Dead. Autre morceau de choix joué ce soir, la belle reprise du Boss : Dancing In The Dark. La voix de Yannick Marais est puissante et me rappelle parfois celle de Bono période The Unforgettable Fire, c'est dire ! De toute façon pour s'attaquer aux chansons de Springsteen, faut être équipé et confiant et cette version, plus sombre, est splendide. Après les furieux Afterlife et Rearview Mirrors, le groupe calme volontairement le jeu avec Sky Is Something New, belle ballade issue de leur premier album, que Yannick avoue avoir placé en milieu de set pour calmer le côté cardio du début de concert.

 

Beaucoup de nouveaux morceaux ce soir semble-t-il, laissant entrevoir du très bon pour la suite. Mention spéciale à Montevidéo, dont les chœurs, le tempo et l'ambiance noire qui s'en dégagent en feraient la B.O. parfaite de Sons Of Anarchy et à River Of Lies, où le musicien Alain Johannes (PJ Harvey, Queens Of The Stone Age, Arctic Monkeys...) a posé la patte sur la version studio. Autant de balafres supplémentaires sur la fourrure de l'Animal qui parait plus fort que jamais. Le public en redemande, le groupe revient et interprète With Every Bird puis, en format acoustique la superbe berceuse Diamond Dreams qui clôt le dernier album et le concert de ce soir.

A défaut de tout renverser, la configuration de la salle n'étant pas très adaptée aux concerts rock, le public de l'Archipel aura été d'une grande qualité d'écoute et aura réservé un accueil très chaleureux aux deux talentueuses formations de la soirée...et c'était amplement mérité. 


Jérôme

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