On ne ressort jamais indemne d'un concert d'Other Lives. Nous avions pris une claque monumentale en 2012 au Festival Beauregard, lorsque nous découvrions sur scène le groupe emmené par Jesse Tabish. Il en fût de même les autres fois, l'effet de surprise en moins certes, mais toujours happés par la beauté des compositions et le charisme du groupe sur scène. La dernière fois que nous les avions vu, c'était au Stéréolux de Nantes, en 2016. Et six ans sans voir Other Lives sur scène, c'est beaucoup trop ! Aussi lorsque le groupe a annoncé une tournée française, passant par Rennes, pour y présenter For Their Love, leur 4ème album, nous nous sommes précipités.
Quelques minutes après notre arrivée dans la grande salle comble de l'Antipode, Other Lives entre en scène sous For Their Love, chanson et titre de leur dernier album sorti en 2020. A situation particulière, configuration particulière. Le groupe, habituellement constitué de cinq membres, œuvre ce soir à trois. Manquent exceptionnellement à l'appel Josh Onstott et Danny Reisch. Nous retrouvons donc Jesse Tabish, son épouse Kim et Jonathon Mooney qui, à eux trois, vont utiliser une bonne douzaine d'instruments parfois dans une seule chanson. Installés en face de Jonathon, nous le verrons à plusieurs reprises, jouer simultanément de la batterie, du synthé et de la trompette avec la guitare en bandoulière et le violon à portée de main. Impressionnant !
Le set débute avec la superbe ballade We Wait, titre issu du dernier album, véritable hymne aux grands espaces et aux sonorités "très Ennio Morricone".
Après quelques frayeurs sur le son de Nites Out qui crash un peu, tout rentre dans l'ordre rapidement sur Need A Line et sur le magnifique For 12. Jesse Tabish, peu expansif habituellement, évoque entre deux chansons le bonheur d'être enfin de retour sur scène : "J'ai l'impression de n'avoir vu aucun visage depuis deux ans, c'est une joie immense de vous revoir...". Mention spéciale à Reconfiguration, joué en version plus pêchue et tellement addictive avec son claquement de cordes, encore une fois, très "western". Le suite est un enchaînement magistral, Dead Language, Tamer Animals et Black Tables, titre issu du premier album du groupe et que Jesse Tabish termine seul au piano dans un silence religieux.
Après avoir pris part à l'élaboration du dernier album, Kim Tabish vit ce soir sa 4ème scène avec Other Lives. Sa voix aérienne se marie parfaitement à celle, plutôt grave et hantée de Jesse et apporte un vrai plus aux compos. Après Lost Day et Great Sky, magnifique face B joliment intégrée à la set-list, le groupe interprète The Partisan, le célèbre texte de Leonard Cohen. Cet émouvant hommage à la résistance française est aujourd'hui d'une terrible réalité pour le peuple ukrainien et cette chanson leur est naturellement dédiée par Jesse Tabish, visiblement affecté par cette tragique actualité. Encore un peu sonné par l'intensité dégagée par la prestation, le public a bien du mal à voir se profiler la fin du concert sur Weather. Et pourtant le terme de la soirée arrive bel et bien. Deux titres joués en rappel et le final sur Dust Bowl III. C'était parfait, peut-être un peu court mais, finalement si intense.
Juste après, Jesse, Jonathon et Kim resteront longtemps à bavarder et échanger avec le public. Comme pour profiter encore de ces moments si précieux et qui nous ont tant manqués.
Jérôme
ps: Arrivés tardivement sur Rennes, nous n'avons malheureusement pas vu la première partie assurée par Gaétan Nonchalant.
Release Party à La Carène à l’occasion de la sortie du second Lp de Lesneu : Ce qui ne vient jamais vraiment. Cette fois la totalité de l’album est chanté en français. Victor Gobbé, aux manettes du projet Lesneu, enfonce ainsi le clou planté sur Bonheur ou tristesse, son 1er album, où figurait déjà un texte en langue française : Amoureux De Vous. Est-ce l’influence de Miossec, pour qui il a assuré les premières parties pendant plusieurs mois, ou est-ce une simple envie d’explorer et se confronter à un terrain nouveau ? Quoiqu'il en soit, cela n'a pas déstabilisé un public venu en nombre et qui semble, une fois de plus, confiant devant le talent incontesté du garçon, toujours brillant, que ce soit avec Lesneu, Djokovic ou les Slow Sliders, ses autres projets musicaux.
En ouverture de soirée, les Nantais de Dear March.
Les trois musiciens se font face et sont éclairés d'une lumière tamisée. Cette configuration, peut-être un peu trop intimiste, génère une sorte de timidité du public à venir contre la scène. Un trouble vite dissipé à l'écoute de la Pop délicate et accrocheuse du groupe. Painted Places, Artetan ou encore Misplay en sont de très bons exemples. Les mélodies sont très travaillées et la douce voix d'Arthur, au chant, nous baigne d'une mélancolie apaisante et bienvenue. La bio du groupe évoque diverses influences comme Prefab Sprout. Puisse le Dieu Paddy McAloon continuer d'inspirer Dear March le plus longtemps possible. Sans brusquerie, le set s'achève sur une reprise de Bashung : Vertige De L'amour...Une autre belle référence.
Lesneu entre en scène devant un public déjà chaud et motivé comme jamais à l'idée d'accueillir pour la première fois ces nouveaux titres en Live. Romain, au clavier avec Dear March s'installe cette fois à la batterie. Comme lui, Victor, Spip et Simon, les trois autres membres du groupe œuvrent tous dans un ou plusieurs autres projets musicaux, souvent sur différents instruments.
C'est avec Encore Une Fois que les festivités commencent. Le début de set est un mélange de nouveaux morceaux avec ceux de l'album précédent, finalement peu joués sur scène. Nous avions eu la chance de les voir aux Mercredis Musicaux de Quimperlé, en 2020, pour l'une des rares dates de concert du groupe en deux ans. On savoure, entre autres, le fameux riff synthé de Shocked et la mélodie entêtante de Tes Yeux, une superbe ballade évoquant pourtant une froide désillusion amoureuse.
Le morceau instrumental C'est Beau Aussi La Lune Le Jour marque la moitié du concert, qui se poursuit ensuite avec le splendide Est-ce De Ma Faute ?. Assurément le moment fort de la soirée. Tout colle à merveille dans cette chanson d'une grande densité. Le vrombissement incessant de la Basse, les nappes reverb' du synthé, les notes cristallines de guitare qui accélèrent, la rythmique qui s'emballe, et la voix puissante de Victor qui implore sans détour : Est-ce de ma faute ?
Frissons… Mieux qu'un happening au journal de 20h.
Deux autres nouveaux morceaux sont joués : Entre Toi Et Moi puis On Ne Saura Jamais Vraiment, superbe slow qui fait lever et balancer les bras du public, définitivement sous le charme des nouvelles compos du groupe. Le set se termine sur un déluge de guitare Foalsien avec Bonheur Ou Tristesse en version très pêchue et qu'on aurait bien vu durer un peu plus. Le rappel ne se fait pas attendre, Lesneu revient jouer deux titres de Lovin' son premier Ep : Sergio que le public reprend en chœur puis I Will qui vient donc clôturer ce superbe concert. Jouer à la maison n'est pas synonyme de succès assuré, mais ce soir, de part la qualité de l'album et de la prestation, Lesneu est bel et bien prophète en son Pays. Lancement réussi !
La salle du BBC est comble pour l'annonce finale de la programmation du prochain Festival BEAUREGARD, qui se tiendra du 6 au 10 juillet 2022 dans le beau parc du Château du même nom, situé à Hérouville-St-Clair, près de Caen. Après 2 années d'espoirs anéantis pour cause de vous savez quoi...Il fallait bien 5 jours et 41 concerts pour fêter comme il se doit les retrouvailles tant espérées entre John, l'icône de Festival, et les 150 000 festivaliers attendues cette année.
Les organisateurs avaient frappé un grand coup, il y a déjà plusieurs mois, avec l'annonce de la venue de MUSE pour la soirée "Before" du mercredi. Les 30 000 billets mis en vente dans la foulée s'étaient tous vendus en moins de 48h ! Le nouveau single du groupe, sorti il y a quelques semaines et annonciateur du nouvel album à venir, laisse présager un retour en force et un show mémorable de la part de Matt Bellamy et sa bande. Ce sont Bafang et Last Train qui auront le plaisir d'ouvrir cette soirée spéciale et de chauffer l'ambiance.
Après un focus sur les gagnants de la John's Session (le tremplin du festival), et sur les artistes programmés et issus de la scène locale, dont les excellents Cannibale, Paul Langeois et Claire Lesaulnier, les organisateurs, ont enfin levé le voile sur Beauregard 2022.
La barre est haute pour cette 14ème édition, la programmation est de qualité et saura combler un public de tout âge et tout horizon musical. Une prog' qui rassemble !
Mais pour ne rien vous cacher, notre fibre musicale (plutôt Rock) a vibré à l'annonce de Madness, Skunk Anansie, Turnstile, Rival Sons, GusGus, Frank Carter & The Rattlesnakes, Other Livesou Sleaford Mods. Nous salivons d'avance !
Il y a aussi les incontournables du moment : Clara Luciani, Izia, Feu ! Chatterton, -M-, Juliette Armanet, Metronomy...
Les grosses machines : SUM 41, Liam Gallagher, Orelsan, Martin Solveig, Vitalic, DJ Snake.
Les pépites à ne pas manquer avec Goat Girls ou encore Aime Simone et, bien entendu, celles et ceux qu'on attend pas forcément et qui marqueront d'autant plus les esprits.
Comme chaque année nous couvrirons un maximum de ces concerts et vous ferons vivre les meilleurs moments avec articles et photos.
Le site du Festival Beauregard avec Billetterie, programmation complète et détaillée et modalités pratiques : c'est ici !
