samedi 30 avril 2016

PETER HOOK & THE LIGHT @ Le Manège 29 avril 2016 Lorient

Le Manège n'est pas l'Haçienda, mais hier soir la pluie, la grisaille et la présence en ville de Peter Hook suffisait à faire ressembler Lorient à Manchester. Les billets mis en vente mi janvier sont partis en moins de 48h. C'est un magnifique Sold Out qui attendait le légendaire bassiste de Joy Division et de New Order pour l'une de ses trois dates françaises.


Cette tournée est un véritable évènement. Peter Hook totalement libéré de New Order et de ses fréquents clashs avec les autres membres du groupe, se lâche et propose un live en 3 parties. Un premier set reprenant quelques titres phares de New Order suivi de l'intégrale des deux albums de Joy Division Closer et Unknow Pleasures. Le bonheur absolu.
Manchester est une ville de musique et de foot, Joy Division, The Smiths, Stone Roses, Oasis, Happy Mondays s'affrontent aussi sur le terrain entre United et City. Peter Hook fervant supporter des Reds Devils de United entre en scène naturellement vêtu d'un maillot de foot. Prèt pour le match.


Une série de sept morceaux de New Order ouvre le concert. Le son est très marqué "années 80", et malgré le plaisir d'entendre ces titres joués en live, particulièrement Ceremony, Subculture et Perfect Kiss, certains d'entre eux ont quelque peu vieilli. Changement de registre dès le début du deuxième set avec Digital, un ancien titre de l'époque Warsaw (première formation du groupe Joy Division). Le ton est donné, le son beaucoup plus brut et l'intensité est montée d'un cran.


Gros frisson sur Isolation et Twenty Four Hours. Le jeu de basse est incroyable, Peter Hook se contente désormais passages clés et de solos cultes, l'essentiel du jeu de basse est assuré par le jeune Jack Bates, le fils de Peter Hook qui visiblement a hérité du même talent que son père. Ce son si particulier qui bascule dans les aigus et qui vous fout la chair de poule. 
Le concert va crescendo, le meilleur reste à venir. Dès les premières notes de Disorder le public est en ébullition. On peut lire sur les visages à la fois de l'admiration et du bonheur pur à écouter ces titres si bien rejoués près de 40 ans après leur sortie. L'enchainement She's Lost Control/Shadowplay est une vraie tuerie. Tout un pan de l'histoire du Rock en deux titres. Enorme.


Peter Hook et son groupe se livre à une véritable performance. On le voit grimacer, souffler, derrière lui la grosse caisse n'a pas tenu le rythme : peau complètement déchirée. L'ultime rappel arrive et le grand prêtre va donner l'absolution à ses fidèles avec le formidable Transmission. Il fait très chaud dans la salle, le public hurle avec son gourou "Dance, dance, dance, dance, dance to the radio". Le dernier morceau sera évidement le magnifique Love Will Tear Us Apart. LE tube de Joy Division.  Pour la postérité.


Peter Hook quitte la scène, souriant, remerciant le public en français. Bien loin de son image de gros con, trimbalée on ne sait plus trop pourquoi, comme me le disait justement un ami. 
Un type qui n'a plus rien à prouver, à 60 balais passés, capable comme Springsteen ou McCartney d'offrir à son public près de 3 heures de show, 31 morceaux joués dont deux intégrales d'albums cultes (et pour 20 balles...pas comme Springsteen et McCartney ;-) ) mérite le plus grand des respects.  






dimanche 3 avril 2016

THOMAS FERSEN @ Arthémuse 2 avril 2016 - Briec

Après sa tournée électrique avec The Ginger Accident, Thomas Fersen enchaine avec un nouveau spectacle plus intimiste. Cette fois, l'artiste seul au piano, passe en revue les titres majeurs de sa discographie et glisse entre ses chansons plusieurs textes nus, dénués d'orchestration et de musique, des sketches en vers comme il les définit lui même. Un exercice de style qui lui va à merveille et qui met en valeur tout le talent d'écriture de ce grand garçon aux 25 ans de carrière.


Nous retrouvons donc avec plaisir toute la ménagerie et tous les personnages de son répertoire : Le Balafré, La Chauve Souris, Pégase, Monsieur, Les Malheurs du Lion, Zaza, Croque, Félix le Centenaire, Coccinelle...Autant de fables et de personnages poétiques que Thomas Fersen nous raconte avec malice et tendresse.


Les histoires racontées, rocambolesques et drôles, sont autant d'intermèdes et de transitions idéales aux chansons. On y découvre le destin mouvementé d'un blouson de cuir abandonné aux fripes, l'attendrissement inattendu d'un chef d'entreprise sans cœur pour une petite chèvre blanche, les premiers roulages de pelle d'adolescent ou encore le récit d'un amoureux de la bouteille croyant avoir vu une soucoupe volante....ou ça ? : Dans l'bois
Un vrai délice.


 

Le public est totalement ravi et se prend au jeu humoristique de l'artiste lorsqu'il lance "Bon, on va s'coucher maintenant ?" un écho frondeur se fait entendre, on en redemande ! Au bout de deux heures Thomas Fersen finira bien par s'éclipser, non sans avoir avoir demandé aux spectateurs d'applaudir également le piano et le fauteuil qui l'accompagnaient sur scène. Les meubles sont susceptibles chuchote-t-il. 
Malicieux jusqu'à la fin !