samedi 18 novembre 2023

MICAH P. HINSON @ Festival Invisible #18 - 17 novembre 2023, La Carène - Brest

L'indispensable Festival Invisible a cette réputation de faire découvrir aux oreilles curieuses de véritables pépites musicales dénichées ça et là, dans les méandres de la scène underground internationale. Pour ma part, je garde des souvenirs mémorables des passages de Stanley Brinks, Rats On Rafts, It It Anita ou encore Motorama, pour ne citer qu'eux. Pour cette 18ème édition, la programmation de Micah P. Hinson est, encore une fois, un coup de maître de la part des organisateurs. L'Américain au parcours très cabossé (homeless, addictions, dépressions, accident grave...) est l'un des songwriters les plus talentueux de sa génération et ses prestations live, parfois inégales, sont toujours très intenses. Il y a plus de sept ans, je l'avais vu à Port Louis à La Chapelle Saint-Pierre pour un concert aussi incroyable que bancale et que je n'ai jamais oublié. Je me faisais donc une joie de le revoir après tout ce temps, même si, honnêtement, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre.


C'est d'abord le groupe Gros Cœur, venu de Belgique, qui avait ouvert les hostilités sur la scène du Hall. Distillant un Rock Psyché Tropical groovy et très dansant, les quatre lascards de Gros Coeur ont carrément enflammé le public à grand coup de percussions, guitares et jeu de basse à la Jah Wobble. Le style musical du groupe m'a rappelé le très bon concert des Québécois de Chocolat ici même en 2016 ou encore celui du groupe normand Cannibale venu à Brest en 2019. Irresistibles Java, Ventre Volcan, Monique... Je ne peux que vous conseiller l'écoute de Gros Disque, l'album de Gros Coeur. Gros Kif assuré ! (Je n'ai pas pu m'en empêcher).



Micah P. Hinson, natif du Tennessee, est un descendant direct du peuple Chickasaw, une de ces communautés vivant il y a plusieurs siècles en Amérique, avant la création des Etats-Unis. L'homme est atypique : allure de cow-boy désenchanté et fragile, chapeau qui recouvre une longue tresse au milieu d'un crâne rasé, une guitare qu'il porte presque jusqu'au cou et surtout une voix incroyable, unique, cabossée qui donne à ses compositions une noirceur déchirante. Depuis vingt ans, il chante ses douleurs et ses inquiétudes dans un style dépouillé et tourmenté, qui s'apparente au genre Dark Folk ou Violent Country. Ce soir, dès les premiers morceaux joués, j'ai compris que personne ne sortirait d'ici indemne. Sur Ignore The Days, magnifique chanson de séparation, l'émotion est palpable. Le visage grave, les yeux humides...l'artiste se dévoile comme jamais et bouleverse le public dès le second morceau. Un frisson de dingue ! 



Il en sera de même pour le somptueux Does It Matter Now ? Encore une fois, vu la beauté de la compo, on ne peut que valider le fait que les ruptures sont à l'origine des plus belles chansons d'amour. Attention, pas de supplication "à la Jacques Brel" chez Micah P. Hinson, mais plutôt un constat sombre et froid sur un désastre relationnel et le gâchis qui en résulte. Malgré son air triste, Micah P. Hinson n'est pas sans humour : "La prochaine chanson a été écrite par un Canadien, donc ne me blamez pas trop..." lâche-t-il sourire en coin avant de reprendre Tinseltown Swimming In Blood des Destroyer. Les pépites s'enchainent : People, Oh No, Carelessly, le sublime Beneath The Rose mais aussi Walking On Eggshells et son couplet de cinglé : "One, two, three, four, gimme a hammer and i'll show you your brain/Un, deux, trois, quatre, donne-moi un marteau et je te montrerai ta cervelle...".

Micah P. Hinson est accompagné sur scène de Paolo Mongardi à la batterie. Le musicien italien alterne silences, coup feutrés, jeu doux sur cymbales et tempo puissant selon le morceau. C'est parfaitement exécuté et le rendu est vraiment excellent. Les regards satisfaits que lui lance le chanteur en disent suffisamment sur la bonne entente entre ces deux-là. Ils quittent la scène après Tell Me It Ain't So, rare morceau ou Micah P. Hinson troque sa guitare sèche pour une électrique. 

 

Le rappel ne se fait pas attendre, et c'est Please Daddy (don't get drunk for Christmas), splendide reprise de John Denver, qui figure sur I Lie To You le dernier album de Micah P. Hinson, dont sept titres seront joués ce soir. Une belle et amusante dédicace à sa compagne (qu'il harcèle de demandes en mariage) sera faite avant There's Only One Name, pur morceau country qui aurait mérité un banjo pour coller encore mieux à l'ambiance. Le dernier titre joué est Diggin' A Grave, hymne funèbre et entraînant datant de 2006 et remis en lumière cette année en tant que générique de la très bonne série Des Gens Bien  diffusée sur Arte. Le concert s'achève là, sous les ovations d'un public encore sous le coup d'avoir encaissé autant de sincérité et d'authenticité de la part d'un artiste unique, bouleversant et dans un très bon jour.


Après un concert pareil, j'avoue sans détour n'avoir jamais pu entrer dans le rock déjanté et avant- gardiste de Badaboum qui a pris le relais sur la scène du Hall. On pense à Yoko Ono, sur des paroles en allemand, le tout sur un tempo inégal et volontairement agressif. Pas facile d'accès et définitivement pas mon truc. Le public, lui, était nombreux et bien regroupé devant la scène et m'a semblé apprécier et c'est bien là l'essentiel. Je reporte à plus tard ma découverte de Piët Du Congo qui clôturait la soirée. je suis resté bloqué sur la prestation de Micah P. Hinson et j'ai bien du mal à descendre de mon nuage pour écouter autre chose pour le moment.



Jérôme

vendredi 17 novembre 2023

ALELA DIANE @ L'Archipel, 16 novembre 2023 - Fouesnant

Soirée sold out depuis longtemps, le public avait bien compris que L'Archipel était le lieu idéal pour accueillir Alela Diane pour son étape bretonne, à mi-parcours de sa grande tournée française (16 dates). Lumières tamisées, confort, son exceptionnel et un public hyper attentif, attendant jusqu'au lointain écho de la dernière note pour applaudir. De quoi savourer pleinement les superbes mélodies folk et la belle voix de l'américaine.


Accompagnée des talentueuses Mirabai Peart (violon, flute et chant) et Heather Woods (batterie, guitare, flute traversière, piano et chant) Alela Diane a offert au public breton un moment suspendu d'une heure et demie, où, comme déconnecté, écarté de toute l'agitation du monde, L'Archipel s'est retrouvé plongé dans une ambiance douce et enveloppé d'une nostalgie réconfortante. Le concert a débuté directement sans la première partie prévue (Mariee Siou) et pour celles et ceux qui, comme moi, découvrait (enfin) Alela Diane sur scène, ce fût un grand moment de dépaysement total hors du temps. Une échappée belle, une virée vers les plaines et les étendues du grand Ouest américain. All The Light, Camelia et Colorado Blue, joués en première partie de set, en sont de parfaites cartes postales. 


L'éclairage faible et délicat colle parfaitement à l'ambiance intimiste du concert. Au milieu du set, Alela Diane propose judicieusement au public une parenthèse solo pour interpréter quelques titres à la guitare et au piano. D'abord le superbe The Rifle, avant de demander directement au public quelle chanson il souhaite entendre. Réponse directe venue des premiers rangs : Tired Feet. Vœux immédiatement exaucé pour ce qui sera l'un des plus beaux moments du concert. Autres instants de grâce de la soirée à mes yeux et mes oreilles : When We Believed issu de son dernier album Looking Glass ainsi que The Wind issu, lui, de son troisième Lp : Alela Diane & Wild Divine.


Ether & Wood, The Threshold, impossible de ne pas penser à Joan Baez ou Joni Mitchell à l'écoute de ces deux superbes ballades. Après vingt ans de carrière, six albums et de nombreuses collaborations, Alela Diane peut sans rougir s'assoir à la table de ses glorieuses ainées. Elle est aujourd'hui elle aussi et  sans conteste, une des voix incontournables de l'indie folk. Après le somptueux Of Love, c'est déjà l'heure du rappel. Oh! My Mama joué en solo, avant un final à trois sur l'incontournable The Pirate's Gospel, que le public accompagne d'un tempo d'applaudissement et qui vient clôturer un set éblouissant. Le concert était parfait. Que puis-je vous dire d'autre ? Courez voir Alela Diane !

 

Jérôme

mercredi 1 novembre 2023

THE INSPECTOR CLUZO @ Run Ar Puñs - 31 octobre 2023 - Châteaulin

The Inspector Cluzo possède un lien fort avec le Run Ar Puñs. Une amitié sincère avec Jakez, le maître des lieux, des racines rurales communes, et un historique live marquant dans l'histoire de la salle châteaulinoise. Le concert affichait complet depuis longtemps et le groupe a rajouté une seconde soirée (elle aussi sold out) pour satisfaire un maximum de monde. Le set est précédé de la projection du doc "Running A Family Farm" qui montre le quotidien des habitants de la ferme du Casse où travaillent Malcolm et Phil. Les deux membres de The Inspector Cluzo sont des fermiers musiciens et concentrent tous leurs efforts à faire prospérer un modèle vertueux d'agro-écologie tout en continuant à autoproduire leur musique. Un sacré challenge et une démarche noble qui ne peut qu'être saluée. 

Toujours très élégants, The Inspector Cluzo prend place sur la scène. Phil accroche son béret au dessus des micros qui surplombent sa batterie, Malcolm empoigne sa Gibson et le concert débute. "On est moins loin qu'aux Vieilles Charrues ici, on va faire un vrai concert de club, on va retourner tout ça !". La part belle au dernier album du groupe (le 8ème !) intitulé Horizon, avec d'emblée Act Local, Think Global. Un nouvel opus toujours très Rock, avec Saving The Geese, dont le son et le jeu de guitare m'ont rappelé Jay Mascis de Dinosaur Jr, Running A Family Farm...et l'irrésistible Armchair Activist qui fait un gros effet dans le public.

 

The Inspector Cluzo sait aussi calmer le jeu mais sans jamais baisser d'intensité. La voix de Malcolm est toujours aussi impressionnante et donne la chair de poule sur la belle ballade Swallows et sur The Outsider, un Blues magistral. Coté reprise c'est du tout bon également avec le fameux Hey Hey My My de Neil Young et le tout aussi bon Almost Cut My Hair de David Crosby que le groupe joue plus rarement. Toujours prompt à parler de la Gascogne et des Landes, Malcom cite Félix Arnaudin, poète et photographe gascon, il évoque l'éducation et la richesse du monde rural, la culture régionale et les langues anciennes. Autant de sujets qui parlent aux Bretons, le public adhère totalement. 



"On va accélérer un peu maintenant...On va transformer ce lieu en vieux club du fin fond de l'Oklahoma". Le moment fort du set est incontestablement Rockophobia ! Morceau bluesy rageux où il est question de mort du Rock et de la bite d'Iggy Pop...si si ! (Iggy qui fait d'ailleurs un featuring sympa à la fin du morceau sur l'album). Le public est mis à contribution pour les chœurs. "C'est nul ! On se croirait à Rock en Seine..." s'exclame Malcolm toujours taquin ! Réaction immédiate et c'est tout le Run Ar Puñs qui chante à l'unisson l'instant d'après. Grosse grosse ambiance ! Les cymbales sont jetées au sol, c'est déjà l'heure du dernier morceau, le fameux Puts Your Hands. Phil continue à jouer sur ses fûts dispersés, debout sur la grosse caisse renversée et devant son compère qui se déchaîne sur sa guitare pour ce rituel final. Ovation de toute la salle et salutations "à la Inspector Cluzo", sans manquer de remercier et d'applaudir chaleureusement l'équipe qui remplace Malcolm et Phil à la ferme.

Après notre rendez-vous manqué aux Vieilles Charrues cette année (nous étions partis à la fin des Red Hot' et avant leur concert pour éviter les bouchons), nous nous étions promis de revoir les RockFarmers gascons au plus vite. C'est chose faite et toujours avec autant de plaisir puisque c'était la troisième fois que nous les voyions. Trois fois au Run Ar Puñs : jamais déçus.

J & A

Mise à jour : La seconde soirée de concert est finalement annulée par la Préfecture en raison des conditions météo à venir dans la nuit du 1 au 2 novembre.


dimanche 29 octobre 2023

Komodrag & The Mounodor : Release Party @ Douarnenez - 28 octobre 2023

La grosse nouba annoncée a bien eu lieu à Douarnenez City pour la Release Party célébrant la sortie de Green Fields Of Armorica, l'album tant attendu de Komodrag and The Mounodor. Terre de marins, de musique, de carnaval et de soirée arrosées, Douarnenez joue en ligue des champions niveau Bamboche et l'ambiance était chaude avant même le début du concert. Les Kids Rock et les Bloyet Brothers qui ouvraient la soirée n'ont pas eu besoin de beaucoup d'effort pour ambiancer le public déjà bouillant. Les bénévoles derrière le bar étaient, eux aussi, parés pour la fête, arborant fausses moustaches, rouflaquettes et dégaine vintage en clin d'œil au look 70's de leurs chouchous. C'était complet depuis longtemps bien sûr, restait plus qu'à allumer la mèche. 

C'est la troisième grande étape pour le groupe après leur rencontre en 2018 et le concert des Trans musicales de 2021. Monstre de scène réunissant les Paimpolais de Moundrag et les Douarnenistes de Komodor, Komodrag & The Mounodor a séduit d'emblée. Une présence scénique incroyable (deux batteries, trois guitares, une basse et un clavier), une polyvalence au chant, une énergie folle et un charisme indéniable. 

 

Le concert est une succession de bijoux heavy/boogie/psyché dans le pur style de ce qui se faisait de mieux il y a 50 ans. De Deep Purple à MC5, de Uriah Heep à Variations (pour citer cet excellent groupe moins connu). Mention spéciale aux superbes It Could Be You, Green Fields Of Armorica et à Feeing Soldier qui prend une belle dimension en live. Le public est au taquet et répond illico aux riffs de guitares fuzz de Sly et Ronnie ainsi qu'aux solos démoniaques de Camille à l'orgue Hammond. Nous aurons même droit à quelques effets pyrotechniques sympathiques et inattendus.


 

La fin de concert est intense avec Marie France que le public reprend en cœur avant de se déchaîner une dernière fois au rappel sur My Woman et sur Ramblin' Rose, la belle reprise du MC5. Le groupe est rejoint sur scène par les Kids Rock et les Bloyet Brothers pour une ultime tranche de plaisir. Mission accomplie, il fait au moins 38°C dans la salle, le baptême de Green Fields Of Armorica s'est fait à la sueur et à la bière, les parents sont visiblement ravis et les invités sont totalement comblés et rassasiés. Pour celles et ceux qui n'ont pas pu être de la fête, deux autres soirées de lancement sont programmées : le 16 novembre à La Maroquinerie (Paris) et le 23 décembre au Cabaret Vauban (Brest). Restera ensuite à guetter les dates de concerts et de festivals pour l'année à venir car nul doute que Komodrag & The Mounodor va faire beaucoup parler de lui.



Toutes les photos sont ICI 

Jérôme

dimanche 24 septembre 2023

We Hate You Please Die + Les Lullies @ L'Echonova, 23 septembre 2023 - Saint-Avé

Youpi, c'est la rentrée ! Et cette année, pour ma part, elle s'est faite à l'Echonova de Saint-Avé avec un beau plateau rock, histoire de bien commencer la saison. La scène était installée en mode convivial, dans le hall que le public a tranquillement occupé du bar jusqu'aux portes d'entrée. Sourires à l'accueil, bonne zik, petit stand de merchandising, bière fraîche et de quoi casser la croûte...telle une bonne soirée détente entre potes avec en guise d'invités d'honneur : We Hate You Please Die et Les Lullies. Charles III et Camilla n'étaient pas dispos.


And then we were three...

La dernière fois que j'ai vu We Hate You Please Die (à La Carène de Brest en septembre 2022), ils étaient encore quatre à s'agiter sur scène. Aujourd'hui séparée de Raphaël, son charismatique chanteur, la formation rouennaise s'offre un nouveau départ, là où plus d'un groupe aurait jeté l'éponge. C'est désormais Chloé, à la basse, qui prend le lead au chant, elle qui jusque là, officiait sur quelques morceaux seulement. Pas le temps de s'attendrir sur le passé, WHYPD est résolument tourné vers l'avenir et la prestation du soir en est une parfaite démonstration. Sur les quatorze titres joués, un seul est issu de leurs deux premiers albums. Les fans du groupe ne seront pas déçus, et ceux qui le découvrent ce soir non plus. La signature WHYPD est toujours là et les nouvelle compos sont terribles ! Mention spéciale à Stronger Than Ever et son final explosif, à I Don'T Wanna Talk, The Fool et surtout Surrender d'une intensité folle. Mathilde à la batterie imprime un tempo impeccable sans en faire des caisses et Joseph se déchaîne sur sa guitare, lui qui semble si calme dès qu'il la pose. Chloé assume son nouveau rôle et impose un style moins extravagant qui renforce la notion de groupe. Le set se termine avec Lust, devant un public conquis une fois encore. On commence l'année sur une très bonne nouvelle : We Hate You Please Die est plus vivant que jamais, moins fragile et surtout déterminé à frapper fort. Vivement le nouvel album !


 
  

Le Rock, c'est tout à fond...

Pour être honnête, je ne connaissais pas Les Lullies avant cette soirée. Pourtant le groupe venu de Montpellier écume les salles de concerts et festivals Rock depuis une belle poignée d'années et affiche un beau palmarès à son actif : des tournées en Europe, Angleterre, Canada et Etats-Unis, des passages aux We're loud Festival, This is not A Love Song Festival, Binic Folk Blues Festival, pour ne citer qu'eux. Bref, Les Lullies sont de gros baroudeurs ! Leur second Lp, Mauvaise Foi, sorti il y a quelques mois, est un condensé d'énergie Rock un brin vintage d'une redoutable efficacité. On pense à Starshooter, Cyclope et aux Dogs bien sûr. En mode frontal, François, Roméo et Thibault, les trois lascars guitares et basse à la main, sont alignés comme un seul homme devant Manu qui martyrise ses fûts sans temps mort sur les excellents Station Service, Pas de Regrets ou Dernier Soir entre autres. Oui, car Les Lullies chantent en français (à l'exception d'une cover), ce qui est à souligner. Belle découverte et très bonne soirée qui lance parfaitement la saison.

 


 

Jérôme

mercredi 19 juillet 2023

VIEILLES CHARRUES 2023

Entre la grande kermesse et la fête foraine il n'y a qu'un pas ! Il a été franchit par les organisateurs du festival en choisissant ce thème universel, festif et rassembleur qui colle plutôt bien à l'esprit des Vieilles Charrues. La programmation quant à elle est toujours aussi variée et contient de quelques très gros poissons comme les Red Hot Chili Peppers, Blur, Rosalía ou encore Robbie Williams pour ne citer qu'eux. Plus d'animations sur le site, plus d'engagements écologiques, plus de parité, des coûts plus élevés à tous les étages, les Charrues on dû composer avec tous ces facteurs pour préparer ce rendez-vous incontournable et le maintenir à un tarif abordable. Un véritable tour de force et une vrai fierté pour les organisateurs. La sélection de Milouze En Live sur les cinq jours de festival Vieilles Charrues : c'est parti !


JEUDI : Tramhaus, Morcheeba, Tukan, Maxwell Farrington & Le SuperHomard, Robbie Williams.

Notre premier concert des Charrues 2023 sera Tramhaus. Post-Punk à la Fat White Family teinté d'une agressivité sous-jacente à la Nick Cave, le tout derrière une dégaine improbable, voilà comment nous pourrions résumer le set des Hollandais. Haut potentiel et qu'il nous tarde de retrouver au plus vite !

Sur la scène Glenmor c'est Morcheeba qui ouvre le bal. Le groupe londonien emmené par Ross Godfrey à la guitare et Skye Edwards au chant livre une prestation raffinée et extrêmement maîtrisée. Le son est vraiment impressionnant de qualité pour un concert en extérieur. Skye Edwards est sublime, entourée de son fils Jeaga (à la batterie) et de son mari Steve Gordon (à la basse) : elle n'hésite pas à faire participer le public. De The Sea, à Blindfold en passant par Otherwise et Rome Wasn't Built In A Day, tout était impeccable. Morcheeba l'élégance incarnée.

Retour sous le chapiteau de Gwernig pour la seconde moitié de set de Tukan. L'électro groovy du groupe belge trouve écho auprès d'un public toujours aussi curieux, particulièrement sur cette 4ème scène du festival.

Qu'il était délicieux ce concert de Maxwell Farrington & Le SuperHomard ! Une pop subtile et intemporelle portée par les arrangements magnifiques de Christophe Vaillant (Le SuperHomard) à la guitare et au clavier, et par la voix incroyable de Maxwell Farrington. Le chanteur australien est la coolitude incarnée et semble aussi à l'aise dans ce registre de crooner des temps modernes qu'avec son autre groupe de punk rock Dewaere. On attendra avec impatience le nouvel album annoncé pour début 2024 et la tournée qui suivra. Brillant !

C'est l'heure d'aller manger, direction le jardin des chefs pour y déguster de délicieux tacos végétariens. Nous apercevons au passage l'impressionnant Flyman, la nouvelle attraction du festival qui envoie les festivaliers à 54 m de hauteur.



Place au show Robbie Williams. Entrée de star, tenue à paillettes, musiciens, danseuses et choristes sur toute la scène, l'enfant terrible de pop anglaise met le paquet d'entrée de jeu avec Let Me Entertain You, Strong et Come Undone. Traits tirés (covid-long s'amuse-t-il à souligner) mais toujours au top vocalement, maniant l'autodérision comme personne, (on le sent toujours revanchard envers ses anciens potes de Take That lorsqu'il évoque cette partie de sa carrière), en permanente interaction avec son public, nous avons le droit à toutes les facettes de l'artiste. Dans le public, ça chante ça danse, grosse ambiance sur la reprise d'Oasis Don't Look Back In AngerCandy et Rock DJ.

 

Est-ce pour reprendre son souffle que Robbie Williams prend autant de temps à se confesser auprès d'un spectateur, qui pour le coup aura son quart d'heure de gloire, ou est-ce un besoin d'amour qui semble impossible à rassasier ? Toujours est-il qu'il aura peut-être perdu une partie du public sur ces longueurs. Nous nous sommes amusés plus qu'impatientés. On lui pardonnera volontiers ses défauts tant l'homme est attachant. La fin de set est magnifique, Feel, She's The One (chantée les yeux dans les yeux avec une fan), explosion de serpentins, lancé de t-shirts et le final que tout le monde attend sur Angels. Robbie Williams, en showman bavard et généreux, aura été lui-même tout simplement. 

 

VENDREDI : SBRBS, Bruulu (KBA9), The Wacky Jugs, Blur.

La pluie s'est invitée au festival. Le public des Charrues s'en cogne royalement et certains s'équipent naturellement de bottes et de ponchos pour arpenter la plaine de Kerampuilh, d'autres sont comme d'hab', torse nu et en tongs et puis il y a cette fille qui traine sa peluche en laisse dans la boue...on adore !

 

Toujours gage de qualité, le label Charrues 2023 met en lumière Reynz, un rappeur brestois et SBRBS (prononcer Suburbs) une formation rock de Saint Brieuc. Marie (basse et chant) et Hadrien (guitare) ne sont pas les perdreaux de l'année, si leurs têtes vous disent quelque chose c'est que ces deux là ont fait les beaux jours de 1969 Club, groupe qui a écumé pas mal de scène au cours de la décennie précédente. Quant à Franck Richard à la batterie, il jouait il y a un an sur cette même scène avec Dewaere, le lauréat 2022 du label Charrues. C'est puissant, avec de gros riffs de guitares et un son heavy très proche du 1969 Club forcément. Propulsé par ce tremplin, SBRBS devra maintenant confirmer la prestation efficace et convaincante du jour. 

Nous arrivons pour la fin du set de Bruulu, la nouvelle création de Kreiz Breizh Akademi. Belle ambiance encore une fois sous Gwernig pour accueillir ce fabuleux mélange de tradi, beatbox, d'éléctro, de jazz, le tout en langues régionales. Sous la houlette de Krismenn, ce collectif, jamais rassasié d'expérimentations orchestrales, est toujours aussi intéressant. 

Pas de photos ni de chronique du concert de Aya Nakamura : nous sommes partis manger et c'était très bon !

 

Au tour de The Wacky Jugs de prendre place sous le chapiteau. Entre blues ancien, celui de Robert Johnson, et le Jive de la Nouvelle Orléans, la musique atypique du groupe breton est un vrai régal. C'est vraiment très bien fait ! Contrebasse, harmonica, accordéon, mandoline ainsi que la voix et la bouille souriante de Jack Titley font mouche immédiatement auprès d'un public hyper réactif. Super moment !

 

En voyant la grande enseigne BLUR suspendue à la scène Glenmor, j'ai une grosse pensée pour mes amis normands qui devaient voir le groupe il y a tout juste 8 jours à Beauregard. L'annulation de dernière minute, pour préserver le genou du batteur Dave Rowntree (et surtout les dates de Wembley qui suivaient...), ont fait de ce concert aux Charrues une exclusivité nationale. L'attente est grande ! Le groupe entre en scène assez nonchalamment. Alex James à la basse a la clope au bec, Graham Coxon est en mode concentré comme toujours et Damon Albarn, lui, arbore un grand sourire, chahute dès qu'il peut avec Alex James comme un gosse, et sollicite le public tout le temps, ce type est épatant ! Musicalement, tout y est ou presque. De Popscene à Coffee & TV, de Country House à To The End (avec un beau message à Françoise Hardy), de Song 2 à Girls & Boys (avec le survet' du clip s'il vous plait !), de Parklife à The Universal qui clôture le set. On aurait bien échangé le mielleux Tender contre Out Of Time ou encore Sing mais bon, on ne va pas faire la fine bouche : Blur était bel et bien au rendez-vous et à la hauteur de l'évènement. Mention spéciale pour le superbe Beetlebum qui nous a mis les poils. Il n'y a plus qu'à espérer une reprogrammation en 2024 à Beauregard ! 


 

SAMEDI : Zaho de Sagazan, Johnnie Carwash, Voyou, (Easy Life), Idles.

Un cadeau pour les lève-tôt : la programmation de Zaho de Sagazan sur la scène Kérouac à 15h, à l'heure où certains dorment encore au camping, restera dans les mémoires du festival, comme l'avait été celui d'Aurora en 2015. Très communicative, la jeune artiste a fait preuve d'une grande aisance sur scène. Avec une orchestration essentiellement électronique et analogique, (sauf lorsqu'elle se risque à un sublime piano/voix en festival), Zaho de Sagazan a totalement bouleversé le public présent. On pense à Stromae, à Feu ! Chatterton, à Barbara bien sûr. Rien que ça ! Pour la première fois depuis longtemps l'émotion nous a submergé à l'écoute de Tristesse, Mon Inconnu, La Symphonie Des Éclairs ou encore Dis-Moi Que Tu M'aimes. Jean-Jacques Toux, co-programmateur du festival, que nous avons croisé un peu plus tard, nous confiait son admiration pour la jeune femme. "Elle est partie pour une immense carrière de 50 ans, c'est un talent fou !". Tout pareil.

 

La scène Grall semble bien grande pour Johnnie Carwash qui s'est regroupé et occupe à peine la moitié de la surface disponible. I Don't Give A Shit, Francis Cosmic et Forever Yours entre autres, c'est de la pop garage efficace et qui fait du bien. Ça pogote dans le public, les deux nouveaux titres joués aujourd'hui (dont Waste My Time ?) sont emprunts de la même énergie et de la même spontanéité qui font tout le charme de ce jeune groupe et promettent une belle suite à Teenage Ends, leur premier album. Fresh !

Second passage aux Charrues pour Voyou qui s'était produit sur cette même scène Grall il y a cinq ans. Cette fois c'est en full band et avec un décor bucolique façon "do it yourself". Le public, très nombreux et très réactif a réservé un magnifique accueil à la musique entrainante et à la poésie de Voyou. Il y a du Gotainer, du Fersen, du Vassiliu chez ce garçon à l'écoute de L'hiver, Les Insectes, Deux Oiseaux et Seul Sur Ton Tandem. L'ambiance est parfaite et le plaisir est visible coté public comme coté scène. Gros kif !


La blague du jour s'appelle Easy Life. Retardés à Londres, manquant leur ferry pour Roscoff : les britanniques sont arrivés sur le site avec 25 minutes de retard sur leur horaire de passage ! Résultat : après un gros flottement et un stress visible chez les roadies pour monter la scène le plus rapidement possible, suivi d'une tentative de mini concert acoustique dans la foule, Easy Life a finalement chanté deux chansons. Un set de 7 minutes qui devient, à ce jour, le record du concert le plus court de toute l'histoire des Vieilles Charrues.

Nous allons nous balader au Park devant le manoir pour la fête à Toto. Des attractions rigolotes, bizarres parfois mais toujours dans la bonne humeur m'sieurs-dames ! 



Comme à son habitude, le premier mot que Joe Talbot balance au public lorsque son groupe de fous entre en scène est donc : "Bisou" ! Quand on connait la musique de Idles et la furie qui va suivre : c'est toujours drôle. Mais bon, un type, même énervé qui a Bambi tatoué dans le cou ne peut pas être qu'une boule de nerfs, la preuve. Aux guitares, Mark Bowen est en robe jaune et Lee Kieman est déjà dans la foule au deuxième titre Car Crash. Le rythme assuré par ces deux-là et par John Beavis à la batterie est hallucinant. Concert impressionnant d'énergie et de tension encore une fois, mention spéciale à Never Fight A Man With A Perm et au superbe The Beachland Ballroom. Énorme !

 

Nous quittons le site encore sonnés par la prestation de Idles mais assez lucides pour apprécier les belles créations graphiques nocturnes qui décorent le festival du sol au "plafond".

 

DIMANCHE : Stuffed Foxes, Mademoiselle K, Gwendoline.

Jane Birkin est venue en 2019 sur la scène Glenmor. le concert était superbe, pluvieux. On se souvient aussi de son sourire et de sa gentillesse infinie. Repose en paix Jane et merci.

On attaque la journée avec Stuffed Foxes, groupe inclassable de six zicos qui font du psyché progressif à grands coups de guitares noisy (4 sur certains morceaux !). Martelés par une rythmique puissante, les morceaux de Stuffed Foxes ne s'embarrassent pas de trop de textes et s'étirent en longueur dans un déluge de décibels qui semble virer à l'impro par moment. Captivant !

 

Petit détour par le village presse pour la conférence sur le handicap. Cette année deux chansigneuses vont traduire en direct le concert de Soprano qui a tout de suite adhéré au projet sitôt qu'il lui a été présenté. Plus que du simple mot à mot, c'est une traduction de sens, impliquant tout le corps proposée par le collectif 10 doigts en cavale et qui va se dérouler pendant tout le show. Une démarche importante que les organisateurs tiennent à pérenniser en supplément des moyens déjà en place tels que la mise à disposition de gilets vibrants et la présence de boucles magnétiques sur le festival pour permettre aux personnes malentendantes une meilleure compréhension en milieu bruyant. 


Il était grand temps de corriger cette anomalie, de gommer cette erreur. Oui, il était temps que Mademoiselle K se produise aux Vieilles Charrues. L'émotion était déjà palpable au début de set et elle n'a fait qu'augmenter jusqu'au fameux Final. Dès le départ, Mademoiselle K n'a pas feint ce mélange de plaisir et d'angoisse qui l'a parcourait. "Mes premières Charrues en quinze ans ! On y est, ça y est !". Un peu plus tard avant On S'est Laissé, joué en milieu de set, elle ne peut s'empêcher de lâcher "Ça passe trop vite, ça passe trop vite !". Pour nous aussi. Le public est aux anges et le fait largement savoir sur Gratin De Tendresse, Jalouse et le fameux Ça Me Vexe repris en chœur. Mention spéciale aux magnifiques Jouer Dehors et Trafiquant De Crêtes. Tête baissée vers ses cordes de guitares, elle n'en mène pas large Mademoiselle K quand, à la fin du concert, le public l'ovationne pendant de longues minutes. Une ovation tellement méritée. Intense et émouvant !


Le décor est posé dès l'entrée en scène. Ricard à la main, magnifique t-shirt du collectif Mourir à Brest, Gwendoline ne fait pas semblant et est plutôt raccord avec ses textes. De Chevalier Ricard à Audi rtt le duo rennais (à quatre sur scène) balance son mal-être en phrasé monocorde sur une musique électronique minimaliste renforcée par la projection des paroles sur des des vidéos chocs en fond de scène et en continu. Le titre Conspire est parfaitement mis en valeur par ce visuel. La reprise de la Mano Negra, Pas Assez De Toi, colle plutôt bien au style du groupe, en tout cas plus que King Kong Five ou Patchanka !. Entre cynisme et poésie dépressive, Mickaël Olivette, au chant, s'excuse presque de gâcher la grande kermesse carhaisienne avec son baratin de trentenaire désabusé. "Merci à vous, merci de rester...". Clivant et percutant, Gwendoline n'est pas un groupe ordinaire et reste bien en tête. 

C'est malin, nous voilà maintenant obligés d'aller à la fête à Toto pour nous remonter le moral. 😄


LUNDI : The Inspector Cluzo (conf'), Nova Twins, Skip The Use, Silmarils, Red Hot Chili Peppers

Malcolm et Phil, les deux membres de The Inspector Cluzo prennent le temps de passer par l'espace presse pour parler de leur 3ème venue aux Vieilles Charrues. Lors de cet échange, il sera peu question de rock en réalité, le débat sera axé principalement sur leur activité de fermiers. On parle de changement climatique, d'agro-écologie, de respect de la Terre, de résistance contre l'industrialisation des cultures, d'anti-violence, de poules noires de Gascogne, d'oies grises des Landes, de Miguel le bouc et d'Igor le cochon. Sous le regard bienveillant de Jakez L'Haridon, le fondateur du Run Ar Puns de Châteaulin chez qui ils se produisent régulièrement et avec qui ils partagent les mêmes valeurs, les deux compères rappelleront qu'ils sont au début d'une tournée de deux ans, sans trop savoir si les conditions à venir permettront à un groupe comme eux, totalement auto-financé, de continuer à évoluer parmi Live Nation, AEG, Vivendi et Cie...


On enchaine dans le village presse pour la conférence finale. Les organisateurs, ravis et fiers, dressent un bilan très positif de cette édition avec 346 000 festivaliers (un record) et félicitent la réactivité et la grande cohésion des  nombreuses équipes logistiques qui ont su s'adapter aux nouveaux protocoles mis en place cette années et aussi au vent, à la pluie qui ont été de la partie. Jean-Luc Martin évoque avec enthousiasme l'achat de champs et le commencement de travaux de pérennisation des infrastructures (les bureaux pour commencer) dès septembre. Une condition indispensable pour baisser les coûts d'installation et maintenir un prix d'entrée abordable. 

Cette conférence ayant été décalée d'une bonne demi-heure, nous arrivons à la fin du set de Nova Twins que nous entendions très bien depuis le village presse, tant le punk rock du groupe anglais était puissant. Avalanche de décibels, charisme et grosse énergie sur scène... une entrée en matière idéale !


Neuf ans après le premier passage de Skip The Use aux Charrues, Mat Bastard et sa bande reviennent chauffer les festivaliers. Entrée cagoulé sur PIL, duo avec son épouse Anthéa, avec Lou Sirkis (fille de Stéphane) sur Tout Contre Nature, circle pit, déplacement du public, final au milieu de la foule, Mat Bastard n'a pas ménagé ses efforts. Intenable, il a utilisé tous les leviers du groupe en festival pour arriver à ses fins. Il n'a pas eu trop de mal, le public était demandeur et n'a pas oublié la capacité du groupe à ambiancer les foules. Il faut dire que Bastard Song et Ghost sont assez irrésistibles. Retour en force !
 
 

Silmarils ne jouent pas au meilleur des moments. Juste avant les Red Hot Chili Peppers, c'est là que les gens vont aux toilettes, prendre un dernier verre, manger ou vont se placer au plus près de la scène principale. Pourtant il reste pas mal de monde devant David Salsedo et sa troupe. On est là nous aussi et comme eux, nous n'avons pas boudé notre plaisir à l'écoute de ces tubes qui ont clairement marqué leur époque : On N'est Pas Comme Ça, Cours Vite et Va Y Avoir Du Sport. Très bon moment.


Bon, on ne va pas se mentir, l'accès à la scène Glenmor après Silmarils était trèèèèès compliqué. La venue des Red Hot Chili Peppers est un véritable évènement que près de 80 000 personnes attendent aujourd'hui. C'était chaud chaud chaud avant le concert. L'entrée en scène est un soulèvement de hourras et de cris. Flea, toujours aussi déjanté, arrive en marchant sur les mains (à 61 ans). Cela fait quand même quelque chose de se retrouver face à lui, Anthony Kiedis, Chad Smith et John Frusciante. Comme pour beaucoup à ce moment là, c'est tout un tas de souvenirs qui remontent en surface. Musicalement irréprochable, le show va pourtant vite ronronner et l'ambiance va franchement baisser. On peut leur reprocher un manque d'interaction avec le public mais c'est surtout le manque d'intensité et d'envie qui transparait. Bien sûr il y a de très bons moments comme sur  Eddie et les solos magiques de John Frusciante, nous avons particulièrement aimé Nobody's Weird Like Me, furieux titre de l'album Mother's Milk et bien entendu le final rassembleur avec Californication, By The Way, Under the Bridge et Give It Away. Globalement la prestation des Red Hot Chili Peppers restera sans saveur. Le groupe a déroulé son set, enchainé ses titres sans jamais enflammer le public. Nous attendions beaucoup mieux.

 

Nous sacrifions le dernier concert pour ne pas être pris dans les bouchons. Nous reverrons les Rockfarmers de  Inspector Cluzo au plus vite. Et puis, au bout de cinq jours, on est bien fatigués quand même ! Nous avons passés un excellent moment aux Vieilles Charrues. La météo moyenne n'a pas eu beaucoup d'impact sur notre bien-être sur le site, grâce au travail des bénévoles et des différentes équipes du festival. L'ambiance était vraiment très bonne comme toujours et nous avons le sentiment d'avoir retrouvé (un peu plus cette année) le public intergénérationnel que le festival affectionne. Surtout, nous avons vu des concerts superbes. Le rendez-vous est pris pour l'année prochaine. Ce sera les 11, 12, 13 et 14 juillet 2024. 

Notre Top 5 :

1 - Blur
2 - Zaho de Sagazan
2 - Robbie Williams
4 - Mademoiselle K
5 - Idles

Nos coups de cœur : Maxwell Farrington & Le SuperHomard, The Wacky Jugs et Stuffed Foxes

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Jérôme & Aurélie