lundi 30 septembre 2019

SAMBA DE LA MUERTE "A Life With Large Opening"

Une fois n'est pas coutume, c'est une chronique d'album que je vous propose en ce début d'automne. Parmi les nombreuses nouveautés musicales de cette rentrée, le nouvel opus de Samba De La Muerte a particulièrement attiré notre attention et notre écoute. C'est le deuxième album du groupe caennais porté par Adrien Leprêtre, généreux musicien que nous avions suivi à la sortie de Colors, son premier album mais également au sein de Concrete Knives, dont la belle aventure s'est achevée en début d'année (chronique du dernier concert caennais de CCKS ici). Nous retrouvons d'ailleurs deux autres membres de CCKS, Corentin Olivier et Martin Bonnet, parmi les musiciens collaborant à ce nouvel album, entièrement réalisé en Home Studio.

A Life With Large Opening : titre qui symbolise à merveille la musique de Samba De La Muerte résolument tournée vers l'ouverture et la créativité. Si Colors, véritable ode aux grands espaces, nous transportait de Tanger aux côtes bretonnes, A Life With Large Opening, sans jamais occulter cette philosophie d'exploration et d'éveil permanent, se veut plus proche et plus urbain. Land, qui ouvre l'album, est une invitation à plonger dans ce nouvel ouvrage. Tout en contraste, ce morceau commence sur un rythme lent, un chant doux et rassurant, avant d'accélérer puis s'assombrir dans un tempo hypnotisant pour enchaîner avec Fast, surprenant titre post punk tenu par un somptueux riff de basse. 


Avec Park, puissante complainte trip-hop, Adrien pose des balises sur des territoires musicaux qui s'ouvrent naturellement à lui. Comme une évidence. Loin, débute par un chant a cappella avant que des sonorités tribales viennent conforter l'aspect transcendantal de la composition. Quant à Side By Side qui clôture la face A de la galette, il est un bel ambassadeur du style Samba De la Muerte. Aérien, dansant et dénué de tout excès superflu. Une fluidité révélatrice d'une belle maîtrise. 


Dansant toujours, Even If nous bascule du côté de la transe. Intensité et puissance s'élevant au fur et à mesure jusqu'à exploser dans un déluge de sonorités électro que l'on aurait bien prolongé au delà des 4 minutes 27 secondes qui composent le morceau. Nul doute que ce titre là prendra encore plus d'ampleur sur scène. 
Le cœur de l'album est ici : Motech est un bijou de ballade electro, rythmée, là encore, par une ligne de basse impeccable et une batterie comme parfait métronome. Le chant est doucement submergé de vagues électroniques et de notes synthétiques rappelant le chant des baleines. Ou quand Moby Dick rencontre le 3ème Type. 
La fin de l'album est un doux atterrissage. Avec tout d'abord Home, où Adrien, à la manière de Bon Iver, pose sa voix sur une rythmique calée comme un cœur qui bât, ajoutant ainsi une émotion palpable à cette magnifique chanson. Puis Marguerite, ballade, qui débute à la guitare acoustique et se mue en hymne et qui clos l'album de la plus belle des manières.

Samba De La Muerte invite une nouvelle fois au voyage, à l'urbex, à l'évasion. Telle une bande originale parfaite, A Life With Large Opening reste terriblement cohérent tout en se nourrissant d'influences multiples. Une vraie réussite.

Pour écouter l'album : 👉 A Life With Large Opening

dimanche 15 septembre 2019

Namdose + Equipe De Foot + Monolithe Noir @ Le Novomax, Quimper 13 septembre 2019

Une rentrée comme je les aime avec, dans mon nouvel emploi du temps, une matière mêlant sport, musique et technologie...Ça existe ça ? Carrément ! Et ça se passe au Novomax, une de mes salles de cours favorites. Les intervenants, Monolithe Noir, Equipe De Foot et Namdose, sont très appréciés des élèves et l'ambiance promet d'être excellente. J'ouvre mon cartable et vérifie une dernière fois mes affaires : tout y est. Saison 2019/2020 c'est parti !

Monolithe Noir ouvre la soirée et la saison du Novomax. Derrière le mystérieux bloc de pierres se cache Antoine Pasqualini, véritable orfèvre du son modulaire qui, derrière un synthétiseur d'où débordent des câbles électriques, s'emploie à actionner potards et boutons faisant osciller signaux et fréquences audio. A ses côté Tim Philippe (batteur/chanteur de BRNS qui officie avec Namdose également) apporte une rythmique acoustique qui fonctionne parfaitement avec la machine électronique. La batterie intensifie les montées en puissance et les changements de rythme du Monolithe comme de véritables battements de cœur. Juste derrière les deux musiciens, se trouve un écran sur lequel sont figées des séquences apocalyptiques d'éruptions volcaniques et de brasiers inarrêtables. Le tout en couleurs saturées et images à demi cassées. Le rendu est plutôt angoissant, comme une parfaite B.O. de film catégorie SF ou Anticipation. Devant le public, un peu interloqué mais néanmoins captivé, Antoine balance en toute simplicité : « Il est peut être un peu tôt pour ce genre de musique. Non ? ».



Equipe De Foot prend le relais et la soirée prend d'un coup une autre tournure. Maillot floqué, short/chaussettes, le tenue est de circonstance. Musicalement ça va vite et ça fait du bruit. Le Rock/Grunge de ces deux là peut rappeler parfois Les Pixies voire Nirvana. La voix fine d'Alex apporte une touche glam et le son heavy de sa guitare associés au jeu puissant de Mike, qui malmène sa batterie, donnent un rendu assez inédit qui fait mouche. On est clairement plus "frappe de Pavard" que "tête de Giroud". Si le set comporte quelques douceurs comme le très beau titre Marilou, c'est pour mieux nous contrer avec des morceaux redoutables tels que The Dictionary Guys, A Plastic Bag Or The Oven ou encore Fireworks. Et quand Mike nous propose de nous jouer de la flûte, il l'utilise d'abord pour taper sur ses fûts. "Brutal, mais pas trop quand même", voilà qui caractérise plutôt bien ce groupe. Auteurs d'un excellent concert, Alex et Mike quittent la scène trempés de sueurs et lâchant gentillement « Merci, c'était très chou !».

 
 

Namdose avait largement contribué à faire de mon jeudi aux Vieilles Charrues une excellente journée. Il me tardait de retrouver ce groupe, né de la collaboration entre Ropoporose et BRNS, et de confirmer ce bon feeling de juillet. La configuration scénique est toujours aussi originale puisque les deux batteurs Romain et Tim se font face au premier plan de la scène. Derrière, nous retrouvons Pauline Diégo et Antoine aux guitares, basse et claviers. Le groupe débute avec All That You Have, Wake Up et l'entêtant I Know.


Un nouveau morceau, Shelter est joué avant un somptueux You Can Dance que Pauline chante sur une rythmique Trip hop et des claviers planant. J'ignore le titre de la chanson quasi instrumentale qui a suivi, mais ça m'a rappelé un peu My Bloody Valentine : j'ai adoré ce morceau. La deuxième partie de set est impeccable : Woe dans le pur style Arcade Fire, Fast (drôle de titre pour une chanson plutôt douce), Hands Free (cover de The Chap), pour terminer dans un déluge de batteries sur Off The Hook. Mission accomplie pour Namdose qui mérite plus que jamais la très bonne réputation forgée au fil des concerts.
Ce groupe restera l'une de mes découvertes les plus intéressantes cette année.

Toutes les photos ICI
                                                                                                                                                       Jérôme