La Carène aime Frustration et Frustration le lui rend bien. C'est la quatrième fois en dix ans que le groupe parisien vient chauffer ses Dr. Martens sur la scène de la salle brestoise. Chaque précédent passage s'était traduit par un concert mémorable dans une ambiance d'enfer. Et puisqu'en plus cette soirée "Label Born Bad" nous offrait en apéritif Cannibale, un des groupes les plus intéressants du moment, autant vous dire qu'on y allait les yeux fermés et plein d'enthousiasme. Allez, hop ! Direction Brest, juste en face du rond-point Sergent Pepper (véridique).
CANNIBALE : Y'en a un peu plus, j'vous l'met quand même ?
C'est une histoire de musiciens, de vieux potes, de baroudeurs et de campagne normande. Non, je ne suis pas en train de vous faire le pitch de Mes Meilleurs Copains, mais plutôt de vous présenter l'excellent groupe qui ouvrait la soirée. Quelques mois après la sortie de leur deuxième album Not Easy To Cook, Cannibale peut se vanter d'être précédé d'une belle réputation. La qualité de leurs albums y est pour beaucoup, les prestations live font le reste. La recette n'est pas si simple. On retrouve dans la marmite de Cannibale, le côté psyché des Doors, l'Afro Beat de Fela Kuti, la diversité des Talking Heads, un côté un brin barré de Katerine et un soupçon de Specials : Not easy to cook ? Le résultat est plus que digeste, raffiné même ! Un style garage tropical qui enchante rapidement le public amassé devant la scène, et ce soir c'est complet au fait !
D'entrée, Frogs et Do Not Love Me Too Much sont un régal. Tout en décontraction sur scène, Nicolas Camus au chant n'hésite pas à s'improviser chef de chorale (sur Not Easy To Cook) ou à se lancer dans des chorégraphies...comment dire...très personnelles (sur Machine Gets Old). Une cool attitude communicative qui, mélangée à l'excellente prestation de l'ensemble du groupe donne un rendu irrésistible. Avant Let's Jump, une question est lancée au public : "Vous aimez bien le cheval ?". Histoire de lancer un morceau au rythme effréné. Le groupe fait à peine semblant de partir "On hésite, on en fait encore un ou deux, je ne sais pas, bon allez on y va !". De toute façon on n'y a pas cru. En guise de "rappel", tout d'abord le génial Not Mercy For Love et pour finir Pendejo que Nicolas Camus clame œil menaçant mais sourire aux lèvres. Dé-li-cieux !
FRUSTRATION : Les tauliers
On retrouve donc la même équipe qu'il y a deux ans, Fabrice Gilbert au chant, Fred Campo aux synthé, Nicolas Duteil à la guitare, Pat' Duc à la basse et Mark Adolf à la batterie. Dans le public, il y a ceux qui découvrent le groupe sur les conseils d'amis avisés, il y a ceux qui n'avaient pas pu venir la dernière fois et sans aucun doute, il y a aussi les fidèles du groupe. Ceux qui en veulent encore, des gens bien qui prendraient volontiers une autre mandale (et là j'ai une pensée pour mon frère qui, à 40 balais passés, n'a toujours pas vu Frustration sur scène...sans déconner !). Bref, nous on est là aussi et on prend une droite sans l'avoir vue venir avec As They Say et le terrible Dreams, Laws, Rights And Duties. C'est déjà bouillant et ça slame de partout (femmes, hommes, jeunes, vieux). Fabrice au chant est toujours aussi impressionnant, sans détours il annonce avant Uncivilized : "Aucun problème à penser ce qui est juste, soutien total aux gilets jaunes en ce qui nous concerne". Est-ce le contexte actuel qui rend ce titre encore plus puissant ? Toujours est-il que ce sera un moment très fort du set.
Pat', à la basse, fait le show en jonglant avec une miche de pain arrivée sur scène on ne sait pas trop comment, puis enchaîne avec l'intro de Excess qu'il fait résonner jusqu'au pont de l'Iroise. Originaire de Telgruc sur mer, on le voit heureux d'être de retour au Pays. "On est chez les vrais Bretons ici" dit-il fièrement avant de se faire chambrer par Fabrice aussi sec. Pas le temps de souffler avec, dans la foulée, Angle Grinder, Minimal Wife et Assassination qui commence sous les coups de boutoirs de Mark Adolf et qui est repris en cœur par le public de La Carène en feu. Le groupe est lui aussi déchaîné, seul Fred Campo, comme à son habitude reste assez impassible au bordel ambiant, affichant une zénitude à toute épreuve. Un vrai bonze sur scène.
Il reste à achever ceux qui ne sont pas encore K.O. avec Too Many Questions et Mother Earth In Rags. Quatre morceaux seront joués en rappel, dont une superbe reprise des Visitors : Electric Heat et un nouveau titre qui laisse présager encore une fois le meilleur pour leur nouvel album qui sortira en octobre 2019. "Le prochain album sera beaucoup plus Pop" annonce ironiquement Fabrice après cette nouvelle déferlante de guitare punk. Après Blind, le groupe quitte la scène, laissant encore une fois La Carène totalement renversée. Une vieille habitude ici, qu'on subit avec bonheur.
Toutes les photos ICI
Jérôme
PS : En backstage pendant tout le set, Julien Solé, le dessinateur n'a cessé de crayonner son carnet. Peut être un projet lié au Rock dans les tuyaux ? On l'espère !
C'est une histoire de musiciens, de vieux potes, de baroudeurs et de campagne normande. Non, je ne suis pas en train de vous faire le pitch de Mes Meilleurs Copains, mais plutôt de vous présenter l'excellent groupe qui ouvrait la soirée. Quelques mois après la sortie de leur deuxième album Not Easy To Cook, Cannibale peut se vanter d'être précédé d'une belle réputation. La qualité de leurs albums y est pour beaucoup, les prestations live font le reste. La recette n'est pas si simple. On retrouve dans la marmite de Cannibale, le côté psyché des Doors, l'Afro Beat de Fela Kuti, la diversité des Talking Heads, un côté un brin barré de Katerine et un soupçon de Specials : Not easy to cook ? Le résultat est plus que digeste, raffiné même ! Un style garage tropical qui enchante rapidement le public amassé devant la scène, et ce soir c'est complet au fait !
D'entrée, Frogs et Do Not Love Me Too Much sont un régal. Tout en décontraction sur scène, Nicolas Camus au chant n'hésite pas à s'improviser chef de chorale (sur Not Easy To Cook) ou à se lancer dans des chorégraphies...comment dire...très personnelles (sur Machine Gets Old). Une cool attitude communicative qui, mélangée à l'excellente prestation de l'ensemble du groupe donne un rendu irrésistible. Avant Let's Jump, une question est lancée au public : "Vous aimez bien le cheval ?". Histoire de lancer un morceau au rythme effréné. Le groupe fait à peine semblant de partir "On hésite, on en fait encore un ou deux, je ne sais pas, bon allez on y va !". De toute façon on n'y a pas cru. En guise de "rappel", tout d'abord le génial Not Mercy For Love et pour finir Pendejo que Nicolas Camus clame œil menaçant mais sourire aux lèvres. Dé-li-cieux !
FRUSTRATION : Les tauliers
On retrouve donc la même équipe qu'il y a deux ans, Fabrice Gilbert au chant, Fred Campo aux synthé, Nicolas Duteil à la guitare, Pat' Duc à la basse et Mark Adolf à la batterie. Dans le public, il y a ceux qui découvrent le groupe sur les conseils d'amis avisés, il y a ceux qui n'avaient pas pu venir la dernière fois et sans aucun doute, il y a aussi les fidèles du groupe. Ceux qui en veulent encore, des gens bien qui prendraient volontiers une autre mandale (et là j'ai une pensée pour mon frère qui, à 40 balais passés, n'a toujours pas vu Frustration sur scène...sans déconner !). Bref, nous on est là aussi et on prend une droite sans l'avoir vue venir avec As They Say et le terrible Dreams, Laws, Rights And Duties. C'est déjà bouillant et ça slame de partout (femmes, hommes, jeunes, vieux). Fabrice au chant est toujours aussi impressionnant, sans détours il annonce avant Uncivilized : "Aucun problème à penser ce qui est juste, soutien total aux gilets jaunes en ce qui nous concerne". Est-ce le contexte actuel qui rend ce titre encore plus puissant ? Toujours est-il que ce sera un moment très fort du set.
Pat', à la basse, fait le show en jonglant avec une miche de pain arrivée sur scène on ne sait pas trop comment, puis enchaîne avec l'intro de Excess qu'il fait résonner jusqu'au pont de l'Iroise. Originaire de Telgruc sur mer, on le voit heureux d'être de retour au Pays. "On est chez les vrais Bretons ici" dit-il fièrement avant de se faire chambrer par Fabrice aussi sec. Pas le temps de souffler avec, dans la foulée, Angle Grinder, Minimal Wife et Assassination qui commence sous les coups de boutoirs de Mark Adolf et qui est repris en cœur par le public de La Carène en feu. Le groupe est lui aussi déchaîné, seul Fred Campo, comme à son habitude reste assez impassible au bordel ambiant, affichant une zénitude à toute épreuve. Un vrai bonze sur scène.
Il reste à achever ceux qui ne sont pas encore K.O. avec Too Many Questions et Mother Earth In Rags. Quatre morceaux seront joués en rappel, dont une superbe reprise des Visitors : Electric Heat et un nouveau titre qui laisse présager encore une fois le meilleur pour leur nouvel album qui sortira en octobre 2019. "Le prochain album sera beaucoup plus Pop" annonce ironiquement Fabrice après cette nouvelle déferlante de guitare punk. Après Blind, le groupe quitte la scène, laissant encore une fois La Carène totalement renversée. Une vieille habitude ici, qu'on subit avec bonheur.
Toutes les photos ICI
Jérôme
PS : En backstage pendant tout le set, Julien Solé, le dessinateur n'a cessé de crayonner son carnet. Peut être un projet lié au Rock dans les tuyaux ? On l'espère !
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