samedi 7 décembre 2024

PAUL McCARTNEY @ PARIS DEFENSE ARENA, 5 décembre 2024

J'ai hésité à faire cette chronique car honnêtement je ne pense pas être très objectif tant j'ai une admiration immense pour cet artiste. De plus, il me semble compliqué de retranscrire toutes les émotions ressenties lors de ce concert. Escapade parisienne terminée, de retour en Bretagne, je me mets au travail parce que, quand même, je ne peux pas ne pas parler de ce concert qui restera comme l'un des meilleurs shows auquel j'ai pu assister. Dans mon top 10 assurément ! Paul McCartney - Got Back Tour 2024 - Paris Défense Arena, j'y étais bordel !

Bien installé en tribune basse latérale, avant la seconde moitié de salle, une première constatation s'impose à moi : le public est totalement multigénérationnel. Moi même, j'étais accompagné de mon frère et de ma mère pour l'évènement. La salle de la Défense Arena est vraiment gigantesque. J'étais pourtant quasiment à la même place en 2018, pour McCartney déjà, mais je reste vraiment impressionné par la taille de ce stade indoor et lorsque je vois la foule s'accumuler en fosse, je suis bien content d'être en tribune. Il est 20h40, les écrans passent une vidéo rétrospective d'animation et sur les notes de A Day In A Life, l'écran fait apparaître la célèbre basse Höfner aux allures de violon. C'est le top départ du concert, Paul McCartney arrive et une clameur immense s'élève des 40 000 spectateurs. "Bonsoir la France ! Salut Paname !" s'exclame Macca avant de débuter avec Hard Day's Night


Depuis longtemps maintenant Paul McCartney ne se refuse plus rien en termes de choix de chansons. Cette soirée ne fera pas exception puisque en 2h40 de show ce sont 36 titres issus des différents albums des Beatles, des Wings ou de sa carrière solo qui vont être joués. Autour de lui, sa troupe de zicos, fidèles de puis plus de 20 ans. Tous excellents ! En arrière plan les animations sont bien à leur place, sans trop étouffer le visuel global de la scène. Le light show est splendide et les effets pyrotechniques (Live And Let Die) et techniques (Blackbird) sont parfaitement intégrés à un spectacle qui n'aura pas été prétentieux une seule seconde, à l'image du personnage, pourtant véritable légende vivante. Sir Paul McCartney, 82 ans au compteur semble plus en forme que jamais, élégant, souriant et jouant avec le public et s'exprimant en français la plupart du temps. Sa voix est bien meilleure qu'il y a 6 ans et j'ai trouvé le son meilleur également. J'avais ressenti une résonnance un peu gênante la dernière fois, ce ne fût pas du tout le cas ce soir et j'étais quasiment au même endroit dans la tribune. 



Côté chansons, tout y est ou presque. De la toute première compo, In Spite Of All The Danger, enregistrée en 1958 à Now And Then, écrite en 1977 par John Lennon et finalisée en 2023 grâce aux nouvelles technologies d'intelligence artificielle. Cette dernière, que j'avais trouvé belle sans plus, m'a bouleversé ce soir...comme quoi ! Parmi toute les chansons jouées, on retrouve les cultissimes Love Me Do, Getting Better, Drive My Car, Let It Be, Get Back, Hey Jude, toutes ces chansons des Beatles qui font intégralement partie de l'histoire de la musique. Cela parait fou de les entendre chantées par leur auteur encore aujourd'hui ! Personnellement, en live ce soir, j'ai ma préférence pour la période solo post Beatles avec un incroyable Maybe I'm Amazed et un Here Today (que Paul dédie à son ami John) ainsi que pour les chansons des Wings qui sont, à mon sens, les plus puissantes sur scène. Jet, Let 'Em In, Live And Let Die, Let Me Roll It, Band On The Run et le formidable Nineteen Hundred And Eighty-Five. On notera des chansons plus légères bien sûr, mais chantées par 40 000 personnes à l'unisson...ça le fait carrément !



Côté émotion, c'était le grand chahut dans ma tête et mon coeur. Je me suis rendu compte à un moment que j'étais totalement dans la contemplation, presque à ne plus bouger sur mon siège. Groggy, sous le choc de ce qui se déroulait devant moi, notamment lorsque Paul McCartney reprend, en duo virtuel avec John Lennon, I've Got A Feeling...c'était incroyable. Idem pour Something, sublime chanson de George Harrison que Paul McCartney commence seul au ukulélé avant d'être rejoint par le groupe. Assurément l'un des grands moments de la soirée. Mais il y en a tellement ! Que dire du furieux Helter Skelter, chanson issue du double album blanc des Beatles (mon préféré) et qui est considérée comme la première chanson Heavy Metal de l'histoire. Ecrite par celui qui a composé Ob-La-Di, Ob-La-Da... Le final est grandiose : Golden Slumber, Carry That Weight et The End qui se termine par cette phrase entrée dans la postérité : "And in the end, the love you take is equal to the love you made". Derniers mots de la dernière chanson du dernier album des Beatles. Un vrai mantra qui correspond si bien à Sir Paul McCartney qui, comme il y a 6 ans, quitte la scène en lançant un malicieux : À la prochaine ! 

Magnifique concert d'un artiste hors normes et dont je suis à peine remis. 

Jérôme






dimanche 1 décembre 2024

TINDERSTICKS @ Le Quartz, 30 novembre 2024 - Brest

Je ne ferai pas offense aux fans du groupe qui suivent de près chacun de leurs albums depuis 30 ans. Pour ma part j'ai pris le train en marche il y a une dizaine d'années avec The Waiting Room. Cette chronique n'est pas celle d'un fin connaisseur des Tindersticks mais plutôt celle d'un récent converti. Mieux vaut tard que jamais ! Ceci étant, je suis tombé raide dingue de Soft Tissue, leur 14ème Lp sorti en septembre dernier. Cette date à Brest est la dernière de leur longue tournée 2024, et le Quartz est logiquement complet pour l'occasion. La dernière fois que j'étais venu au ici, c'était pour voir Henri Salvador, il y a 22 ans... J'ai l'impression que c'était dans une autre vie. Depuis peu, le Quartz s'est offert une rénovation quasi totale qui a duré 2 ans et demi. Autant dire qu'en pénétrant dans la célèbre enceinte brestoise je ne reconnaissais pas grand chose. Arrivé assez tôt, j'étais idéalement placé et très impatient de retrouver les Tindersticks que je n'avais vu qu'une seule fois, au festival de Beauregard en 2012. Le temps passe vite mon bon ami !

Le concert débute avec How He Entered, magnifique chanson de l'album The Waiting Room dont les paroles ont donné le titre du dernier ouvrage des Tindersticks, Soft Tissue... Vous me suivez ? Suivent A Night So Still, Trees Fall et Falling The Light. David Boulter, aux claviers, est aussi élégant dans son jeu que physiquement, il laisse sa place sur quelques titres au bassiste Dan McKinna. Neil Fraser, à la guitare, fait résonner des notes cristallines qui donne un équilibre parfait à l'ensemble, accompagnant à merveille la voix grave de Stuart Staples, reconnaissable entre mille. Earl Harvin, aux percussions, effleure cymbales et fûts dans un style très jazzy qui finit de donner cette touche si particulière au groupe. Une pointe de baroque à la Divine Comedy, un soupçon de Soul à la sauce Stax, un joli penchant Jazz et une profondeur qui rappelle Nick Cave et Leonard Cohen. Rien que ça ! 


Les titres s'enchaînent : Nancy, Second Chance Man, Lady With The Braid puis Willow où l'attention du public est telle, qu'on entend le moindre toussotement. Le son est parfait, aucun des quatre musiciens qui entourent Stuart Staples, ne dépassent d'un cheveu la partition, c'est d'une maîtrise et d'une finesse impressionnantes. Les Tindersticks semblent appliquer à la lettre la ligne de conduite que Mark Hollis, le regretté leader de Talk Talk, s'imposait sur ses derniers albums, je cite : "Avant de jouer deux notes, apprends d'abord à en jouer une... C'est aussi simple que cela, vraiment. Et ne joue pas une seule note à moins d'avoir une bonne raison de la jouer." 

 

La seconde moitié du show fait la part belle au dernier album. L'acclamation, dans la salle, qui accompagne les premières notes de Always A Stranger en dit long sur la qualité de l'ouvrage et sur l'accueil que le public lui a réservé. Stuart Staples semble habité par ses textes et communique peu. Avec son air de promeneur/rêveur, il remercie timidement le public et reprend son ouvrage, plus concentré que jamais. Après les superbes enchaînements Turn My Back et Don't Walk, Run, le concert se termine sur Slippin' Shoes et New World. Le public est debout et réclame le rappel. Les Tindersticks reviennent sur scène jouer trois derniers bijoux : Stars At Noon, Pinky In The Daylight et le sublime For The Beauty avec cette sombre intro de Dan McKinna au piano et Stuart Staples totalement bouleversant dans son chant. C'est superbe ! 
Longue ovation pour cette Masterclass des Tindersticks.

 

Jérôme