lundi 14 novembre 2016

Shake Shake Go + Naive New Beaters + La Caravane Passe @ Teufestival - Arthémuse 12 novembre 2016 - Briec

C'est la 13ème édition de la Teufestival qui se décline en deux soirées. La Face A, c'était jeudi soir au Run Ar puns de Châteaulin avec Holy Two et Las Aves. La Face B, 2 jours plus tard à L'Arthémuse de Briec pour un programme tout aussi alléchant : Shake Shake Go - Naive New Beaters - La Caravane Passe et la DJ Rennaise Edith Presley pour animer les temps de changements de scène. Direction donc le Pays Glazik où près de 800 personnes ont fait le déplacement pour ce deuxième soir de festival. 


SHAKE SHAKE GO
Le groupe franco-gallois a le vent en poupe depuis 2 ans et l'album All In Time sorti en 2016 a su conforter un peu plus la belle impression laissée par les premiers Ep. Leur musique est un doux mélange de Pop et de Folk aux parfums Celtes. Une vrai B.O. pour promouvoir les charmes des Landes Britanniques. La tournoyante Poppy Jones au chant et percussions a une très belle voix, à mi chemin entre Sharleen Spiteri de Texas et de Dolorès O'Riordan des Cranberries. Le public fait écho à l'enthousiasme du groupe et chante avec lui tel un chœur unique sur l'aérien England Skies (qui rappelle beaucoup le fameux Ho Hey des Lumineers). Ouverture du festival réussie avec cette belle prestation.


NAIVE NEW BEATERS
Journée complète et chargée pour les NNBS puisque YO ! PEKIN leur "film de vacances d'action" était diffusé en début d'après midi au cinéma Agora à Châteaulin en présence de  David Boring, chanteur du groupe. Je ne saurai que trop vous recommander le visionnage de ce docufiction drôle et déjanté sur leur périple chinois. L'échange en fin de séance avec le chanteur/réalisateur fût extrêmement sympathique et convivial.
Retour au live du soir, David Boring, Eurobelix et Martin Luther BB King, les trois brigands de l'Electro/Rock/Rap sont renforcés sur scène par la présence de deux musiciennes rythmiques. Comme à leur habitude, les NNB se donnent sans compter : ça bouge, ça saute et ça danse dans les rangs. Leur dernier album À La Folie sorti cette année est bien défendu et les titres comme Montecristo, Where Have You Been, Tornado, Egoblaster ou encore Run Away, taillés pour la scène jusque dans la chorégraphie, mettent le feu dans le public. Les Naive New Beaters quittent la scène après avoir réglé le thermostat de la salle à fond et distribué une grosse vague de bonheur. Mine de rien, ça fait presque 10 ans que ça dure et on ne les remerciera jamais pour tout ça. Big Up les mecs, on est potos pour la life (comme dit si bien David Boring).



LA CARAVANE PASSE
La boîte de nuit se transforme en roulotte. À l'intérieur, une fanfare déchaînée joue un Rock Manouche, un Rap Tzigane, du GrandmasterFlash bourré à la vodka. La Caravane Passe vient nous conter en musique ses carnets de voyage, des histoires de tolérance, de migrants, d'étrangers. Le Chien, Baba, Zinzin Moretto, T'as La Touche Manouche, le Pays Glazik devient péninsule Balkanique ou Ibérique lorsque Olivier Llugany interprète magistralement Joselito. La température monte encore d'un cran pendant le Strip Tease Burlesque, les musiciens font tomber le haut...et le bas. Le public ne se fait pas prier, les tee shirts volent et un soutien gorge vient même atterrir aux pieds de Toma Feterman au chant et en caleçon. Après plus d'une heure de show La Caravane Passe est descendu de scène et achève son Carnis Carmina (Chants du chien) au milieu du public. Une proximité comme une évidence, si fidèle à l'esprit du groupe.



vendredi 11 novembre 2016

CHRISTOPHE @ La Carène 10 novembre 2016 - Brest

Christophe est définitivement quelqu'un pour qui j'ai beaucoup d'admiration. Pas seulement parce que j'ai beaucoup entendu ses chansons étant petit (ma mère s"appelle Aline...vous voyez le topo), non !  Je trouve ce chanteur à part. Je le considère comme le grand frère de Bashung, audacieux, innovant et sans compromission. Tout au long de sa carrière, il a su tirer le meilleur de ses diverses influences (Elvis, Lou Reed, Alan Vega, Jean-Michel Jarre) s'éloignant radicalement du chemin de la variété facile au détriment parfois de sa popularité. D'ailleurs l'auditoire de ses débuts n'est pas forcément le même aujourd'hui. A 71 ans, contrairement à beaucoup de ses collègues apparaissant sur la photos de classe du siècle "Salut Les Copains", Christophe intéresse beaucoup la nouvelle scène française et le public qui va avec. Son 16ème album studio "Les Vestiges Du Chaos", sorti cette année, est un vrai bijou alliant sensibilité et modernité, marquant au passage une nouvelle collaboration entre le chanteur et Jean-Michel Jarre, plus de 40 ans après Les Mots Bleus. Joli coup donc pour la Carène qui inscrit là un grand nom à son palmarès.


Christophe précède ses six musiciens à l'entrée en scène, et se place face au public. Rapidement il précise au public le programme de la soirée. "Je vais jouer le dernier album intégralement puis je reprendrai plusieurs titres anciens et je terminerai par Aline. Vous me connaissez : Je suis cash. Lorsque nous chanterons tous Aline à la fin du concert, il n'y aura pas de rappel, je ne reviendrai plus, tout le monde pourra rentrer chez lui et ce sera très bien comme ça".


La prestation live des Vestiges Du Chaos est excellente. La voix de Christophe est juste, les musiciens qui l'entourent sont très très bons (c'est peu de le dire) et l'éclairage renvoie une ambiance assez Cold Wave dans les tons blanc/bleu parfaitement en accord avec l’œuvre. L'ensemble est sublime: Tangerine est interprété en duo fantôme avec le regretté Alan Vega (projeté en image via un jukebox amené sur scène), Lou est agrémenté d'un passage harmonica qui élève la fin du morceau,  Drone et Stella Botox sont superbement orchestrés tout comme Océan d'Amour et le vibrant Ange Sale (injustement absent de la version vinyle de l'album). Gros coup de cœur de la soirée pour le titre Les Vestiges Du Chaos. Rythmique Electro, synthé grave, et saxo baryton...tel le Blackstar de Bowie, c'est du grand art. La première partie du concert s'achève au bout d'une heure avec E Justo et une transition instrumentale des Mots Bleus.



Christophe revient seul au piano pour débuter le second set du live avec notamment Les Marionnettes. Les fans de la première heure donnent tout à coup de la voix et accompagnent le chanteur dans ses couplets et ses refrains. Au fil du temps il fera revenir ses musiciens tour à tour pour interpréter en version intimiste ses plus grands succès. La Dolce Vita, Les Paradis Perdus, Succès Fou, Señorita (façon Alan Vega et en Beatbox !), Christophe est très détendu et prend plaisir à bavarder et plaisanter avec le public. "J'adore parler, on peut discuter et boire un coup, on est bien là, entre nous". Il nous confiera notamment ses problèmes vestimentaires, de permis de conduire et son admiration pour Radiohead, Nine Inch Nails, Callas et surtout pour l'ami Bashung. Il reprendra d'ailleurs Alcaline avec le violoncelliste Jeff Assy qui l'a longtemps accompagné. C'était beau, tout simplement. Encore quelques belles chansons, Mal Comme, Les Mots Bleus, T'aimer Fol'ment et puis comme promis plusieurs fois au cours de la soirée : Aline. Dans une version plus dynamique que celle de 1965.


Christophe a donné ce soir un concert magistral, ou plutôt deux, marquant un peu plus au passage son influence et son empreinte sur la musique et la chanson française. Celle d'un artiste généreux, avant-gardiste et assumant tout.