Allez hop ! La chronique sélective de nos 3 jours (JVS) passés aux Vieilles Charrues....Comme d'hab', on a pas tout vu, on a sûrement raté des concerts qui valaient le coup mais en contrepartie on a pris de belles claques parfois là où on ne s'y attendait pas. Les Charrues c'est comme ça ! Au final on a beaucoup aimé...comme d'hab' !
En ouverture, nous avons écouté attentivement Anna Calvi. Une prestation très propre de la petite anglaise. Une set list équitablement partagée entre ses 2 albums. Cela dit nous avons trouvé le set assez court (pas fait gaffe à l'horaire) mais un petit quart d'heure de plus aurait été appréciable. On a aimé le punch de Desire et la version française de Jezebel. On milite quand même pour un créneau plus favorable que l'ouverture des portes la prochaine fois.
On se restaure pendant Soprano :o)
Muse entre en scène juste après 22h. La météo sera clémente cette fois (remember 2010). Le groupe était évidement très attendu et sans faire durer le suspens, ils ont été excellents. Les titres Psycho et The Handler sont vraiment puissants en live. L'enchaînement avec Plug In Baby est terriblement bon. Uprising, Starlight, My Time Is Runing Out, Hysteria...La set list a de l'allure ! On a même droit à une "weird B side" rarement jouée The Groove. Matthew Bellamy est vraiment un virtuose de la guitare, le solo sur The Reapers à l'avancée de la scène Glenmor est un grand moment qui se conclu par un lâché de ballons noirs géants. Rappel avec le dispensable Mercy, puis final avec Knights Of Cydonia et son intro L'homme à l’harmonica très prenante. Ainsi se termine le quatrième passage de Muse aux Vieilles Charrues. Le public est encore sonné par la déferlante. Son et lumières au top. On a vraiment pris notre pied et aimé le lien spécial qui rapproche le groupe avec le festival.
Le lendemain nous arrivons tôt (C'est qu'il se lève à l'aube) pour ne pas louper Feu! Chatterton. Le combo parisien débute de belle manière avec la reprise de Polyphonics Size Je T'ai Toujours Aimé (également reprise par Dominique A;). Puis le magnifique Côte Concorde vient bercer nos oreilles. L'élégance de ce groupe ne laisse pas indifférent. Le jeu des deux guitares est vraiment nickel et les textes sont magnifiques A L'Aube, Bic Médium, La Mort Dans La Pinède, sont de petits bijoux. Arthur au chant est bavard et entame un discours sympas sur le fameux dicton Breton "il ne pleut que sur les cons" en voyant le soleil qui s'installe pour la journée. Le groupe termine en beauté avec l'énergique La Malinche. Une heure qui passe trop vite pour le public qui réclame un rappel mais timing oblige, le groupe ne pourra pas revenir. A revoir dès que possible.
Après une discussion passionnée avec Fabrice un fan de Léo Ferré, nous filons sur Grall pour voir Fragments, groupe régional repéré et encadré par le Label Charrues. Le trio rennais propose une parenthèse instrumentale et délicate qui convient à merveille en ce milieu de journée. Des sonorités de guitares qui rappellent par moment la délicatesse de Jeff Buckley ou des Cure période Pictures Of You. Belle découverte !
Petit crochet vers Gwernig où Guillaume Perret se produit. Une musique intense. Du saxo pour un Jazz progressif étonnant. Sympa !
Retour ensuite sur Kerouac pour la dernière demie-heure de Caravan Palace. Le public est déjà chaud bouillant. L'éléctroswing de Zoé Colotis et sa troupe a retourné la plaine et a offert une des plus belles prestations du jour. Impossible de ne pas adhérer à toute cette énergie communicative. Le groupe semble aussi ravi que le public et s'offre (comme beaucoup désormais) un selfie pour marquer le moment. Hot !
On se place idéalement pour ne pas rater une miette du concert de Archive. Le groupe anglais se fait rare en festival et reste méconnu du grand public malgré plus de 20 ans d'existence et des albums magnifiques. D'ailleurs, on ne va pas se mentir, le devant de la scène est très facilement accessible et le public est assez clairsemé aux abords de la scène Glenmor. Pas grave, nous on est là et quel plaisir nous avons pris ! Les deux chanteurs David Penney et Pollard Berrier alternent les titres puissants tels que Feel It avec les plus planants comme Dangervisit. Grand moment avec Finding So Hard qui n'est pas sans rappeler Radiohead. Les deux fondateurs du groupe Darius Keeler et Danny Griffiths sont face à face aux claviers agitant les bras comme des chefs d'orchestre et contrôlant le set avec une précision d'horloger. Vient l'hypnotique Bullets, sans doute la plus "connue" de leurs chansons puis Lights en final magistral. Superbe concert qui, franchement, aurait mérité un horaire de nuit afin de mettre en valeur le light show de ce groupe si talentueux et de favoriser une ambiance plus adaptée à leur style. Seule ombre au tableau.
On a suivi de loin l'entrée en scène de Tom Jones mais au bout de quelques chansons...bof. Malgré une voix encore forte, on a rapidement décroché et choisi l'option restauration et ballade sur le site à la recherche des Chats du Cheshire cachés dans les arbres. On se retrouve ensuite sur Grall pour participer à la folie générale qui planait au concert de Salut C'est Cool. Comment vous dire...un joyeux bordel, une frénésie collective, un moment jouissif de grand n'importe quoi. Musicalement c'est vraiment pas mon truc, ce croisement bizarre entre Sexy Sushi et Didier Super mais je ne peux que m'incliner devant l'ambiance incroyable que le groupe parisien a mis du début à la fin de son show. Gros délire donc et un écho énorme auprès du jeune public venu en nombre échapper à Christine & The Queens. Quand à moi je chantonne encore aujourd'hui "Merci Nature d'être là, super sympa !".
On s'installe ensuite pour se calmer un peu devant les 8 cuivres de Dzambo Agusevi Orkestar. Fanfare venu de Macédoine qui fait vibrer la toile du Chapiteau. Puis, on retourne sur Grall (où il se passe décidément plein de choses aujourd'hui) en prendre plein les yeux devant le mur de lumières de Ez3kiel. Fini pour ce soir !
L'objectif du samedi était d'être sur le site avant 15h de façon à ne rien rater du concert d'Aurora que je voulais voir absolument...J'avais comme un bon pressentiment, une intuition. Je crois que j'ai été limite pénible dans le timing avec mon entourage mais : Mission accomplie, nous voici en famille déambulant sur Kérampuilh sous la pluie mais à l'heure ! Bien joué les mecs !...Oui enfin, bien joué les filles !
La princesse des neiges entre en scène. Pendant l'heure qui va suivre cette petite norvégienne de 19 ans va passer par toutes les émotions. Stressée et intimidée tout d'abord puis souriante, joyeuse, bouleversée et enfin virevoltante, libérée (délivrée). Le charme a opéré immédiatement et le concert s'est transformé en un moment rare ou l'alchimie se fait. La jeune chanteuse les larmes aux yeux n'en revient pas et ne cesse de balancer des "thank you". Elle et son groupe se retrouvent même à reprendre en cœur avec le public le fameux Seven Nation Army des White Stripes. Cette fraîcheur et cette spontanéité font du bien. On est subjugué par sa voix cristalline à mi chemin entre Emiliana Torrini et Fredrika Stahl. Somptueux rappel avec une version quasi a capella de Life On Mars de Bowie. Grand coup de cœur !
Place à l'un des moments attendus de la journée avec le grand Tony Allen. L'artiste a invité pour l'occasion Oxmo Puccino et Damon Albarn. L'attente n'est pas bien longue, le leader de Blur, Gorillaz, The Good The Bad and The Queen arrive dès le deuxième titre. Il faut dire que le Damon est attendu quelques heures plus tard au festival espagnol de Benicassim pour s'y produire avec Blur. Il s'installe au piano et entonne le splendide Go Back. Ce mec ne cessera de m'épater par sa simplicité et son ouverture d'esprit. On le voit regarder son ainé Tony Allen sourire aux lèvres, grands yeux écarquillés...comme un gamin devant le Père Noël. Pendant le lancinant Boat Journey il se met en retrait avec les autres musiciens et passe le relais à Oxmo Puccino. Artiste, L'Enfant Seul, le rappeur français en impose. Tony Allen reprend la main mais bizarrement le concert ne décolle pas. Le talent est indéniable, c'est fluide mais cela ne prend pas tout bêtement... Petite déception quand même il faut le dire.
Disons les choses franchement, Calogero et moi....non c'est pas ça ! Et ça ne date pas d'aujourd'hui ! Il y a 20 ans déjà, je supportais difficilement mes copines reprendrent en cœur les Charts. Bon, cela dit je me suis retrouvé à suivre son concert dans sa majeure partie. En retrait. Derrière les 500 premières rangées de femmes "in love" entièrement dévouées à leur idole (Il y avait surement mes copines d'il y a 20 ans !). Que dire donc si ce n'est que je n'ai pas changé d'avis sur le bonhomme et ses textes. En revanche, musicalement c'était pas dégueu. Assez pêchu même. Un petit snipet de Giorgio Moroder bien sympa (ça j'ai capté !) et ses tubes en pagaille repris par les fans complètement émerveillés. Caloooooooooo !!! Je te fais un cœur avec mes mains, je t'aime écrit au rouge à lèvres sur mes joues, tu chantes pour moi, pousse-toi toi c'est moi qu'il regarde...Hop hop hop ...On se calme. Le mec sait y faire: "On est bien avec vous...C'est vous les soleils...(Wouah !)...Vous êtes extraordinaires...etc etc". Un peu too much quand même dans la comm' mais bon. Voilà, un set qui a son public et oui, largement sa place aux Charrues pas de soucis.
Je ne m'attarde pas sur les petits prodiges de The Strypes que j'ai chroniqué il y a deux semaines pour Beauregard. Toujours aussi bien, même un brin meilleur cette fois que lors du Festival Normand. Il ne me reste plus qu'à les voir en salle pour prendre pleinement la mesure de leur potentiel.
On se place pour The Prodigy mais on va être honnête, on a tenu 5 titres...ce qui est déjà pas mal. Gros début de show et grosse ambiance pour les anglais avec Breathe, Nasty, Omen, Wild Frontier et Firestarter mais voilà, rapidement cela devenait compliqué niveau positionnement pour nous et aussi musicalement il faut l'avouer. On dégage et suivra de loin les autres titres. Trop électro/bourrin à mon goût et au fil du set....on se désintéresse. Echu !
Cela s’arrête là pour nous cette année. Une belle année une fois de plus. Nous laissons le dimanche aux fans de Lionel Ritchie, Guetta, Joan Baez, Brigitte et les autres.
Le public est au rendez-vous et cette édition est la 3ème meilleure niveau affluence (250 000 festivaliers au total). Une thématique et des déguisements sympas, un site qui s'est franchement amélioré en terme d'accueil festivalier, un paiement dématérialisé qui est une réussite malgré le côté traçage qui reste assez effrayant. Une bonne organisation tout simplement même si de nombreuses personnes ont rencontré des difficultés d'accès et de sortie du festival lors de la première journée (d'après ce que j'ai pu lire ou entendre, c'était assez chaud). Un reproche me vient quand même à l'esprit, c'est la disparition (désormais officielle ?) du Verger, cet espace dédié aux Arts de la rue que nous trouvions vraiment sympa et qui nous manque lorsque l'on veut "changer" d'ambiance et faire une parenthèse distrayante dans la journée. Voilà.
Notre Top 5:
1 MUSE
2 ARCHIVE
3 AURORA (Coup de Cœur 2015)
4 FEU! CHATTERTON
5 SALUT C'EST COOL (Aurel') et FRAGMENTS (Jérôme)
On prend rendez-vous les yeux fermés l'année prochaine pour les 25 ans du Festival du 14 au 17 juillet 2016. Vivement !