The Silencers au Vauban, c'était clairement inratable pour toutes celles et ceux qui, comme moi, étaient tombés raides dingues de A Letter From St Paul, A Blues For Buddha et Dance To The Holy Man (mon préféré), les 3 premiers albums du groupe. Que de souvenirs ! Aujourd'hui, l'adorable Jimme O'Neill, est le seul rescapé de la formation d'origine qu'il avait créée il y a 40 ans avec ses potes. Le groupe a vu passer un bon nombre de musiciens depuis. The Silencers est même devenu une affaire de famille puisque Aura et James O'Neill, les enfants de Jimme, ont intégré la formation il y a plusieurs années déjà. Après la mort de Cha Burns, (guitariste et compagnon de route de toujours de Jimme O'Neill) en 2007, The Silencers se sont fait plus discrets. L'album Come paru en 2004, restait leur dernier en date jusqu'à ce que paraisse, un peu à la surprise générale, le superbe Silent Highway il y a 1 an. Pendant tout ce temps, Jimme O'Neill n'était pas resté inactif, loin de là. Il n'a jamais quitté la scène, se produisant régulièrement avec son groupe, en solo ou avec d'autres projets musicaux tels que The Honkytonk Hicks ou The Celtic Social Club. Avec ce nouvel album des Silencers, l'inépuisable Jimme signe un magnifique retour aux sources et repart en tournée pour le plus grand bonheur des fans dont je fais partie.
C'était la course pour ne rien vous cacher ! La route, les travaux du tramway dans le quartier du Vauban, chercher une place de parking, retrouver les copains et casser la croûte... Je suis arrivé pile poil au début du concert. Bon, comme c'était complet, je me suis retrouvé tout au fond de la salle, près du bar. Pas la meilleure place pour bien voir le spectacle mais on peut dire que j'étais dans l'ambiance. Les solides et bruyants buveurs de bières qui m'entouraient ont transformé le cabaret Vauban en un vrai pub de Glasgow. Bruyants certes, mais fans ceci dit ! Ils reprenaient joyeusement en cœur la quasi totalité des chansons. En revanche il m'était impossible de bien entendre les échanges que Jimme O'Neill avait avec le public. Du coup, j'étais bien placé pour prendre moi aussi une bonne bière. On se console comme on peut !
Une set list best of qui débute en fanfare avec Painted Moon et son fameux solo d'harmonica suivi de I See Red et Answer Me, titre qui ouvre l'album A Blues For Buddha que j'ai tant écouté. Quel plaisir ! Arrive ensuite Hey Mr. Bank Manager, la plus Beatles des chansons des Silencers, comme un mélange des classiques Money et Mr. Postman. Ce soir, Jimme O'Neill est entouré de 3 musiciens dont Baptiste Brondy, batteur du groupe Delgrès, avec qui il a produit et arrangé Silent Highway. Ce dernier nous gratifiera d'un solo magnifique à la fin de I Want You un peu plus tard. Mais pour l'heure, c'est le nouvel album qui est mis à l'honneur avec 67 Overdrive, Western Swing, Whistleblower et Sunny Side.
Ces nouveaux titres sont vraiment bons et s'intègrent parfaitement aux anciennes compos. Le temps défile, on entre dans la seconde moitié du concert dont je retiens bien sûr Scottish Rain, Number One Friend, I Want You et le formidable Bulletproff Heart, que Jimme O'Neill avait composé en 1980 avec son premier groupe Fingersprintz. C'est un autre tube imparable qui clôture le set : The Real McCoy, lui aussi repris en cœur par un public qui aura été très bon ce soir.
Après une ovation méritée, Les Silencers reviendront pour un ultime tour de piste, en reprenant tout d'abord The Letter des Box Tops avant de finir une fois pour toute le show sur I Can Feel It dans un Vauban bouillonnant. Un superbe show, des retrouvailles dignement fêtées, une joie partagée, bref, un excellent concert ! Alors qu'il avait joué en showcase un peu plus tôt dans la journée (chez Dialogues Musiques) et après 2 heures de concert, Jimme O'Neill, toujours aussi humble, passera de longs moments avec le public, se rendant disponible pour les dédicaces, les selfies et les échanges passionnés. Vers 2 heures du matin, dans un cabaret Vauban passé en mode boîte de nuit, il était encore derrière une pinte de bière à discuter... Inépuisable !
Jérôme