lundi 18 novembre 2024

The Silencers @ Cabaret Vauban, 16 novembre 2024 - Brest

The Silencers au Vauban, c'était clairement inratable pour toutes celles et ceux qui, comme moi, étaient tombés raides dingues de A Letter From St Paul, A Blues For Buddha et Dance To The Holy Man (mon préféré), les 3 premiers albums du groupe. Que de souvenirs ! Aujourd'hui, l'adorable Jimme O'Neill, est le seul rescapé de la formation d'origine qu'il avait créée il y a 40 ans avec ses potes. Le groupe a vu passer un bon nombre de musiciens depuis. The Silencers est même devenu une affaire de famille puisque Aura et James O'Neill, les enfants de Jimme, ont intégré la formation il y a plusieurs années déjà. Après la mort de Cha Burns, (guitariste et compagnon de route de toujours de Jimme O'Neill) en 2007, The Silencers se sont fait plus discrets. L'album Come paru en 2004, restait leur dernier en date jusqu'à ce que paraisse, un peu à la surprise générale, le superbe Silent Highway il y a 1 an. Pendant tout ce temps, Jimme O'Neill n'était pas resté inactif, loin de là. Il n'a jamais quitté la scène, se produisant régulièrement avec son groupe, en solo ou avec d'autres projets musicaux tels que The Honkytonk Hicks ou The Celtic Social Club. Avec ce nouvel album des Silencers, l'inépuisable Jimme signe un magnifique retour aux sources et repart en tournée pour le plus grand bonheur des fans dont je fais partie.

C'était la course pour ne rien vous cacher ! La route, les travaux du tramway dans le quartier du Vauban, chercher une place de parking, retrouver les copains et casser la croûte... Je suis arrivé pile poil au début du concert. Bon, comme c'était complet, je me suis retrouvé tout au fond de la salle, près du bar. Pas la meilleure place pour bien voir le spectacle mais on peut dire que j'étais dans l'ambiance. Les solides et bruyants buveurs de bières qui m'entouraient ont transformé le cabaret Vauban en un vrai pub de Glasgow. Bruyants certes, mais fans ceci dit ! Ils reprenaient joyeusement en cœur la quasi totalité des chansons. En revanche il m'était impossible de bien entendre les échanges que Jimme O'Neill avait avec le public. Du coup, j'étais bien placé pour prendre moi aussi une bonne bière. On se console comme on peut !


Une set list best of qui débute en fanfare avec Painted Moon et son fameux solo d'harmonica suivi de I See Red et Answer Me, titre qui ouvre l'album A Blues For Buddha que j'ai tant écouté. Quel plaisir ! Arrive ensuite Hey Mr. Bank Manager, la plus Beatles des chansons des Silencers, comme un mélange des classiques Money et Mr. Postman. Ce soir, Jimme O'Neill est entouré de 3 musiciens dont Baptiste Brondy, batteur du groupe Delgrès, avec qui il a produit et arrangé Silent Highway. Ce dernier nous gratifiera d'un solo magnifique à la fin de I Want You un peu plus tard. Mais pour l'heure, c'est le nouvel album qui est mis à l'honneur avec 67 Overdrive, Western Swing, Whistleblower et Sunny Side


Ces nouveaux titres sont vraiment bons et s'intègrent parfaitement aux anciennes compos. Le temps défile, on entre dans la seconde moitié du concert dont je retiens bien sûr Scottish Rain, Number One Friend, I Want You et le formidable Bulletproff Heart, que Jimme O'Neill avait composé en 1980 avec son premier groupe Fingersprintz. C'est un autre tube imparable qui clôture le set : The Real McCoy, lui aussi repris en cœur par un public qui aura été très bon ce soir. 

 

Après une ovation méritée, Les Silencers reviendront pour un ultime tour de piste, en reprenant tout d'abord The Letter des Box Tops avant de finir une fois pour toute le show sur I Can Feel It dans un Vauban bouillonnant. Un superbe show, des retrouvailles dignement fêtées, une joie partagée, bref, un excellent concert ! Alors qu'il avait joué en showcase un peu plus tôt dans la journée (chez Dialogues Musiques) et après 2 heures de concert, Jimme O'Neill, toujours aussi humble, passera de longs moments avec le public, se rendant disponible pour les dédicaces, les selfies et les échanges passionnés. Vers 2 heures du matin, dans un cabaret Vauban passé en mode boîte de nuit, il était encore derrière une pinte de bière à discuter... Inépuisable !

Jérôme

dimanche 17 novembre 2024

VOX LOW @ L'Archipel, 14 novembre 2024 - Fouesnant

Elle était bien étrange cette soirée à L'Archipel. Si la programmation de Vox Low, dont j'écrivais le plus grand bien il y a 3 ans lors de leur venue à La Carène, me réjouissait totalement, je ne pouvais pas cacher une certaine appréhension quant à la configuration du concert. L'Archipel est une salle magnifique dotée de sièges très confortables et... non démontables. Idéal pour apprécier comme il se doit une pièce de théâtre, un concert de jazz ou un live de Dominique A certes, mais pour la Coldwave/Electro du groupe parisien, je me demandais bien ce que cela allait donner. 

Les quatre musiciens  s'installent au milieu de la scène, presque trop grande pour le coup et dénuée de tout artifice. Juste les instruments, le fond noir et le light show. Un minimalisme qui colle assez bien à la musique de Vox Low, même si j'imagine assez bien des séquences vidéo en fond de scène renforcer la noirceur et le côté anticipation du groupe. Un atout visuel très bien utilisé par exemple par Gwendoline, autre groupe du Label Born Bad Records. Mais peut-être est-ce mieux ainsi... Au micro et clavier, Jean-Christophe Couderc salue le public et aborde directement la question de la configuration de la salle. "C'est la deuxième fois seulement que nous jouons devant un public assis, c'est différent, un peu bizarre mais en même temps nous ne bougeons pas beaucoup non plus, donc...". Bien parlé ! Le concert peut commencer avec Now, We're Ready To Spend et Some Words Of Faith, deux titres du premier album, qui oscillent entre un groove sombre et monocorde pour l'un et un acid/électro angoissant pour l'autre. 



Jérôme Pichon partage son temps entre notes new wave au synthé et guitare agressive. Le jeu de basse de Benoît Raymond est omniprésent et forme avec Mathieu Autin, à la batterie, une rythmique précise, puissante véritable poutre maitresse de l'édifice Vox Low. Place aux titres de  Keep On Falling, second album du groupe sorti il y a 1 an. Dans ce nouvel ouvrage, Vox Low est un peu plus humain que machine. Plus de guitare, un son plus Rock, plus Cure, Depeche Mode (Violator) ou Sister Of Mercy. C'est assez flagrant sur Henry Rode, Keep on Falling et le superbe Breathless Tuesday. Les interactions avec le public sont réduites certes mais l'écrin qu'est la salle de L'Archipel offre à Vox Low la possibilité de mettre en avant d'autres aspects du live. Le light show est très bon et le son est tout simplement parfait ! Les applaudissements soutenus du public entre les morceaux ne trompent pas. La température monte d'un cran après It Grows et We Walk. Aussi, lorsque Mathieu Autin décide d'enlever son t-shirt, quelques réactions admiratives se font entendre parmi l'auditoire. Du tac au tac, Jean-Christophe Couderc réplique avec humour : "ça, c'est prévu dans le contrat". C'est l'heure du dernier morceau, et face à la déception non dissimulée que certains spectateurs expriment à voir le show se terminer si vite, Jean-Christophe Couderc, toujours, les rassure en précisant que ce titre dure très longtemps. Effectivement l'enchainement Something Is Wrong avec I Am A Strange Machine Sometimes doit se situer aux alentours de 15 minutes de trip hypnotisant et vibratoire. 



Le concert aurait très bien pu s'arrêter là, mais Vox Low viendra une dernière fois inonder L'Archipel de ses vagues synthétiques et dansantes avec Distance, autre titre du dernier album dont 6 morceaux auront été joués ce soir. Excellent concert de Vox Low dans un cadre particulier où j'ai eu le sentiment paradoxal d'être freiné dans l'ambiance tout en étant le privilégié d'une broadcast session ou d'une résidence. Habitué à une proximité bien plus importante avec le public, je me demande aussi comment le groupe a vécu cette soirée. 

Jérôme

samedi 16 novembre 2024

Beauregard #17 - Les premiers noms

Le Big Band Café d'Hérouville-Saint-Clair était plein à craquer mardi dernier pour l'annonce des premiers noms du Festival Beauregard 2025. Après une vente de 5 000 billets "Offre Fan" en un temps record quelques jours avant, les co-organisateurs Paul Langeois et Claire Lesaulnier pouvaient être confiants et donner le départ de la 17ème édition sereinement. Le nouveau graphisme s'inspire directement du Château d'Hérouville et du soleil, deux véritables emblèmes du festival, car de mémoire, depuis 2009, il n'y a eu qu'une seule édition pluvieuse. Si en Bretagne il ne pleut que sur les cons, à Beauregard, aussi incroyable que cela puisse paraître, il ne pleut (quasiment) pas du tout ! John met le cap sur 2025, on y était, on vous raconte.

Une annonce programmée à 19h et une confirmation officielle de certains groupes à peine 30 minutes avant. Autant dire que le timing était serré pour parler des nouveautés de cette nouvelle édition. Paul Langeois a tenu à rappeler l'importance de la démarche locale que le festival a toujours valorisée et qui va être renforcée (cette année, les restes de nourriture et le surplus en tout genre avaient été offerts à des associations locales). Fini les goodies made in China, Beauregard veut plus de tri, plus de local, plus de bio. On ne peut que s'en féliciter. Très attaché aux valeurs de protection de l'environnement, Paul Langeois a également profité de l'occasion pour rendre hommage à Paul Watson, le militant écologiste fondateur de Sea Sheperd actuellement emprisonné au Groenland. Côté nouveautés, Beauregard devient partenaire du Festival Rose de Toulouse crée par BigFlo & Oli. Les vainqueurs de leur tremplin respectif se produiront donc chez l'un et l'autre. 

Place aux premiers artistes programmés ! Il y a comme un retour aux sources et aux racines Pop/Rock du festival normand dans cette première liste. Clairement ce ne sont ni Gazo ni SDM qui nous font rêver, il en faut pour tout les goûts et le rap n'est pas la tasse de thé de Milouze En Live. En revanche, nous salivons d'avance à voir Les Black Keys, Fontaines D.C., Amyl And The Sniffers et Blonde Redhead se produire pour la première fois à Beauregard. Du côté de l'Electro, Kompromat et Air devraient largement satisfaire les amateurs du genre, quant aux plus jeunes, ils se réjouiront de voir Martin Garrix clôturer l'édition 2025. Les artistes francophones sont en bonne place également dans cette première salve de 14 noms : Jean-Louis Aubert, Malik Djoudi et le collectif Lamomali emmené par -M- et Fatoumata Diawara qui sera à n'en pas douter un des moments forts du weekend. Enfin, la sensation norvégienne Girl In Red et le quintet baroque britannique The Last Dinner Party peuvent aussi être des découvertes scéniques marquantes parmi l'ensemble de la programmation à venir. 

Une première annonce qui a fière allure donc, un line up qui sera complété au fil des semaines jusqu'à être totalement révélé en début d'année comme le font habituellement les organisateurs. La répartition des artistes par journées est visible sur le site du festival et la billetterie est ouverte avec plusieurs options de choix en pass 1, 2, 3 ou 4 jours.

https://www.festivalbeauregard.com/fr/Billetterie

Franck et Jérôme - Milouze En Live