mardi 10 juillet 2012

Festival Beauregard 2012 6.7.8 Juillet Hérouville St Clair – Normandie



Situé en périphérie de Caen, dans un cadre magnifique, le festival Beauregard est devenu incontournable pour les amateurs de Pop/Rock. Une solide réputation construite par les précédentes éditions  avec la venue de groupes et artistes  tels que les Stooges, Motörhead, ZZ TOP, Mogwai, Jason Mraz, Archive, Peter Doherty, Phoenix, The XX, Saez, Kasabian, Eels…et tant d’autres.
Le festival se défini également autour d’un personnage virtuel  "JOHN". Véritable âme du festival, personnage imaginaire dont on aperçoit la silhouette noire à quelques rares occasions. Savoureux concept alliant graphisme et communication. 
Alors, c’est parti pour une revue de cette 4ème édition à la programmation très cohérente une fois de plus ! Morceaux choisis.
VENDREDI
Les choses sérieuses ont démarré sur la plus grande scène mobile d'Europe, avec la « Hot-Wave » énergique des Lanskies et son charismatique leader Lewis Evans, dont le premier bain de foule de la journée a permis d'embraser un public venu en nombre. C’est ensuite la voix rocailleuse de notre ami Miossec qui raisonne sous le soleil normand (oui, oui...). le Brestois donne de la voix et le public apprécie.
 Vient  la grosse sensation du jour, à savoir le groupe mythique Killing Joke, pour un show monstrueux de puissance qui restera l'un des plus beaux concerts de ce festival. Pari plus que réussi pour les organisateurs d'avoir misé sur ces pionniers de la new wave post-punk, dont l'influence sur des groupes tels que Nirvana, Korn ou Rammstein n'est plus à cacher. Depuis le côté de la scène Allison Mosshart et Jamie Hince du groupe The Kills se délectent de la performance de Jaz Coleman et de ses acolytes. "Rapture", "Requiem", "Love Like Blood"…Énorme concert qui nous laisse KO. Bref, debout les morts !!! Après la sortie en début d'année de leur nouvel album intitulé MMXXII, il se pourrait bien que 2012 soit l'année de la blague qui tue !        
Le charme et le talent de Selah Sue prennent le relai pour un set forcément plus calme. Son "Crazy Vibes" fait mouche et la jeune belge confirme tout le bien que l’on pense d’elle.
Retour scène 1 pour Dionysos. Une arrivée sur fond sonore de "la Marche Impériale" de Star Wars, avant d'enchainer un peu plus tard  comme une évidence sur « Song for Jedi ». Mathias Malzieu et sa bande au complet, toujours aussi sympathiques et accessibles, auront réussi leur pari de faire danser les 20 000 spectateurs présents avec leur fameux Bird'N'Roll. Le final prendra des airs de standing ovation. Le groupe se rassemble devant la foule avec en bande son "Last Goodbye" en guise de clin d’œil à The Kills. Une vraie communion et un plaisir partagé !
Pas le temps de se reposer une fois la nuit tombée avec la prestation bien calibrée  de Shaka Ponk qui précèdera celle plus saturée de The Kills. Enfin, c’est le must de la Pop actuelle qui clôturera cette soirée : Metronomy. Propulsé aux rangs de groupe majeur après le succès mérité de leur dernier album "The english riviera", les Anglais du Devon ont livré un set de très haute volée. On retiendra notamment le funky "The Bay" ou encore le plus électro  "The Look", admirablement joués. La grande classe !
SAMEDI
Le samedi commence sous les meilleurs auspices avec les fabuleux Other Lives. Ce groupe originaire d’Oklahoma a assuré la première partie de Radiohead sur toute la tournée américaine cette année et leur dernier album est un véritable bijou de musique Folk. Le public déjà nombreux est vite conquis et les initiés sont littéralement en extase. Souvent comparés à d’autres groupes tels que Midlake ou Fleet Foxes, ces multi-instrumentistes nous ont véritablement transportés dans les lointaines contrées américaines tant leurs mélodies sont précises et raffinées… Séance de rattrapage le vendredi 20 juillet 16h00 aux Vieilles Charrues…à ne pas louper !
Place à la scène française ensuite avec la prestation tout en assurance et en subtilité de l'emblématique Dominique A, suivi de l'ouragan rock Izia, qui démontre une fois de plus que jeunesse et féminité sont totalement compatibles avec maturité et puissance. Toujours très à l’aise sur scène, Izia a de la répartie, et pas que musicalement parlant ! Les ados pré-pubères qui osent lui crier « à poil » dans le public s’en souviennent encore !
Le rouleau compresseur Kaiser Chiefs arrive ensuite sur la grande scène et met tout le monde d'accord en moins de trente secondes. Les mecs sont venus là pour faire le boulot et mettre le feu. Même le ciel en tremble et lâche ses trombes d'eau en espérant calmer le jeu. Les petits gars de Leeds ont l'habitude. Ils ont le rock dans les tripes et il en faut plus pour les calmer. Et c'est  à grands coups de tubes taillés pour les stades qu'ils assurent le show comme savent si bien le faire les Anglo-Saxons. Impeccable.
Il est 20h30 et c’est sous des trombes d'eau que Tindersticks envoûte les irréductibles venus braver les cieux pour se laisser emporter par la voix magique et profonde du leader Stuart Staples. Arrive ensuite Jean-Louis Aubert, qui sous un ciel bien plus clément entonne les refrains  que tout le monde connait. Le chanteur et ses musiciens dégagent une vitalité et un esprit de convivialité parfaitement adaptés en festival.
Sébastien Tellier aura beau prier My God Is Blue, il ne parviendra pas à stopper la pluie qui retombe de plus belle. C’est ensuite GOSSIP qui vient clore la partie rock de la journée. Beth Ditto revient sur le festival qui l’avait accueillie il y a 3 ans lors d’une prestation mémorable. Le set de Gossip est un peu plus convenu cette fois mais reste tout de même très efficace. Place enfin au rappeur caennais Orelsan, et aux DJ masqués de The Bloody Beetroots, devant lesquels seront piétinés dans la gadoue les derniers brins d'herbe du site....    
DIMANCHE
Le temps change vite en Normandie, et c'est sous un grand soleil mais sur un terrain boueux aux allures de Woodstock que nous attaquons ce 3ème et dernier jour.  Les Liverpuldiens de The Aerial ne mettent pas longtemps à réveiller les premiers festivaliers déjà présents. Viennent ensuite les Death in Vegas avec leur style éléctro-rock atypique pour un set puissant purement instrumental. Une absence totale d’expression et de communication verbale avec le public pour ne laisser transparaitre que la musique. Attitude choisie mais néanmoins risquée dans un festival.
Transition brutale puisque c’est  Thomas Dutronc qui vient démontrer tout ses talents de chanteur et de guitariste au public durant un show décomplexé et vivifiant. On retiendra parmi les titres choisis le joyeux "Les Frites Bordel". Après la prestation tout en sensualité de Brigitte, c’est le retour attendu de Garbage. Shirley Manson et son équipe ont assuré le show avec charisme et conviction. Après des années d'absence, c'est avec un grand professionnalisme qu'ils ont su aligner nouveaux titres et grands standards, dont un bien joli « stupid girl » modernisé à la sauce éléctro-rock.
Mais l’événement du jour, c’est le concert de Franz Ferdinand. Les garnements écossais ont livré un show  qui restera l’un des moments forts de ces 3 jours. Une Set-List imparable, et une avalanche de tubes : Take Me Out, Jacqueline, Do You Want To, Outsiders, 40’, Jacqueline, Ulysses, This Fire... Alex Kapranos, le leader du groupe au nouveau look assez improbable se lance même dans un mix "Can’t stop Feeling/I Feel Love". Au paradis de la boule à facette, on imagine Donna Summer se trémousser à l’écoute de ce vibrant hommage. Trois nouveaux titres seront joués durant le set, dont l’excellent "Scarlet Blue" qui laisse présager du bon Franz Ferdinand pour le futur album. Le public est déchainé, le groupe est heureux d’être sur scène. Alex Kapranos, verre de vin à la main arbore un grand sourire. Bref, un concert comme on les aime.
Un final en apothéose donc, que boucleront définitivement les frenchies de Pony Pony Run Run suivis de Paul Kalkbrenner et son set électro.

Pendant ces 3 jours, plus de 55000 personnes auront foulé les jardins du château de Beauregard. Il restera de cette 4ème édition le souvenir d'un festival franchement réussi, d'une programmation impeccable et d'une ambiance décontractée et familiale. Le tout dans un cadre idyllique. Le Festival Beauregard peut désormais se tourner vers 2013, sous le regard bienveillant de John, sa mascotte emblématique mais surtout d'une équipe d'organisateurs passionnés et d'une armée de bénévoles tous aussi impliqués à faire de ce festival l'un des grands rendez-vous de l'année.

Bye, John, encore merci, et à l'année prochaine !

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