Situé en périphérie de Caen, dans
un cadre magnifique, le festival Beauregard est devenu incontournable pour les
amateurs de Pop/Rock. Une solide réputation construite par les précédentes
éditions avec la venue de groupes et
artistes tels que les Stooges,
Motörhead, ZZ TOP, Mogwai, Jason Mraz, Archive, Peter Doherty, Phoenix, The XX,
Saez, Kasabian, Eels…et tant d’autres.
Le festival se défini également
autour d’un personnage virtuel "JOHN". Véritable âme du
festival, personnage imaginaire dont on aperçoit la silhouette noire à quelques
rares occasions. Savoureux concept alliant graphisme et communication.
Alors, c’est parti pour une revue
de cette 4ème édition à la programmation très cohérente une fois de
plus ! Morceaux choisis.
VENDREDI
Les choses sérieuses ont démarré sur la
plus grande scène mobile d'Europe, avec la « Hot-Wave » énergique des
Lanskies et son charismatique leader
Lewis Evans, dont le premier bain de foule de la journée a permis d'embraser
un public venu en nombre. C’est ensuite la voix rocailleuse de notre
ami Miossec qui raisonne sous le
soleil normand (oui, oui...). le Brestois donne de la voix et le public
apprécie.
Vient la grosse sensation
du jour, à savoir le groupe mythique Killing
Joke, pour un show monstrueux de puissance qui restera l'un des plus
beaux concerts
de ce festival. Pari plus que réussi pour les organisateurs d'avoir misé sur
ces pionniers de la new wave post-punk, dont l'influence sur des groupes tels
que Nirvana, Korn ou Rammstein n'est plus à cacher. Depuis le côté de la
scène Allison
Mosshart et Jamie Hince du groupe The Kills se délectent de la
performance de Jaz
Coleman et de ses
acolytes. "Rapture", "Requiem", "Love Like
Blood"…Énorme concert qui nous laisse KO. Bref, debout les morts !!! Après
la sortie en début d'année de leur nouvel album intitulé MMXXII, il se pourrait bien que 2012 soit l'année de la blague qui
tue !
Le charme et le talent de Selah Sue prennent le relai pour un set
forcément plus calme. Son "Crazy
Vibes" fait
mouche et la jeune belge confirme tout le bien que l’on pense d’elle.
Retour scène 1 pour Dionysos. Une arrivée sur fond sonore
de "la
Marche Impériale" de Star Wars, avant d'enchainer un peu plus
tard comme une évidence sur « Song
for Jedi ». Mathias Malzieu et sa bande au complet, toujours aussi
sympathiques et accessibles, auront réussi leur pari de faire danser les 20 000
spectateurs présents avec leur fameux Bird'N'Roll. Le final prendra des airs de
standing ovation. Le groupe se rassemble devant la foule avec en bande son "Last
Goodbye"
en guise de clin d’œil à The Kills. Une vraie communion et un plaisir
partagé !
Pas le temps de se reposer une
fois la nuit tombée avec la prestation bien calibrée de Shaka
Ponk qui précèdera celle plus saturée de The Kills. Enfin, c’est le must de la Pop actuelle qui clôturera cette
soirée : Metronomy. Propulsé
aux rangs de groupe majeur après le succès mérité de leur dernier album "The
english riviera", les Anglais du Devon ont livré un set de très haute
volée.
On retiendra notamment le funky "The Bay" ou encore le plus électro
"The Look", admirablement joués. La grande
classe !
Le samedi commence sous les
meilleurs auspices avec les fabuleux Other
Lives. Ce groupe originaire d’Oklahoma a assuré la première partie de
Radiohead sur toute la tournée américaine cette année et leur dernier album est
un véritable bijou de musique Folk. Le public déjà nombreux est vite conquis et
les initiés sont littéralement en extase. Souvent comparés à d’autres groupes
tels que Midlake ou Fleet Foxes, ces multi-instrumentistes nous ont
véritablement transportés dans les lointaines contrées américaines tant leurs
mélodies sont précises et raffinées… Séance de rattrapage le vendredi 20
juillet 16h00 aux Vieilles Charrues…à ne pas louper !
Place à la scène française
ensuite avec la prestation tout en assurance et en subtilité de l'emblématique Dominique A, suivi de l'ouragan rock Izia, qui démontre une fois de plus que
jeunesse et féminité sont totalement compatibles avec maturité et puissance.
Toujours très à l’aise sur scène, Izia a de la répartie, et pas que
musicalement parlant ! Les ados pré-pubères qui osent lui crier « à
poil » dans le public s’en souviennent encore !
Le rouleau compresseur Kaiser Chiefs arrive ensuite sur la
grande scène et met tout le monde d'accord en moins de trente secondes. Les
mecs sont venus là pour faire le boulot et mettre le feu. Même le ciel en
tremble et lâche ses trombes d'eau en espérant calmer le jeu. Les petits gars
de Leeds ont l'habitude. Ils ont le rock dans les tripes et il en faut plus
pour les calmer. Et c'est à grands coups
de tubes taillés pour les stades qu'ils assurent le show comme savent si bien
le faire les Anglo-Saxons. Impeccable.
Il est 20h30 et c’est sous des
trombes d'eau que Tindersticks envoûte
les irréductibles venus braver les cieux pour se laisser emporter par la voix
magique et profonde du leader Stuart Staples. Arrive ensuite Jean-Louis Aubert, qui sous un ciel
bien plus clément entonne les refrains
que tout le monde connait. Le chanteur et ses musiciens dégagent une
vitalité et un esprit de convivialité parfaitement adaptés en festival.
Sébastien Tellier aura beau prier My God Is Blue, il ne parviendra
pas à stopper la pluie qui retombe de plus belle. C’est ensuite GOSSIP qui vient clore la partie rock
de la journée. Beth Ditto revient sur le festival qui l’avait accueillie il y a
3 ans lors d’une prestation mémorable. Le set de Gossip est un peu plus convenu
cette fois mais reste tout de même très efficace. Place enfin au rappeur
caennais Orelsan, et aux DJ masqués
de The Bloody Beetroots, devant
lesquels seront piétinés dans la gadoue les derniers brins d'herbe du
site....
DIMANCHE
Le temps change vite en
Normandie, et c'est sous un grand soleil mais sur un terrain boueux aux allures
de Woodstock que nous attaquons ce 3ème et dernier jour. Les Liverpuldiens de The Aerial ne mettent pas longtemps à réveiller les premiers
festivaliers déjà présents. Viennent ensuite les Death in Vegas avec leur style éléctro-rock atypique pour un set
puissant purement instrumental. Une absence totale d’expression et de
communication verbale avec le public pour ne laisser transparaitre que la
musique. Attitude choisie mais néanmoins risquée dans un festival.
Transition brutale puisque c’est Thomas
Dutronc qui vient démontrer tout ses talents de chanteur et de guitariste au
public durant un show décomplexé et vivifiant. On retiendra parmi les titres
choisis le joyeux "Les Frites Bordel". Après la prestation tout en
sensualité de Brigitte, c’est le
retour attendu de Garbage. Shirley
Manson et son équipe ont assuré le show avec charisme et conviction. Après des
années d'absence, c'est avec un grand professionnalisme qu'ils ont su aligner
nouveaux titres et grands standards, dont un bien joli « stupid
girl » modernisé à la sauce éléctro-rock.
Mais l’événement du jour, c’est
le concert de Franz Ferdinand. Les
garnements écossais ont livré un show
qui restera l’un des moments forts de ces 3 jours. Une Set-List
imparable, et une avalanche de tubes : Take Me
Out, Jacqueline, Do You Want To, Outsiders, 40’, Jacqueline, Ulysses, This Fire... Alex
Kapranos, le leader du groupe au nouveau look assez improbable se lance même
dans un mix "Can’t stop Feeling/I Feel Love". Au paradis de la boule
à facette, on imagine Donna Summer se trémousser à l’écoute de ce vibrant
hommage. Trois nouveaux titres seront joués durant le set, dont l’excellent
"Scarlet Blue" qui laisse présager du bon Franz Ferdinand pour le
futur album. Le public est déchainé, le groupe est heureux d’être sur scène. Alex
Kapranos, verre de vin à la main arbore un grand sourire. Bref, un concert
comme on les aime.
Un final en apothéose donc, que boucleront
définitivement les frenchies de Pony
Pony Run Run suivis de Paul
Kalkbrenner et son set électro.
Pendant ces 3 jours, plus de
55000 personnes auront foulé les jardins du château de Beauregard. Il restera de
cette 4ème édition le souvenir d'un festival franchement réussi, d'une
programmation impeccable et d'une ambiance décontractée et familiale. Le tout
dans un cadre idyllique. Le Festival Beauregard peut désormais se tourner vers
2013, sous le regard bienveillant de John, sa mascotte emblématique mais
surtout d'une équipe d'organisateurs passionnés et d'une armée de bénévoles
tous aussi impliqués à faire de ce festival l'un des grands rendez-vous de
l'année.
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