Première soirée de l'année au Novomax. Au programme, les Red Goes Black et Dead Chic, deux formations ayant en commun un talent indéniable et un chanteur à la voix remarquable. Musicalement, si les deux groupes partagent une fibre commune, le style, lui, est totalement opposé. Pop/Soul Feelgood pour les uns et Blues/Rock Dark pour les autres. Une affiche alléchante, qui a rameuté un bon paquet de monde, malgré la flemme de janvier et le temps pourri puisque la salle est comble.
Les Red Goes Black ont 10 ans et vont sortir un 3ème album dans quelques mois. De là à les considérer comme des vieux briscards de la scène Rock bretonne il n'y a qu'un pas, tant ces dernières années ont été fatales à plusieurs de leurs contemporains (Craftmen Club, Von Pariahs, Thomas Howard Memorial, pour ne citer qu'eux). Avec ce nouvel opus, le groupe de Douarnenez prend un virage Pop/Rock sans pour autant renier totalement les nuances Soul dont sont imprégnés les 2 premiers albums. Damien, Chatter, Pete, Tsunam et Thomas ne cachent pas leur plaisir de se retrouver sur scène pour jouer un set exclusivement constitué de nouveaux titres. On retiendra d'ailleurs l'introduction pleine d'humour de Damien sur le morceau Oh Carlos, dédié à un grand monsieur droit et intègre : le bien nommé Carlos Ghosn. Côté ballade, Raindrop Fall n'a rien a envier à Feral Roots des Rival Sons si l'on doit trouver une référence à laquelle se frotter. De Summer Night, Rebel In The Street et Land Of Fire aux refrains imparables à In The Chest, sorti sur les plateformes vendredi dernier et véritable single en puissance, le groupe s'ouvre clairement les portes d'un public plus large. Ce soir le Novomax était conquis. Les Red Goes Black ont fait preuve d'une maitrise et d'une solidité forte et ont parfaitement lancé leur année qui promet d'être chargée. Les voyants sont au vert.
Il ne manque rien à Dead Chic. Un charisme indéniable, un style racé, une ambiance chaude, moite, essentiellement due au chant intense et habité de Andy Balcon (Heymoonshaker) et au jeu de guitare baigné de réverbes de Damien Félix (Catfish, Bigger). Accompagnés sur scène de Mathis Akengin aux claviers et de Rémi Ferbus à la batterie, le duo fondateur du projet Dead Chic, a envouté dès les premiers riffs et sans résistance le public du Novomax. Blues/Rock tendance Heavy, à la noirceur omniprésente, on retrouve ici l'ambiance inquiétante qui régnait sur les premiers album d'Anna Calvi ou de Timber Timbre mêlée à l'agressivité d'un Jim Jones & The Righteous Mind. You Got It, Man In The Mirror, Good God, Too Far Gone, retournent la salle à juste titre, d'autant que Andy Balcon est généreux dans l'effort et occupe l'espace tel un vrai félin. A côté de moi un groupe d'amis, subjugué par la découverte et la performance, lancera à plusieurs reprise au groupe "Faut venir à God Save The Kouign !". Il est vrai que Dead Chic collerait bien au festival bigouden (qui avait accueilli les Red Goes Black en 2022) qui fait la part belle au Rock et au Blues. Si cela venait à se faire, j'en connais qui seront ravis. Le set se termine sur Belly Of The Jungle, morceau ravageur avec une belle battle Voix/Clavier/Batterie qui m'a rappelé les Dead 60's ou encore Cannibale. Le groupe est ovationné, Andy Balcon, essoufflé et entouré de ses acolytes, remercie une dernière fois le public et salue la belle énergie ressentie dans la salle. Dead Chic frappe fort, impressionne et ne va sûrement pas en rester là. Vous êtes prévenus.
Jérôme
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