samedi 18 octobre 2025

Sprints + The Undertones @ Carnavalorock 2025

La date était cochée depuis un bail sur mon agenda. Une fois la semaine de boulot bouclée, cap sur le Carnavalorock de Saint-Brieuc, avec deux groupes dans le viseur : Sprints, que je voulais absolument revoir après leur superbe passage au festival God Save The Kouign de Penmarc’h, et The Undertones, groupe culte que j’étais curieux et impatient de découvrir sur scène. Bref, j’étais au taquet !

Le Carnavalorock ne se résume évidemment pas à ces deux concerts. Ce vendredi, Poézie ZéroLofofora et Krav Boca complétaient la programmation, tandis que le samedi affiche Les LimiñanasLes Hurlements de LéoDidier SuperDrama KingSilmarils et Frustration. Une très belle programmation, cohérente et alléchante, fidèle à l’ADN punk rock du festival. Un tour de force à saluer, par les temps qui courent, monter un tel événement relève presque de la prouesse. Le contexte économique est ultra tendu pour les structures et associations culturelles. Le président du festival, Sam Burlot, rappelait d’ailleurs cette semaine à quel point l’avenir du Carnavalorock restait fragile, dépendant avant tout du soutien du public. Le meilleur moyen de le préserver ? Y aller, tout simplement. Les artistes, eux, ont aussi joué le jeu en proposant des cachets raisonnables. Une vraie bataille à mener sur tous les fronts.

Depuis son passage à Penmarc’h, Sprints a sorti un deuxième album, All That Is Over : un disque plus abouti et travaillé que le précédent, déjà excellent. Sur scène, Karla Chubb, véritable pièce maîtresse du groupe, irradie tout. Puissante, magnétique, elle éclipse presque totalement ses trois camarades. Pas intimidée pour un sou par un public un peu calme en début de set, il ne lui a fallu que quelques instants pour embraser la salle Robien, retournant le public aussi facilement qu'une vieille poche de caban. Circle pit, slam, pogo, chant dans la foule… Karla Chubb a donné de sa personne et le public a suivi dans une énergie contagieuse. Mention spéciale aux sublimes Something Is Gonna Happen, Heavy et Coming Alive. Excellente prestation.



  

Je vais être honnête : je connais The Undertones surtout pour leur tube Teenage Kicks, considéré par le grand John Peel comme le meilleur single de tous les temps. Et pour leur premier chanteur, Feargal Sharkey, au faciès de boxeur. Lui a quitté le navire depuis belle lurette, parti vers la variété, tandis que ses anciens compagnons sont restés droits dans leurs Doc’. Au début des années 2000, Paul McLoone a repris le micro, et c’est donc un groupe qui affiche près de cinquante ans de carrière au compteur qui s’est installé sur scène vers 22 heures.


Quelle énergie ! J’ai eu la banane du début à la fin. Jimmy Jimmy, Boys Will Be Boys, You’ve Got My Number, It’s Going To Happen, My Perfect Cousin, le fameux Teenage Kicks — tout s’enchaîne à un rythme effréné, à la manière des Pixies, presque sans temps mort. Michael Bradley, à la basse, se moque gentiment du nom du groupe Sprints, qu’il prononce à la française — petite pique amicale entre Nord-Irlandais de Derry et Irlandais de Dublin. À moins qu'il rigolait de l'accent français, ce qui n'est pas impossible. Le set, d’abord pop/rock, vire peu à peu au punk rock. Paul McLoone chante impeccablement et se démène sur scène à coup de pied levé et déhanché. Les frères O’Neill assurent à la guitare, jouent vite et sans forcer (en tout cas c'est l'impression qu'ils renvoient), et Billy Doherty martèle la batterie avec une précision redoutable. De véritables Ramones britanniques ! Le public est hyper réceptif, slame et pogote dans la bonne humeur jusqu’au final sur Get Over You. Les Undertones ont été épatants et quittent la scène sous une ovation méritée. Bravo !


C’était ma première fois au Carnavalorock, et j’y ai passé un excellent moment. L’occasion aussi de retrouver une belle bande de copains, dont Fabrice, membre du staff et responsable des Undertones pour leur venue (adorables de bout en bout, d’ailleurs). En vrais gentlemen, ils n’ont pas manqué de le remercier chaleureusement à la fin du set. Une belle preuve du professionnalisme et de gentillesse de ces “vieux” punk rockers, mais aussi de la qualité du festival, en termes d'accueil et d'attention apportée aux artistes. Longue vie au Carnavalorock ! 

Jérôme

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