dimanche 17 mars 2024

GWENDOLINE : Release Party @ Cabaret Vauban, 16 mars 2024 - Brest

Nous avons découvert aux Vieilles Charrues l'été dernier. Au beau milieu de la kermesse carhaisienne, l'ovni Gwendoline avait effacé les sourires de celles et ceux qui étaient venus les voir se produire sur la scène Grall. Nous en faisions partie et nous n'étions pas ressortis indemnes de ce concert. Dans ses chansons sombres, noires, sur fond cold wave, Gwendoline dresse un constat amer de la société et de tous ses travers. Le verre n'est pas à moitié plein, non, il est vide depuis longtemps. Un style percutant, désabusé, angoissant et des textes chocs qui trouvent écho auprès d'un public de plus en plus nombreux à les suivre. Pour la sortie de leur deuxième album intitulé C'est à moi ça, Gwendoline s'offrait, samedi soir, une release party au Vauban, la salle la plus emblématique de Brest, pleine à craquer bien entendu.

Après une première partie assurée par Aude Vaisselle + Bravo Béton, que nous n'avons pas pu apprécier (nous sommes arrivés à la fin du set), Gwendoline prend place et débute son concert avec Rock 2000, l'un de ses nouveaux titres. En format live, deux musiciens viennent prêter main forte à Pierre et Mickaël, les deux membres du groupe. Une rythmique prenante, un jeu de guitare RobertSmithien lancinant, un ton assez monocorde mais juste et des refrains imparables tels des hymnes : la formule Gwendoline fait mouche immédiatement. Autre élément percutant du live, les séquences diffusées sur l'écran géant en fond de scène. Véritable cinquième homme du groupe, c'est finalement lui que l'on voit le mieux. Textes et punchlines y défilent façon karaoké, impossible de résister à Chevalier Ricard ou Chèques Vacances



Sans aucun temps mort, les titres s'enchainent. Mention spéciale à Conspirepeut-être la plus flippante des chansons du groupe, à Clubs, Palace Meetic et Piñata et son fameux Suze Tonic ! Le public est prêt pour Héros National, véritable tube en puissance repris par la salle entière. Pierre au chant préviens : « Attention ça va zouker...». En plus c'est vrai ! Sur un air très dansant, presque caribéen, Gwendoline nous décrit froidement le portrait d'un type rêvant de passer à la télé, prêt à tout pour sortir de l'anonymat et quitter sa morosité quotidienne. Irrésistible ! 





Le set se termine avec Merci La Ville, autre nouveau morceau qui vient finir sur des nappes électro plus poussées, laissant entrevoir tout le potentiel musical que Gwendoline peut encore explorer. Deux rappels pour satisfaire le public chaud bouillant : Audi RTT  tout d'abord, chanté par la salle entière dans un gros moment de communion, puis une étonnante cover, non pas celle de la Mano Negra, que le groupe avait pris l'habitude de reprendre sur scène, non ! Ce sera Macumba, le tube intemporel de Jean-Pierre Mader, version schlag-wave. Tout l'art d'être là où on ne vous attend pas ! Longue et belle ovation méritée, Excellent album et superbe concert. Nous avons senti le groupe plus assuré et plus fort qu'il y a quelques mois, c'était flagrant. Nul besoin d'être médium pour prédire un très bel avenir à Gwendoline. Si Pierre et Mickaël masquent leur visage avec leurs mains sur la pochette du nouvel album, ils ne peuvent plus vraiment se cacher désormais car c'est déjà en train de se passer. 




Jérôme

mercredi 21 février 2024

Festival BEAUREGARD #16

Comme chaque année nous étions présents au Big Band Café d'Hérouville-Saint-Clair pour la soirée de présentation du festival Beauregard. Il ne restait que quelques noms à annoncer pour compléter une programmation brillante une fois de plus. Avec plus de 80% de son affiche déjà dévoilée, cette conférence présentée et animée par Radio Tsugi aura été l'occasion de parler des acteurs, partenaires, bénévoles, petites mains du festival, bref...toutes celles et ceux sans qui le festival ne pourrait pas exister. En effet, si depuis 2009, année de sa création, Beauregard bénéficie d'une excellente réputation, c'est aussi grâce à sa qualité d'accueil et à son organisation quasi irréprochable. Sur la scène du BBC, se sont relayés, entre autres, l'association ZorroMégot (ramassage de mégots sur le site et sensibilisation  des festivaliers), la société We Are Kraft (mise en lumière et déco mapping du château), la responsable de Couleur Jardin (habillage floral du site) et la Brigade Javotte (scénographie et happening pendant les interludes). Une belle mise en lumière car Beauregard, c'est aussi eux !

À tout ce petit monde s'ajoutent d'autres intervenants et animateurs du festival tels que le Judo Club d'Hérouville-Saint-Clair ou encore SNT-Crew, la compagnie de Break Dance de Caen, venu faire une démo pour l'occasion. La transition vers la programmation musicale se fait avec l'intervention de superfans venus témoigner de leurs moments inoubliables. Et quand certains évoquent sans hésiter les concerts de Other Lives, Dead Can Dance, New Order, Sting et Timber Timbre, nous ne pouvons qu'applaudir (mais pour Milouze En Live, Nick Cave & The Bad Seeds restera le BEST concert EVER 😉).

Mais revenons à cette programmation 2024 !

Comme c'est le cas depuis quelques années, il y a deux artistes rap programmés chaque jour parmi une sélection qui va de la chanson française à l'électro en passant par la pop et le rock. Devenu un festival réunissant 30 000 personnes/jour, Beauregard se doit de satisfaire un maximum de gens. De l'adolescente à la senior, du connaisseur au néophyte. Malgré cet impératif Paul Langeois et Claire Lesaulnier, les deux co-directeurs du festival, ont toujours su y ajouter une touche spéciale. Quelques groupes ou artistes pas vraiment connus, qui vont surprendre le public et qui vont rester dans les mémoires collectives du festival au même titre que les têtes d'affiches.

Pour ne rien vous cacher sur nos intentions, nous sommes au taquet pour LCD Soundsystem, Fat White Family, Massive Attack, Véronique Sanson, Black Pumas, Zaho De Sagazan, Idles, Daho, Archive ou encore Bat For Lashes, Baxter Dury et The Prodigy. Et puis il y aura notre chouchou local Samba De La Muerte que nous avons hâte de revoir sur scène. Pour le reste on ne fait pas de plans et la surprise venir de n'importe où. Une fois de plus JOHN (personnage emblématique et mystérieux du festival) nous a placé dans les meilleures dispositions pour passer un début juillet mémorable. Il ne reste plus qu'à y aller, ce qui aujourd'hui est encore faisable pour le jeudi pour lequel il reste une poignée de billets et pour le vendredi où quelques centaines de pass vont être remis en ligne jeudi 22 février à midi pour satisfaire les fans de Prodigy. Pour les autres jours, il faudra guetter les mises en vente sur la bourse aux billets officielle dispo sur le site. 

Comme chaque année, nous serons présents pour vous faire vivre un maximum de concerts et vous rapporter l'ambiance et les meilleurs moments du festival avec articles et photos.

Retrouvez tous les détails de la programmation, la billetterie en ligne et l'ensemble des modalités pratiques sur le site du festival.

Milouze En Live





dimanche 18 février 2024

H-Burns + Animal Triste @ L'Archipel, 17 février 2024 - Fouesnant

Magnifique plateau musical à l'Archipel de Fouesnant où le folk électrique de H-Burns cède ensuite sa place à la noirceur rock de Animal Triste. Une fois de plus le public est au rendez-vous et la salle est pleine. Je crois bien qu'à chaque fois que je suis venu ici c'était le cas. Signe d'une programmation de qualité et d'un public curieux et fidèle à cette belle structure. Pour ma part, je me réjouissais à l'avance de découvrir sur scène ces groupes que j'apprécie déjà beaucoup à l'écoute de leurs différents albums. Cette escale bretonne, commune aux deux formations, était donc une occasion rêvée de faire d'une pierre deux coups. 


C'est sous les projecteurs bleus qui éclairent la scène de l'Archipel que H-Burns débute le set avec Blue Lights. En toile de fond, la magnifique peinture de Gilles Marrey évoquant une plage de Pacific City, réalisée à la demande de H-Burns et qui illustre la pochette du dernier album Sunset Park. Un décor parfait qui n'est pas sans rappeler les paysages alentours. Cette première partie de concert est d'ailleurs largement consacrée à ce dernier opus avec New Moon, la très belle ballade Morning Flight et le très entrainant Late Bloomers

 


H-Burns est le projet de Renaud Brustlein qui, depuis une vingtaine d'années, multiplie les collaborations avec divers artistes afin faire émerger des œuvres scintillantes mêlant le folk américain et le songwrinting anglo-saxon. Son style et sa musique me ramènent aux Cowboys Junkies, à Lloyd Cole, Jay Alanski ou Dominique A avec qui, à mon sens, il partage la même qualité d'écriture et la même excellence, même si l'un chante en anglais et l'autre non. Il n'y a qu'à écouter le magnifique Night Moves pour s'en convaincre. À la guitare basse, Ysé Lallemant vient poser sa voix sur le doux Sister tandis que Antoine Pinet délaisse sa guitare pour s'installer au clavier. Yann Clavaizolle quant à lui, aura su alterner douceur et montée en puissance sans jamais martyriser ses fûts plus que nécessaire. La seconde partie de concert est tout aussi impeccable que la première : Tigress, Nowhere To Be, Movies jusqu'à la standing ovation finale au moment du rappel avec Midlife et Naked. Épatant de justesse et d'élégance.



Place à la noirceur avec Animal Triste. Je m'étais promis de voir au plus vite le groupe normand après les avoir manqué de peu au festival Beauregard 2023 où j'étais arrivé sur site juste après leur passage sur scène. Composé de musiciens qui œuvraient et œuvrent encore dans d'autres formations telles que Darko, Radiosofa ou La Maison Tellier, Animal Triste est un jeune groupe de vieux garçons qui jouent une musique influencée par les artistes que l'on a aimés et que l'on aime, comme le définit bien Yannick au chant. Un rock de daron, un rock à la barbe grisonnante, à la poignée de main solide et au regard direct. La présence scénique du groupe est forte, à six sur scène dont trois guitares...ça envoie du lourd ! 



Musicalement, on est plutôt dans l'univers de dEUS ou des Black Rebel Motorcycle Club, dont le chanteur/guitariste Peter Hayes est venu poser ses riffs sur l'excellent Tell Me How Bad I Am, l'un des titres de leur dernier album Night Of The Loving Dead. Autre morceau de choix joué ce soir, la belle reprise du Boss : Dancing In The Dark. La voix de Yannick Marais est puissante et me rappelle parfois celle de Bono période The Unforgettable Fire, c'est dire ! De toute façon pour s'attaquer aux chansons de Springsteen, faut être équipé et confiant et cette version, plus sombre, est splendide. Après les furieux Afterlife et Rearview Mirrors, le groupe calme volontairement le jeu avec Sky Is Something New, belle ballade issue de leur premier album, que Yannick avoue avoir placé en milieu de set pour calmer le côté cardio du début de concert.

 

Beaucoup de nouveaux morceaux ce soir semble-t-il, laissant entrevoir du très bon pour la suite. Mention spéciale à Montevidéo, dont les chœurs, le tempo et l'ambiance noire qui s'en dégagent en feraient la B.O. parfaite de Sons Of Anarchy et à River Of Lies, où le musicien Alain Johannes (PJ Harvey, Queens Of The Stone Age, Arctic Monkeys...) a posé la patte sur la version studio. Autant de balafres supplémentaires sur la fourrure de l'Animal qui parait plus fort que jamais. Le public en redemande, le groupe revient et interprète With Every Bird puis, en format acoustique la superbe berceuse Diamond Dreams qui clôt le dernier album et le concert de ce soir.

A défaut de tout renverser, la configuration de la salle n'étant pas très adaptée aux concerts rock, le public de l'Archipel aura été d'une grande qualité d'écoute et aura réservé un accueil très chaleureux aux deux talentueuses formations de la soirée...et c'était amplement mérité. 


Jérôme