C’est le premier des deux concerts de U2 déprogrammés suite
aux attentats du 13 novembre. En entrant dans l’AccorHôtels Arena (anciennement
Palais Omnisport de Bercy et peut être un jour le camembert Président Stadium !), on
ressent bien l’aspect très particulier que revêt cet évènement. Bono, The Edge,
Larry et Adam, qui étaient dans la capitale pendant ces terribles évènements, s’étaient
recueillis comme beaucoup devant le Bataclan et avaient promis de revenir vite
à Paris pour communier encore et encore avec leur public. Au-delà de la peur,
de l’émotion, de la tristesse. Stronger
Than Fear ! Moins d’un mois
plus tard, le risque était grand de se noyer dans l’émotion, de s’épancher, de
faire de cette soirée un trop plein de sombres souvenirs et d’inhiber toute
joie, tout espoir et toute musique finalement. Alors U2 va faire ce qu’il sait
faire de mieux. Donner, partager, puiser son énergie dans le cœur des 20 000
personnes rassemblées et leur restituer une chaleur, un moment de fraternité
inoubliable comme seul ce groupe en est capable. Leur plus bel hommage.
L’entrée se fait sur la chanson de Patti Smith People Have
The Power, comme depuis le début de la tournée Européenne. La scène est séparée en deux plateformes et la
nouveauté technologique de la tournée (il y en a toujours avec U2) réside en un
double écran géant de 24m tout en LED. L’écran peut se poser sur la scène, les
musiciens peuvent aller à l’intérieur et faire partie d’un véritable décor électronique.
Pour la petite histoire nous étions situés dans l’axe longitudinal de l’écran
côté E Stage (petite plateforme). Belles places mais qui nous privaient totalement
de vue sur le fameux écran (cela ne nous a pas gâché la fête, nous nous
concentrions mieux sur le groupe du coup).
Ça commence fort ! Un bel enchainement The Miracle/Vertigo/Out Of Control/I Will
Follow qui donne le ton. Première belle surprise en ce qui me concerne avec
Out Of Control qui n’est pas systématiquement
jouée et que j’adore. Bono dédie la
chanson suivante Iris, à sa mère décédée
lorsqu’il avait 14 ans et évoque pour la première fois de la soirée la douleur
que représente la perte d’un être cher. L’écran géant s’illumine et prend sa
place dans le show. Le combo Sunday
Bloody Sunday/Raised By Wolves qui évoque les conflits et attentats qui ont
endeuillé les terres Irlandaises est terriblement d’actualité en France et
prend une mesure forcément spéciale. Cette première partie se termine avec un
excellent Until The end Of The World.
Entracte de 5 minutes et retour des Paddys avec le très dispensable
Invisible, joué à l’intérieur de l’écran.
Ce sera le seul bémol de la soirée. Le titre est moyen et casse un peu le rythme. Heureusement, la suite est bien meilleure Mysterious Ways, Elevation et le superbe Ordinary love rarement jouée jusqu’à
maintenant. Gros frisson ensuite avec October/Bullet the Blue Sky, sans aucun
doute un des gros temps fort du live où Bono alterne douceur et rage. La fin du set est impeccable Zooropa/Where The Streets have No
Name/Pride/With Or Without You, le public est hyper présent, l’ambiance est
vraiment géniale et le rappel qui va suivre va finir de rendre ce concert
exceptionnel.
Dès les dernières notes de City Of Blinding Lights Bono entonne les paroles de Ne Me Quitte Pas et les noms des 130 victimes des attentats
apparaissent sur l’écran jusqu’à former un grand drapeau Bleu Blanc Rouge. Le
moment est poignant, le Leader de U2 contient tant bien que mal son émotion et
cherche ses mots pour exprimer ce qu’il ressent en cet instant de communion.
Le
public l’a bien compris, et va répondre à Bono de la plus belle des manières. Ce
sont 20 000 personnes qui reprennent a capella la plus célèbre des
chansons de U2 : One. Cette
chanson que l’on connaît par cœur, que l’on a presque trop écouté fût un
véritable moment de grâce. Et que dire de Bad,
LA chanson que tout fan de U2 rêve d’entendre
en live, peu jouée sur cette tournée, ou alors à la place de One justement. Le groupe va l’offrir à
son public comme un cadeau. Quel bonheur d’entendre ces notes, ces mots et de
les crier ensemble, avec eux, avec tout le monde...Grandiose !
Une silhouette aux longs cheveux gris se distingue sur la
scène. C’est la grande Patti Smith qui rejoint le groupe pour un final jouissif
et euphorique sur People Have The Power !
Quelle pêche, quelle voix, quelle idéale façon de clôturer un concert
magnifique à tous points de vue.
Bono, The
Edge, Larry, Adam…vous êtes mes héros !
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