Lloyd Cole à Recouvrance. En tournée solo, célébrant la période 83-96, dans la mythique salle brestoise du Mac Orlan. Tous les ingrédients étaient réunis pour une belle séquence nostalgie, au son des sublimes mélodies que Lloyd Cole, avec ou sans ses Commotions, nous offrait à cette période. Le concert est complet, la scène est minimaliste : un micro, deux guitares folk, une bouteille d'eau et un chevalet pour y poser la set list. Lloyd Cole avouera un peu plus tard avec franchise : "Depuis que j'ai 50 ans, je suis bien incapable de lire une set list posée au sol !". Puis il ajoute malicieusement en scrutant d'un peu plus près le public devant lui : "Vous n'avez pas l'air jeune non plus !".
Le set de la soirée est composé de deux partie de 50 à 60 minutes chacune, séparées par un entracte. Dès le début du concert avec Patience, Perfect Blue et Rattlesnakes, je mesure le privilège que j'ai d'assister à cette prestation tout en proximité. La voix de Lloyd Cole est intacte et l'interprétation acoustique de ses chansons, replace à sa juste valeur, ses qualités d'écriture et son sens de la mélodie. Dans la lignée d'un Morrissey ou d'un Paddy McAloon.
Lors de cette première partie de set, je retiens plus particulièrement My Bag, Pretty Gone se terminant sur Norwegian Wood des Beatles, le bel enchainement Butterfly avec la reprise de Leonard Cohen Famous Blue Raincoat, Downtown et le superbe Jennifer She Said.
Lloyd Cole, qui s'exprime parfois en français, n'est pas avare en bavardage avec son auditoire qu'il invite volontiers à chanter avec lui. Puis sourire en coin il ajoute : "And if you feel a little drummer tonight and want to clap your hands, please....don't ! It's nice but there is no drums on stage, and when the sound comes back to me it's always a little shit. So please, control yourself !".
Quant à l'image du chanteur bougon, peu souriant, chantant mâchoires serrées que beaucoup se font, Lloyd Cole s'en amuse : "I know i look angry...but i'm not ! It's just my face !"
Après l'entracte et toujours dans la même configuration intimiste, alternant le jeu sur ses deux guitares, Lloyd Cole poursuit sa rétrospective, avec entre autres : Are You Ready To Be Heartbroken?, No Blue Sky, 2 CV, Undressed, Mr. Malcontent, Hey Rusty, Perfect Skin et Lost Weekend. Rien que ça ! Pourtant lorsque l'anglais quitte la scène, le public ne semble pas vouloir le laisser filer comme ça. Il reste un titre à ajouter au festin, un titre pour que ce soit parfait. Et parfait ce sera.
Lloyd Cole revient puis, histoire de rappeler que l'humour British existe encore, entame les premiers accords de Boys Don't Cry des Cure avant bien sûr de nous jouer Forest Fire. Superbe chanson que tout le monde dans la salle reprend en chœur.
Cette fois c'est bien fini. Le public est debout pour ovationner comme il se doit l'artiste qui vient de jouer près de 30 chansons version "Naked", comme jouées après un repas entre amis, encore à table et avec un bon café.
Dans la catégorie "concert précieux", il est bien difficile de faire mieux que ce que nous a proposé Lloyd Cole ce soir au Mac Orlan.
Jérôme
Superbe Jérôme !!!!
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