samedi 8 février 2020

PHILIPPE KATERINE @ La Carène, 7 février 2020 Brest

Quelqu'un qui, durant 5 minutes, récite son numéro de sécurité sociale, sur scène, sans avoir l'air ridicule, ne peut pas être foncièrement mauvais. C'était ce qu'un ami m'avait glissé à l'oreille avant le set de Philippe Katerine en 2006 à La Route Du Rock. Ce soir là, j'étais resté scotché devant la prestation et le charisme du chanteur que je découvrais en live. Depuis, l'artiste touche à tout est devenu incontournable, multipliant les projets et les collaborations, comme sur Confessions, son 11ème album sorti il y a quelques mois. On y retrouve Gerard Depardieu, Camille, Léa Seydoux, Angèle, Chilly Gonzales, Dominique A, Oxmo Puccino, Clair et Lomepal. Alors, Patouseul Philippe Katerine ? C'est le moins qu'on puisse dire ! Ce soir, Brestoises et Brestois se sont précipité·e·s à La Carène pour le voir et l'entendre expier ses pêchés les plus inavouables. 


Compositeur et musicien ayant accompagné et travaillé avec Philippe Katerine (entre autres) pendant plusieurs année, Eveno assurait la première partie du concert. Seul en scène, jouant, dans tous les sens du terme, avec sa guitare acoustique. Pendant une demie heure, façon humour potache, Eveno revisite quelques airs connus dont Petit Papa Noël, La Thune d'Angèle et une Marseillaise en version country et flamenco. Une maîtrise impeccable des 6 cordes et relation intime avec l'instrument qui donnera lieu à la naissance en direct d'un petit ukulélé. Parfaitement dans l'esprit de la soirée.


Vue imprenable sur des narines géantes à l'intérieur desquelles sort Philippe Katerine comme extrait par l'un des six doigts qui se dressent sur la scène. Entouré de cinq excellents musiciens, le chanteur va composer, sous nos yeux, un concert en trois actes. Le premier sera pêchu avec une série de titres phares, dont BB Panda, le génial Louxor J'adore, Blond, La Banane et Excuse-moi. Et puisqu'il est question de confessions ce soir, Philippe Katerine n'hésite pas à partager ses pensées : du spermatozoïde "winner" à  la musculature apparente dessinée par son t-shirt, de l'accent brestois aux délicieuses langoustines qu'il a dévorées égoïstement. Le public coopère avec délice, l'ambiance est d'emblée très bonne.


 

«On passe au plat principal, celui qui est sur la carte, c'est le moment du pot pourri». Quel régal ! Une dizaine de titres raccourcis et se succédant sans temps mort. Indéniablement un des moments forts du set. Moustache, La Reine D’Angleterre et Philippe pour le côté farfelu, l'angoissant 20-04-2005, mais surtout Rêve Affreux où Philippe Katerine prend des airs de Kanye West sur ce rap délirant. Musicalement c'est parfait et pourtant pas simple tant les morceaux sont souvent stoppés nets et récupérés brutalement. Le funky Sexy Cool, La Clef puis 88% (en duo virtuel avec Lomepal) clôturent ce second acte. Encore une fois le public prit un malin plaisir à répondre aux demandes les plus bizarre du chanteur, comme celle de compter 88 doigts à l'unisson. Très fort !


 

Changement de tenue et changement de rythme. Cette dernière partie de set se veut plus douce avec Bonhommes, Aimez-Moi, La Converse Avec Vous, Parivelib', Madame De. La dynamique a changé, on profite d'une autre facette plus délicate de l'artiste, interrompu tout de même par un faux appel de sa mère et par ses musiciens exigeant une pause syndicale. Après les ovations reçues des 1 300 personnes réunies à La Carène ce soir, Philippe Katerine reviendra seul pour un magnifique Moment Parfait a cappella. 
Déroutant, touchant, capable de parler masturbation, bifle et nonnes en gode ceinture pour finalement se délecter d'une conversation raffinée, réclamer des bisous et nous supplier de l'aimer. Passant du survet' au costume de velours bleu, des lunettes/pénis à la robe de chambre en satin blanc. Philippe Katerine est plus que jamais unique en son genre.

                                                                                                                                                 Jérôme


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