Sept ans après leur dernier passage, les Têtes Raides sont de retour ce soir à La Carène pour un double événement : pour les 30 ans de Ginette, chanson incontournable et véritable hymne du groupe sur scène, mais aussi pour la sortie toute fraîche de leur 17ème album Bing Bang Boum. Une tournée qui rassemble le groupe dans la formation d'origine, ce qui ne s'était pas produit depuis un bon bout de temps ! Autant de bonnes raisons pour débuter idéalement une nouvelle saison de concerts et de festivals.
Alors...On y va !!!???
Un gyrophare géant inonde la salle d'une lueur rouge et inquiétante lorsque le groupe entre en scène. Le ton est donné dès la première chanson : «...cyclones, fureurs, incendies, tremblements...En avant ! ». Pas de tiédeur ou de demi-mesure avec les Têtes Raides, que ce soit léger ou grave, glaçant de vérité ou bouleversant de poésie, on est toujours captivé par le charisme dégagé par ce collectif. Le public est réactif d'emblée. Nul besoin de s'observer, de s'apprivoiser, on se connait, on partage tant de choses déjà. Retrouver les Têtes Raides sur scène c'est un peu retrouver des amis de longues dates. Christian, Grégoire, Edith, Serge, Anne-Gaëlle, Kropol, Cali et Jean-Luc : le canal historique comme ils se sont amusés à l'annoncer eux-mêmes.
Christian Olivier se livre un peu plus que d'habitude et évoque la privation de concerts et de la joie de retrouver le public et la scène : «...Il y a des chansons que l'on joue pour la deuxième fois seulement ce soir, on est heureux d'être ici...c'est très émouvant de vous retrouver...il faut profiter de ces moments là, des moindres failles où la culture peut s'immiscer, c'est très important...». Les émotions qui alternent au gré des chansons et des textes sont renforcées par un excellent éclairage, qui passe du blanc stroboscopique (Georgia), au spots multicolores (Abécédaire) et à la lumière chaude et tamisée (Emily). Une mise en scène, qui secoue le public lorsque Christian Olivier récite le superbe texte de Jean-Pierre Siméon Levez-Vous Du Tombeau, l'amuse lorsqu'il s'affuble d'une tête de mort géante en papier mâchée sur Latuvu, et enfin le chavire lorsqu'il envoie valser la fameuse lampe de Ginette.
Le plaisir est partout. Dans la section de cuivres sur Are You Ready ?, dans le jeu délicat de piano/batterie sur Des Silences, dans la présentation clownesque du groupe sur Latuvu, dans l'intensité de Fragile, de L'Iditenté, dans la joie de Journal et de Bas Quartier, dans la guitare et le violoncelle de Fulgurance, dans le chant du public sur Gino et Saint Vincent. Parmi les vingt-sept titres joués ce soir et piochés dans la riche discographie du groupe, une dizaine est extraite du dernier album Bing Bang Boum. Mention spéciale au sublime Le Frisson qui continue de me troubler à l'heure où j'écris cette chronique.
Le groupe après plus de deux heures de concert est largement ovationné par le public de Brest. Avant de partir Christian Olivier tient à remercier tous les techniciens et toute l'équipe de La Carène avant de s'adresser une dernière fois au public : « Merci infiniment, vraiment ! Et, une dernière chose...on va revenir ! ». Not Dead sont Les Têtes Raides, pour notre plus grand bonheur !
...On va s'aimer encore
Là, pendant des années
J'étais là moi monsieur !
Jérôme
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