Le 106 de Rouen a frappé fort en programmant les légendaires Pixies deux soirs de suite, en point de départ d'une tournée énorme qui portera le groupe de l'Europe à L'Australie, en passant par les Etats-Unis et le Japon. Ces concerts étaient initialement prévus en 2020. L'attente fut longue et l'excitation était à la mesure de la frustration engendrée à chaque report. Présents sur cette seconde soirée rouennaise, nous étions chauds bouillants à l'idée de retrouver Franck Black, David Lovering, Paz Lenchantin et Joey Santiago et de les voir enfin en terre Normande.
Comme à leur habitude, les Pixies vont jouer pied au plancher, enchaînant les morceaux sans répits. Aucun échange avec le public avant les salutations finales. Cela peut surprendre celles et ceux qui découvraient le groupe sur scène mais il en a toujours été ainsi avec eux. Pas de blabla, pas de discours, on va direct à l'essentiel. Une immersion d'1h45 de musique rageuse pendant laquelle 32 morceaux vont être joués !
La discographie du groupe est passée en revue mais la part belle est faite aux incontournables Doolittle et Surfer Rosa, les 2 albums cultes du groupe qui composent à eux seuls presque la moitié de la set-list du jour. I bleed, Gouge Away, Mr. Grieves, Tame, Debaser, auxquels s'ajoutent entre autres Caribou, Velouria, Ed Is Dead, Head On, , Cactus, U-Mass, ainsi que Human Crime et There's A Moon On, 2 nouveaux titres issus de Doggerel, le 8ème album des Pixies qui sortira en septembre prochain. Le public multiplie les pogos, il fait une chaleur de dingue, Franck Black ruisselle mais ne ralentit pas la cadence pour autant. Sur Vamos, Joey Santiago, toujours aussi impassible, utilise sa serviette pour nous gratifier d'un solo muycaliente.
A la basse, Paz Lenchantin prend un relais impeccable au chant sur Gigantic ou encore All The Saints. Quant à David Lovering (Magic David) à la batterie, il impose, à plus de 60 ans, un tempo puissant, stylé, souvent très rapide comme sur Isla De Encanta ou Crackity Jones, sans jamais avoir à "taper comme un sourd" sur ses fûts. Une vrai classe. Après une excellente version de Winterlong de Neil Young, le set se termine avec Where Is My Mind, chanson emblématique des Pixies, reprise en chœur par un public comblé et sur les rotules. Alors que l'on pense le concert terminé (les Pixies font rarement des rappels), Franck Black propose à ses camarades de se remettre en place pour jouer un dernier titre : ce sera Bone Machine. L'ovation qui suivra sera à la hauteur du plaisir reçu ce soir au 106.
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