dimanche 28 juillet 2024

Festival de la Mer 2024

Fait du même bois que le God Save The Kouign et le Binic Folks Blues Festival, le Festival de la Mer (FDLM) c'est : un festival organisé par des passionnés de musique, ici plutôt Rock, Punk Métal et Indé, une jauge à échelle humaine, une très bonne ambiance et un cadre superbe sur la commune de Landunvez (Finistère Nord), en bout de cale...c'est pas compliqué, après c'est la mer ! L'endroit est dingue, aussi bien pour les festivaliers que pour les groupes qui se produisent presque les pieds dans l'eau. Cette année le festival honore sa 20ème édition avec une très belle affiche répartie sur 2 scènes et sur 2 soirées. Pas souvent dispo à cette période, je n'étais encore jamais venu, une vraie anomalie que j'ai pu corriger samedi soir à l'occasion du second jour du festival.


Le temps de faire la route et de me prendre une Coreff, je suis pile poil à l'heure pour le concert des Lullies qui jouent sur la scène Tomahawk, celle qui surplombe le site. J'avais vu le groupe montpelliérain en septembre dernier à l'Echonova de Saint Avé, et j'avais été bien emballé par leur Rock frontal façon Starshooter ou Téléphone 1er album. Il en sera de même ici, malgré quelques petits soucis de son en début de set. Le line up est un brin changé puisque Thibault Sonet, absent, est remplacé par Eva qui n'est autre que la bassiste de Alvilda, le groupe qui jouait juste avant Les Lullies. Belle perf, car comme l'indique Roméo, au chant, en plus d'enchaîner les deux concerts, Eva n'a eu que quelques jours pour s'approprier le set. Fidèles à leur réputation, Les Lullies ont joué sans se poser de question et sans temps mort, j'ai aimé Dernier Soir, Pas De Regrets, Station Service...pour ne citer qu'eux. Le concert fût efficace et court, ce que Didier Wampas, en grand chambreur, ne manquera de souligner à plusieurs reprises quelques minutes plus tard sur la scène Ferrailleurs. Le courant semble être bien passé entre ceux-là, tout comme avec le public.

 

Je suis toujours heureux de retrouver les Wampas en live tant leurs concerts sont à chaque fois des grands moments de plaisirs et de Rock. Là aussi, le line up a bougé puisque Niko Wampas est remplacé à la batterie. Pour le reste c'est du Wampas depuis de longues années maintenant : Didier (guitare et chant), Florian (guitare), Tony (guitare) et Jean-Mi (basse). Autour du roi Didier, les Wampas sont aujourd'hui composés de membres ou ex-membres des Dogs, des Satellites et de Effello & Les Extraterrestres...quand même ! Toujours aussi généreux dans l'effort, Didier va faire le show comme à chaque fois : dans et sur la foule pour Rising, Les Bottes Rouges et , animateur façon école des fans sur Ce Soir C'est Noël, idole des femmes sur Petite Fille et même capitaine de licorne gonflable sur Juste Une Petite Voix qu'il termine dans le port...incroyable ! Dans le public c'est la joie, ça danse et chante, ça slam nonstop et ça pogote sévère... parce que ça envoie sévère ! Drôle et touchant de sincérité, on pardonne tout au roi Didier, de ses provocations à ses oublis sur Rimini et Manu Chao (même lui n'en revenait pas). Les Wampas sont toujours là et toujours au top !


 





 

Entre The Silver Lines et Meltheads, les deux groupes qui se sont succédés après Purrs (que je n'ai pas vu pour cause de repas et de rencontres inopinées) il n'y a pas eu photo à mes yeux et mes oreilles. Les anglais de Silver Lines, sous leurs airs nonchalants ont été une des sensations des dernières Trans Musicales de Rennes. Le groupe emmené par les frères Ravenscroft, jouent un Pop/Rock offensif et très bien fait mais je n'ai pas été captivé plus que ça par la prestation malgré de bons titres tels que Hotel Room ou Cocaïne. Le public lui se plie aux volontés de Dan Ravenscroft, au chant, qui demande circle pit et wall of death...moi je me suis un peu lassé. 


En revanche j'ai été assez épaté par la prestation des belges de Meltheads. Quand ils sont entrés en scène, je me suis demandé si le chanteur Sietse Willems était majeur. Mais sous son air de jeune branleur, le petit blond s'avère être une vraie bête de scène bien énervée. La comparaison avec Iggy Pop est évidente, entre verre de vin et rasade à même la bouteille, la petite tornade ne tient pas en place et se met à grimper aux échafaudages de la scène, se retrouve dans une position plutôt scabreuse mais s'en sort bien au final. Musicalement c'est très bon, un punk-rock mêlé de fusion sous les riffs distordus de Yunas De Proost à la guitare et la session rythmique de Tim Pensaert et Simon De Geus. Très belle découverte que je vous conseille chaudement !



 



Pouvait-on faire pire niveau dégaine que The Silver Lines ? La réponse est oui avec Tramhaus. Je m'étais promis de les revoir au plus vite après leur passage aux Vieilles Charrues l'année dernière. À 2 mois de la sortie de leur premier Lp, les néerlandais gonflent un peu plus leur belle réputation à grands coups de concerts intenses et déroutants. Au premier abord, les 5 membres de Tramhaus ne payent pas de mine. Certains pourraient même rigoler devant la coupe mulet et le déhanché de Lukas Jansen au chant, surtout que le moustachu a l'œil brillant et le sourire facile. C'est là qu'est le traquenard, car sous ses allures de groupe sympa, Tramhaus camoufle une violence à la Nick Cave ou Pixies. Cette ambiguïté est assez irrésistible et le public, un peu moins nombreux à cette heure et un peu fatigué après ces 2 jours, est tout de suite happé par The Goat, Make It Happen ou Once Again. Prestation très convaincante et plus musclée qu'il y a un an, Tramhaus est à mes yeux l'un des groupes les plus excitant du moment.


 


Je pensais venir ici pour passer un bon moment, j'en ai passé un excellent ! La soirée a filé à toute vitesse et la programmation était impeccable. Un grand bravo aux organisateurs, techniciens et bénévoles, tous avaient le sourire, autant que les festivaliers et ça...ça en dit long sur le Festival de la Mer, pas de hasard !

Jérôme 

1 commentaire: