J'ai toujours eu un faible pour Peter Doherty. Je lui reconnais du talent, du charisme et de la poésie. J'ai eu l'occasion de le voir 4 ou 5 fois déjà, avec The Libertines, Babyshambles ou en solo. Des prestations très inégales allant du très bon au mauvais selon la période. Mais même quand il était à côté de la plaque, je lui trouvais un côté attachant et authentique, c'est comme ça ! Peut-être parce physiquement il ressemblait un peu à mon frère il y a quelques années. Aujourd'hui, Peter Doherty semble apaisé, bien dans ses pompes, moins torturé. Sa venue à la mythique salle brestoise, annoncée mi-juillet, semblait presque trop belle pour être vraie et pourtant...en ce jeudi soir, dans un Cabaret Vauban plein à craquer, Peter Doherty est bel et bien là. Un vrai cadeau de rentrée.
La première partie est assurée par Liza Mauzole, une jeune artiste brestoise qui chante un folk, pas si doux que ça, oscillant entre Joni Mitchell et Dick Annegarn à qui, Vacille, Tangue, sa seule chanson en français m'a fait penser. Liza Mauzole nous raconte son histoire en toute simplicité et honnêteté, ses chansons sont convaincantes et ses mélodies accrocheuses : Super Hero et Single Song en sont de parfaits exemples. La jeune artiste, très honorée d'assurer la première partie d'une légende, comme elle le déclare avant son dernier titre, clôture sa très bonne prestation par un titre de circonstance : There She Goes des Babyshambles.
Il fait au moins 30°C dans la salle et pourtant, Peter Doherty arrive avec un long manteau d'hiver et coiffé d'un chapeau qu'il ne quittera pas. Il est accompagné sur scène, par intermittence, par le guitariste Andrew Newlove, compagnon de route depuis plusieurs années, mais c'est essentiellement en mode solo que le concert va se dérouler. Pas de set list, Peter Doherty se laisse aller au gré de ses envies et inspirations. Il débute avec Empty Room (nouvelle chanson ?) puis enchaîne très vite avec des titres plus anciens, ceux des Libertines et des Babyshambles : The Ha Ha Wall, Can't Stand Me Know ou le sublime Beg, Steal Or Borrow.
Le Brestois est taquin et l'Anglais espiègle. Depuis le public une voix s'élève : «Il parle bien Français l'Anglais !», sur scène du tac au tac, Peter Doherty l'œil malin et le sourire en coin répond quasiment sans accent : «En fait oui...». Un délicieux moment comme Le Vauban, avec son atmosphère si particulière, sait en offrir très souvent. Les échanges avec le public se multiplient, chacun demandant sa chanson favorite. Aussi lorsque Peter Doherty réclame une cigarette aux spectateurs, ce sera en échange de Salome, l'un des plus beaux titres de sa carrière. Il grimace mais s'exécute...en vain car malgré quelques tentatives il n'arrivera pas à retrouver les accords de la chanson. Sur le côté de la scène, une petite tête blonde dévore l'artiste des yeux et applaudit presque aussi fort que le public : c'est Billie-May, la fille de Peter Doherty, âgée de 15 mois seulement. Son père la regarde tendrement et lui chante en français Mon Petit Lapin A Bien Du Chagrin, à la fin de la chanson on entend un aboiement...on se croirait vraiment dans son salon ! Quel plaisir de le voir si heureux et souriant quand on connaît son parcours.
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