vendredi 5 décembre 2025

The Chameleons @ Cabaret Vauban, 4 décembre 2025 - Brest

Je ne vais pas vous raconter d’histoires : The Chameleons, dans les années 80, je suis complètement passé à côté. J'étais trop jeune peut-être… J’écoutais plutôt U2, Talk Talk, The Cure ou Depeche Mode.
Plus tard, quand j’ai fini par plonger dans le post-punk, j'allais plutôt vers Joy Division, Killing Joke ou The Opposition. Bref : The Chameleons n’étaient pas familiers à mes oreilles. Néanmoins, je savais que le groupe avait sorti des albums importants et lorsque la date du Vauban a été annoncée, j'ai eu la nette impression que ce serait une erreur de pas y être. Je me suis donc plongé plusieurs semaines dans la discographie du groupe (il n’est jamais trop tard pour écouter de la bonne musique !)... Il ne restait plus qu'à y aller.

Pas de première partie : le concert démarre à 20h45, malheur aux retardataires ! Le Vauban est archi-complet et l’enthousiasme est palpable. Ce soir, la moyenne d’âge frôle la soixantaine, il y a beaucoup de fans de la première heure. De la formation originelle des Chameleons, il reste ne reste que Mark Burgess — alias Vox — (chant et basse), et Reg Smithies (guitare). Le binôme historique est désormais entouré de Todd Demma (batterie), Danny Ashbury (claviers) et Stephen Rice (guitare). Le set s’ouvre avec Where Are You ?, titre issu de Arctic Moon, cinquième album studio du groupe — cinq albums en trente-cinq ans d’existence, entrecoupés de séparations et de reformations. Sur la pochette, on retrouve cet artwork immédiatement reconnaissable, mélange de psyché et de poésie, propre aux Chameleons. Un style graphique qui ressemble un peu à celui de Ange et qui me rappelle les couvertures des romans de Barjavel. Retour au concert, l’ambiance est excellente dès les premières secondes...comme souvent au Vauban. Guitare-basse en bandoulière, Vox en impose : visage sévère, voix impeccable, regard perçant. Je lui trouve justement un petit air de Jaz Coleman, le charismatique leader de Killing Joke.



Les anciens titres ne tardent pas et Perfume Garden, que Vox dédie à John Peel, me donne les premiers frissons. Les nouveaux morceaux tiennent carrément la route : Lady Strange, Feels Like the End of the World, Saviours Are A Dangerous Thing — dédicacée à Trump, Farage et Le Pen (“don’t believe them!”, lance Vox en introduction) — et surtout David Bowie Takes My Hand, magnifique ballade de près de dix minutes, avec ces accords de guitare douze cordes qui rappellent clairement l’intro de Space OddityJuste avant, Vox explique que cette chanson lui a “sûrement sauvé la vie”. On n’en saura pas plus. 

 

Autres grands moments du concert : les magnifiques Paradiso (sur laquelle on mesure toute l’influence des Chameleons sur des groupes comme Interpol, White Lies ou Editors), Swamp Thing et Soul Isolation, que Vox allonge de multiples incursions/snippets. Parmi celles que j’ai reconnues : The End des Doors, Eleanor Rigby des Beatles et There Is a Light That Never Goes Out des Smiths. Vox dégouline de sueur (il fait toujours chaud au Vauban!), il mime un tir de précision et murmure "Diamond Bullet Through The Head...", le public ne s'y trompe pas et acclame haut et fort ce passage très intense du show. Il s'est passé un truc comme on dit !



Le temps est passé vite, le groupe quitte la scène puis revient pour un rappel superbe qui retourne littéralement le Vauban : quatre titres issus de Script of the Bridge, l’album phare du groupe, encore aujourd’hui un album majeur du post-punk. Moi qui me suis éloigné du bord de scène, je constate que même tout au fond du Vauban, jusque dans les escaliers, les gens chantent et applaudissent sur Monkeyland et Second Skin. L’apothéose arrive avec Don’t Fall, hymne post-punk par excellence, qui n’a pas pris une ride en plus de quarante ans. Grosse ambiance. Excellent concert. 
J'étais passé à côté des Chameleons à l'époque, merci au Vauban pour cette belle session de rattrapage !

Jérôme



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