La 25ème édition du Festival des Vieilles Charrues se termine sur un record : 278 000 festivaliers auront foulé la prairie de Kerampuilh durant 4 jours. Les organisateurs, relayés par les médias locaux, se félicitent de ce succès. C'est génial, bravo ! Mais à vouloir battre des records, les conditions de vie sur le site étaient clairement dégradées cette année. Trop de monde, trop de mouvements, des choix de scène manqués (Pharrell Williams, Louise Attaque) et une ambiance moins sympathique finalement que pendant les éditions précédentes. Alors oui, les organisateurs du festival peuvent sabrer le champagne mais attention à ne pas en sortir une palette non plus. Tout n'était pas rose. Retour sélectif sur les 3 derniers jours de festival.
VENDREDI:
Après une pré-fouille et une fouille assez light, nous arrivons facilement sur le site. L'entrée est fluide, le nombre de rangées pour accéder au festival ayant été augmenté en prévision du record de festivaliers attendus. Un effort sur la déco du site est également visible dès l'entrée. Le thème 2016 : Rétro Gaming.
Nous nous dirigeons vers la scène Kerouac pour l'ouverture du jour assurée par Dominic Sonic. Entouré des zicos de Bikini Machine, le Rocker Breton joue un Rock élégant et pêchu, teinté de Glam à la T-Rex ou David Essex. Ouverture parfaite !
Petit tour sur Grall pour Ropoporose que j'ai trouvé "mignon" mais sans plus. Pas vraiment de charisme et trop répétitif musicalement. Dommage. Je reste un peu pour Tindersticks. Malgré la qualité indéniable du groupe, j'ai du mal à accrocher. Il faut dire que le Rock/Jazzy du Stuart Staples n'est peut être pas idéal pour ce moment de la journée, surtout sur cette scène.
Retour sur Grall pour Fidlar. Les PunkRockers Américains ont carrément assuré ! J'ai trouvé leurs mélodies assez Beatles bizarrement. En plus Rock bien sûr mais voilà. Grosse ambiance, gros son et le public qui s'éclate autant que le groupe. Bref impeccable.
Viens ensuite le moment attendu par une grande partie du public: Michel Polnareff. La star française a déroulé tout son répertoire, repris en cœur par le public. Même si j'imagine bien que le moment était peut être top pour certain, je n'ai pas été touché par la prestation. Trop de "à vous ! " et attitude un peu ringarde à mes yeux. Cela dit, la voix est là, et je retiendrais Lettre à France comme meilleur moment du concert. Son hommage à Prince était sympa également.
On se positionne ensuite à la place des Michels pour être aux premières loges pour PIXIES. Franck Black arrive en costard noir et débute le set avec Gouge Away. Le groupe va faire un concert nonstop de 29 titres. Comme à son habitude, sans s'épancher, sans chichi, direct à l'essentiel. Grosse prestation des Pixies avec les incontournables Where Is My Mind, La La Love You, Debaser, Monkey Gone To Heaven, Hey, Bone Machine. Une furie. La présence de Paz Lenchantin à la basse en lieu et place de Kim Deal a beaucoup apporté. Les Pixies ont retrouvé l'énergie de leur début, loin des tensions qui ont pollué leurs relations pendant de nombreuses années. Quel bonheur d'entendre Velouria ou encore Vamos sur lequel Joey Santiago nous a fait un vrai show en jouant avec sa prise de guitare. Les nouveaux morceaux joués (2 ou 3) sont hyper bons à l'image de Um Shagga Lagga qui annonce un album prometteur pour septembre. Super concert !
Nous avons essayé tant bien que mal de nous rapprocher de la scène Kerouac pour l'autre star du jour Pharrell Williams mais ce coté de la prairie était totalement inaccessible. La foule amassée, la pente (qui fait qu'on ne voit quasiment rien même de loin) et puis une première demie heure sans saveur de l'Américain ont eu raison de notre patience. Grosse déception, Pharrell Williams étant celui pour lequel les organisateurs ont "cassé la tirelire" cette année. Nous repartons en profitant des décorations lumineuses et des lasers qui couvrent le site des Charrues.
SAMEDI:
Pré-fouille et fouille encore plus light qu'hier.
Les jumelles Ibeyi ouvrent la journée. Belle prestation tout en douceur et délicatesse.
Les jumelles Ibeyi ouvrent la journée. Belle prestation tout en douceur et délicatesse.
Petit tour vers Gwernig sous la tente où des Jeux Vidéo Vintage ont été installés. Jouer à Street Fighters...ça ne nous rajeunit pas ! Sinon juste à côté il y a des cours de Lutte Bretonne...chacun ses loisirs ;-)
Retour sur Glenmor pour voir le génial Ibrahim Maalouf. Cette prestation restera un des grands moments des Vieilles Charrues tout court ! Quelle présence et quelle générosité chez le talentueux trompettiste. Seul sur l'avancée ou accompagné de l'école de musique de la côte d'Emeraude, Ibrahim Maalouf nous a refait le coup magistral qu'avait réussi Jean Christophe Spinosi & l'Ensemble Matheüs en 2012. Bravo Monsieur !
Le soleil qui cogne comme jamais est le décor idéal pour la musique de Calypso Rose. Une parenthèse très sympathique : ambiance Caraïbes. Pendant l'apéritif, c'était la bande son idéale.
Vient le moment des Légendes de la Chanson Française. Laurent Voulzy et Alain Souchon, compères de toujours, nous font le plaisir de venir chanter leurs plus belles chansons. En duo, alternant leurs compositions et leur tour de chant. Deux grands chanteurs pour le prix d'un ! Bubble Star, Poulailler Song, La Balade de Jim, Le Soleil Donne, et tant d'autres chansons connues de tous et chantées par tous. Beau moment.
Nous sommes idéalement placés pour un groupe que nous aimons particulièrement : Suede.
Assez méconnu en France, malgré des albums magnifiques et novateurs en leur temps, le groupe Britannique emmené par le charismatique Brett Anderson se fait rare en France et leur venue aux Charrues cette année est à saluer.
C'est par le magnifique Panthomine Horse que Suede débute son set. Pendant les 3 premières chansons, Brett Anderson semble volontairement tourner le dos aux photographes du Crash Barrières. Ces derniers font la gueule et des remarques fusent. Dès leur départ, le concert prend une autre tournure. Brett Anderson survolté enchaîne les titres phares du groupe : Filmstar, Trash, So Young, Animal Nitrate, Everything Will Flow, Metal Mickey. Mention spéciale pour le superbe Killing Of A Flashboy. Le leader de Suede fait tournoyer son micro, vient régulièrement au contact des premiers rangs et s'exprime en français. Il réussi à mettre le feu et à faire chanter un public qui méconnait pourtant le groupe. Le concert passe vite, et se termine avec Beautiful Ones sous une belle ovation.
Soirée Brit Pop/Rock avec The Libertines après Suede. C'est sur All You Need Is Love des Beatles que Pete Doherty, Carl Barât, Gary Powell et John Hassall entrent en scène. Pete Doherty assagi semble en pleine forme. Carl Barât et lui bougent beaucoup sur scène et chantent la plupart du temps sur un seul micro. Le concert est très bon : Barbarians, Fame And Fortune, You're My Waterloo, Anthem For Doomed Youth et un super enchainement Gunga Din/Can't Stand Me Now. Le public est parsemé et le devant de la scène est très accessible. Étonnant... Où sont les gens ? En tout cas on ne boudera pas notre plaisir devant cet excellent concert des Libertines. Tellement bons quand ils sont en forme.
Alan Vega ne s'est pas réveillé ce matin. R.I.P. vieux taré.
Plus de Pré-fouille et fouille très très light.
On arrive à la fin du concert de Jain que nous avons vu il y a 15 jours à Beauregard. Beaucoup d'enfants et de familles sont venus pour elle de bonne heure. Pas une grande idée que de la programmer à 14h en ouvrant les portes 1/2 heure avant. Nombreux sont ceux qui n'ont pas pu rentrer à temps.
On arrive à la fin du concert de Jain que nous avons vu il y a 15 jours à Beauregard. Beaucoup d'enfants et de familles sont venus pour elle de bonne heure. Pas une grande idée que de la programmer à 14h en ouvrant les portes 1/2 heure avant. Nombreux sont ceux qui n'ont pas pu rentrer à temps.
Et nous, pourquoi sommes-nous là aujourd'hui ? 3 groupes seulement nous intéressent, donc on est en mode détente. Nous avons donc le temps de flâner vers Gwernig : écouter un peu Sofiane Saïdi, admirer l'équilibre des Afuma - Echassiers du Togo et même jouer un peu au ballon avec un couple et son fils. D'ailleurs, à l'heure où les organisateurs envisagent une cinquième scène pour 2017, je ne cesserai de regretter la Garenne et ses Arts de la Rue qui étaient une si belle bulle dans ces 4 jours de bruits et de fatigue. Quel dommage d'avoir supprimer cela.
Allez, on commence avec Jake Bugg. Je l'avais zappé un peu à Beauregard il y a quelques années, cette fois, j'y étais. Le garçon s'est étoffé un peu physiquement. Moitié Stuart Sutcliff moitié Jack White. Bon, il bouge moins ! Très statique, le set bien qu’agréable est vite lassant. Son deuxième album m'avait beaucoup plu, mais le dernier qui vient de sortir est nettement en dessous. Et en live, ça ne laisse pas un souvenir impérissable. Passons.
La première bonne surprise du jour se passe sur Grall avec Las Aves (ex Dodoz). Le groupe qui vient de sortir un album produit par Dan Levy (The DØ) est excellent. Un beau mélange de Rock Electro et une pêche sur scène qui fait plaisir. Géraldine la chanteuse terminera son show en s'offrant un beau slam, sous le soleil, portée par la foule, rayonnante. Bonne nouvelle, le groupe est à l'affiche de la Teufestival 2016 et sera au Run Ar Puns en novembre à Châteaulin.
J'avais hâte de voir Lana Del Rey. J'aime bien ses albums et je me demandais ce que cela donnerait en live. Franchement j'ai été déçu. Belle mise en scène, belle déco, belle voix ! Mais je n'ai pas été captivé. Pas emmené. Il faut dire que ça parlait beaucoup autour de moi et un peu partout d'ailleurs, il était difficile d'apprécier ce concert tout simplement. Peut être en salle...je reste optimiste ;-)
Pour finir cette édition en beauté, il nous restait Editors (oui parce que Major Lazer qui clôture...déjà que c'était Guetta en 2015, c'est vraiment pas cool pour rester poli). Vraiment peu de monde devant Kerouac pour écouter et applaudir le groupe pourtant très bon. Public ingrat ;-). Les absents ont toujours tort. C'était un des meilleurs concerts du festival. Un son puissant et sombre à la Joy Division. Des titres énormes comme Munich ou Papillon pour les plus connus. Belle façon de clôturer cette 25ème édition pour nous. On en reste là !
Bilan mitigé, l'ambiance était moins sympathique globalement. La faute à la foule, à
la programmation, à l'alcool, à la chaleur, au climat social, je ne sais pas. Nous garderons en mémoire des concerts superbes, quelques découvertes (moins que d'habitudes), et quelques déceptions aussi, c'est comme ça. Saluons la gentillesse et la disponibilité des bénévoles qui sont toujours au top aux Vieilles Charrues. Clairement la limite est largement atteinte niveau jauge, la revoir à la baisse ne serait peut être pas une mauvaise idée pour garder un minimum de confort et de qualité d'accueil. Entre amis, on peut se dire les choses hein ;-)
Top 5 Vieilles Charrues 2016:
1 - Pixies
2 - Suede
3 - The Libertines
4 - Ibrahim Maalouf
5 - Editors
Coup de cœur : Las Aves, Dominic Sonic,
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