dimanche 18 décembre 2016

Piers Faccini @ Novomax - 17 décembre 2016 - Quimper

Très belle soirée au Novomax pour conclure l'année 2016 puisque l'asso Quimpéroise Polarité[s] a eu la bonne idée de programmer le talentueux Piers Faccini. Artiste multiculturel par excellence, Piers Faccini vient présenter sur scène son dernier opus I Dreamed An Island, véritable invitation au voyage. Il est précédé sur scène du groupe local "qui monte" : Koto.

KOTO
Tous les voyants sont au vert pour le jeune groupe Quimpérois. Une réputation locale grandissante, des programmations de concerts en hausse et un premier Ep dans les tuyaux (financement participatif quasi bouclé). Sur scène, Koto c'est de l'Américana folk. Pas celui du côté obscur où Timber Timbre règne en empereur, non ! Plutôt celui de Knopfler, des Lumineers, un folk de ballades douces et entêtantes comme Let's No Talk ou Waterbound. Le public est conquis et l'accueil est très chaleureux. Il reste à vérifier si Koto est capable de perdurer dans un style musical qui peine à trouver écho en France (quelques groupes comme les Da Brasilians en étaient pourtant de remarquables ambassadeurs). C'est tout le mal qu'on leur souhaite.


PIERS FACCINI
J'ai rêvé une île. C'est le titre du dernier album de Piers Faccini. Cette île c'est la Sicile. Une île Méditerranéenne où se mêlent les origines et les cultures comme un pont reliant l'Europe, l'Afrique et le Maghreb. Il est entouré sur scène de deux excellents musiciens : l'Agérien Malik Ziad (Basse du Maghreb et mandole) et l'Italien Simone Prattico (batterie).


Sous une lumière tamisée, ambiance tente de bédouin, Piers Faccini nous transporte par delà les frontières pendant près de deux heures. En Syrie avec Drone, à travers les marchés siciliens, vendre des oranges avec Judith son aïeule, aux Etats-Unis briser les murs et les présidents milliardaires sur Bring Down The Wall, que la salle entière reprend en cœur. A l'image de l’entraînante tarentelle napolitaine Villaneva qui se confond au refrain kabyle Ya Baba, Piers Faccini capte chaque parfum qui ponctue ses voyages pour en restituer une fragrance nouvelle. Mention spéciale aux superbes A Home Away et Cloak Of the Blue. Splendide concert.

lundi 14 novembre 2016

Shake Shake Go + Naive New Beaters + La Caravane Passe @ Teufestival - Arthémuse 12 novembre 2016 - Briec

C'est la 13ème édition de la Teufestival qui se décline en deux soirées. La Face A, c'était jeudi soir au Run Ar puns de Châteaulin avec Holy Two et Las Aves. La Face B, 2 jours plus tard à L'Arthémuse de Briec pour un programme tout aussi alléchant : Shake Shake Go - Naive New Beaters - La Caravane Passe et la DJ Rennaise Edith Presley pour animer les temps de changements de scène. Direction donc le Pays Glazik où près de 800 personnes ont fait le déplacement pour ce deuxième soir de festival. 


SHAKE SHAKE GO
Le groupe franco-gallois a le vent en poupe depuis 2 ans et l'album All In Time sorti en 2016 a su conforter un peu plus la belle impression laissée par les premiers Ep. Leur musique est un doux mélange de Pop et de Folk aux parfums Celtes. Une vrai B.O. pour promouvoir les charmes des Landes Britanniques. La tournoyante Poppy Jones au chant et percussions a une très belle voix, à mi chemin entre Sharleen Spiteri de Texas et de Dolorès O'Riordan des Cranberries. Le public fait écho à l'enthousiasme du groupe et chante avec lui tel un chœur unique sur l'aérien England Skies (qui rappelle beaucoup le fameux Ho Hey des Lumineers). Ouverture du festival réussie avec cette belle prestation.


NAIVE NEW BEATERS
Journée complète et chargée pour les NNBS puisque YO ! PEKIN leur "film de vacances d'action" était diffusé en début d'après midi au cinéma Agora à Châteaulin en présence de  David Boring, chanteur du groupe. Je ne saurai que trop vous recommander le visionnage de ce docufiction drôle et déjanté sur leur périple chinois. L'échange en fin de séance avec le chanteur/réalisateur fût extrêmement sympathique et convivial.
Retour au live du soir, David Boring, Eurobelix et Martin Luther BB King, les trois brigands de l'Electro/Rock/Rap sont renforcés sur scène par la présence de deux musiciennes rythmiques. Comme à leur habitude, les NNB se donnent sans compter : ça bouge, ça saute et ça danse dans les rangs. Leur dernier album À La Folie sorti cette année est bien défendu et les titres comme Montecristo, Where Have You Been, Tornado, Egoblaster ou encore Run Away, taillés pour la scène jusque dans la chorégraphie, mettent le feu dans le public. Les Naive New Beaters quittent la scène après avoir réglé le thermostat de la salle à fond et distribué une grosse vague de bonheur. Mine de rien, ça fait presque 10 ans que ça dure et on ne les remerciera jamais pour tout ça. Big Up les mecs, on est potos pour la life (comme dit si bien David Boring).



LA CARAVANE PASSE
La boîte de nuit se transforme en roulotte. À l'intérieur, une fanfare déchaînée joue un Rock Manouche, un Rap Tzigane, du GrandmasterFlash bourré à la vodka. La Caravane Passe vient nous conter en musique ses carnets de voyage, des histoires de tolérance, de migrants, d'étrangers. Le Chien, Baba, Zinzin Moretto, T'as La Touche Manouche, le Pays Glazik devient péninsule Balkanique ou Ibérique lorsque Olivier Llugany interprète magistralement Joselito. La température monte encore d'un cran pendant le Strip Tease Burlesque, les musiciens font tomber le haut...et le bas. Le public ne se fait pas prier, les tee shirts volent et un soutien gorge vient même atterrir aux pieds de Toma Feterman au chant et en caleçon. Après plus d'une heure de show La Caravane Passe est descendu de scène et achève son Carnis Carmina (Chants du chien) au milieu du public. Une proximité comme une évidence, si fidèle à l'esprit du groupe.



vendredi 11 novembre 2016

CHRISTOPHE @ La Carène 10 novembre 2016 - Brest

Christophe est définitivement quelqu'un pour qui j'ai beaucoup d'admiration. Pas seulement parce que j'ai beaucoup entendu ses chansons étant petit (ma mère s"appelle Aline...vous voyez le topo), non !  Je trouve ce chanteur à part. Je le considère comme le grand frère de Bashung, audacieux, innovant et sans compromission. Tout au long de sa carrière, il a su tirer le meilleur de ses diverses influences (Elvis, Lou Reed, Alan Vega, Jean-Michel Jarre) s'éloignant radicalement du chemin de la variété facile au détriment parfois de sa popularité. D'ailleurs l'auditoire de ses débuts n'est pas forcément le même aujourd'hui. A 71 ans, contrairement à beaucoup de ses collègues apparaissant sur la photos de classe du siècle "Salut Les Copains", Christophe intéresse beaucoup la nouvelle scène française et le public qui va avec. Son 16ème album studio "Les Vestiges Du Chaos", sorti cette année, est un vrai bijou alliant sensibilité et modernité, marquant au passage une nouvelle collaboration entre le chanteur et Jean-Michel Jarre, plus de 40 ans après Les Mots Bleus. Joli coup donc pour la Carène qui inscrit là un grand nom à son palmarès.


Christophe précède ses six musiciens à l'entrée en scène, et se place face au public. Rapidement il précise au public le programme de la soirée. "Je vais jouer le dernier album intégralement puis je reprendrai plusieurs titres anciens et je terminerai par Aline. Vous me connaissez : Je suis cash. Lorsque nous chanterons tous Aline à la fin du concert, il n'y aura pas de rappel, je ne reviendrai plus, tout le monde pourra rentrer chez lui et ce sera très bien comme ça".


La prestation live des Vestiges Du Chaos est excellente. La voix de Christophe est juste, les musiciens qui l'entourent sont très très bons (c'est peu de le dire) et l'éclairage renvoie une ambiance assez Cold Wave dans les tons blanc/bleu parfaitement en accord avec l’œuvre. L'ensemble est sublime: Tangerine est interprété en duo fantôme avec le regretté Alan Vega (projeté en image via un jukebox amené sur scène), Lou est agrémenté d'un passage harmonica qui élève la fin du morceau,  Drone et Stella Botox sont superbement orchestrés tout comme Océan d'Amour et le vibrant Ange Sale (injustement absent de la version vinyle de l'album). Gros coup de cœur de la soirée pour le titre Les Vestiges Du Chaos. Rythmique Electro, synthé grave, et saxo baryton...tel le Blackstar de Bowie, c'est du grand art. La première partie du concert s'achève au bout d'une heure avec E Justo et une transition instrumentale des Mots Bleus.



Christophe revient seul au piano pour débuter le second set du live avec notamment Les Marionnettes. Les fans de la première heure donnent tout à coup de la voix et accompagnent le chanteur dans ses couplets et ses refrains. Au fil du temps il fera revenir ses musiciens tour à tour pour interpréter en version intimiste ses plus grands succès. La Dolce Vita, Les Paradis Perdus, Succès Fou, Señorita (façon Alan Vega et en Beatbox !), Christophe est très détendu et prend plaisir à bavarder et plaisanter avec le public. "J'adore parler, on peut discuter et boire un coup, on est bien là, entre nous". Il nous confiera notamment ses problèmes vestimentaires, de permis de conduire et son admiration pour Radiohead, Nine Inch Nails, Callas et surtout pour l'ami Bashung. Il reprendra d'ailleurs Alcaline avec le violoncelliste Jeff Assy qui l'a longtemps accompagné. C'était beau, tout simplement. Encore quelques belles chansons, Mal Comme, Les Mots Bleus, T'aimer Fol'ment et puis comme promis plusieurs fois au cours de la soirée : Aline. Dans une version plus dynamique que celle de 1965.


Christophe a donné ce soir un concert magistral, ou plutôt deux, marquant un peu plus au passage son influence et son empreinte sur la musique et la chanson française. Celle d'un artiste généreux, avant-gardiste et assumant tout.


vendredi 28 octobre 2016

ANGEL OLSEN @ Columbia Theater, 25 octobre 2016 - Berlin

De passage dans la capitale allemande, mon sang n'a fait qu'un tour lorsque j'ai appris qu' Angel Olsen se produisait dans le quartier où je passais mon séjour. Somptueux mélange de pop sixties et de folk torturé (voire grunge), la musique d'Angel Olsen a quelque chose qui captive et fascine. Sa prestation il y a deux ans à La Route du Rock m'avait profondément marqué (malgré des conditions live apocalyptiques : déluge, black-out, boue, ouverture des portes du festival 5 minutes avant son set, etc...) et son dernier album tourne en boucle sur ma platine depuis 1 mois. L'occasion était belle donc d'aller revoir (à l'abri cette fois et en famille) la talentueuse chanteuse d'IndieFolk.


Le Columbia Theatre de Berlin est un ancien cinéma reconverti en salle de concert pouvant accueillir 800 personnes dans une ambiance plutôt rétro. La scène est assez haute, pas très grande, le public est idéalement placé puisque quelques marches offrent un décalage régulier de façon à bien voir même du fond de la salle (près des deux bars énormes qui te rappellent que c’est l’Allemagne et qu’il y a de la bière).  En attendant le début des festivités, je prends le temps d’apprécier une bonne bière donc ainsi que la musique de fond : China Crisis, Men Without Hat, ABC, … ces groupes passés aux oubliettes en France depuis près de 30 ans mais qui semblent être restés populaire ici.

La première partie est assurée par Little Wings. Groupe de "surfers/Hippies" qui joue un AntiFolk/Country vintage. La bonne volonté du chanteur Kyle Field n’aura pas suffi à captiver un auditoire bruyant et distant qui semblait plus intéressé à discuter plutôt qu’à écouter. 

Passé cette première partie pas vraiment convaincante, Angel Olsen entre en scène, entourée de cinq musiciens parmi lesquels les habitués Emily Elhaj (basse), Joshua Jaeger (batterie) et Stewart Bronaugh (guitare) tous en costume de scène bleu ciel. Angel Olsen, elle, porte une tenue assez sexy. Le changement de cap par rapport à la précédente tournée n'est donc pas uniquement musical.


Un début de set énergique avec Never Be Mine dans le pur style Roy Orbison. Puis Hi-Five et Shut Up Kiss Me. Retour vers la douceur avec Lights Out, Heart Shaped Face et le sublime Sister qui est à mon sens l'un de ses plus beaux titres. Le genre de morceau (tout comme Woman ou Not Gonna Kill You) qui place Angel Olsen au même niveau que Cat Power, Beth Gibbons ou encore Margot Timmins des Cowboy Junkies. Le public ne s'y trompe pas d'ailleurs. La tournée Européenne d'Angel Olsen affiche complet sur la plupart des dates. Pour des salles de capacité non négligeable. Fini les clubs.


Alternant sur sa tournée entre les deux magnifiques titres Windows et Acrobat, c'est finalement le dernier cité qu'elle chantera ce soir (mon seul regret du concert). Dans un style plus rugueux Special, Not Gonna Kill You et Forgiven/Forgotten, rappellent  au passage les influences Punk/Rock du début de carrière de l'Américaine.


Le concert se termine avec Intern (très Lana Del Rey) et le titre phare de son dernier album, l'intense Woman. Superbe concert.

mercredi 5 octobre 2016

DOMINIQUE A @ Le Vauban 3 octobre 2016 Brest

C'est la foule des grands soirs au Vauban pour la venue de Dominique A qui nous fait l'honneur d'un concert solo, quelques mois après la fin de sa tournée Eléor. Salle intimiste, Artiste majeur de la scène française, notre rentrée musicale ne pouvait pas mieux commencer.

LESNEU
La première partie est assurée par Lesneu, spin off des Slow Sliders (jeune groupe talentueux de Lesneven que nous avions chroniqué au Run Ar Puns il y a 1 an). Nous retrouvons donc Victor et Axel, toujours aussi décontractés et souriants, dans un registre plus planant et plus posé pour ce tout premier concert du groupe.
Malgré quelques approximations, on se laisse facilement captiver par les mélodies de Lesneu. Nous avons aimé Pady, Griezou's Grief, Sergio. Franchement, on ne peut que se réjouir de tant de spontanéité et de talent chez ces musiciens hyperactifs et sans complexe.
Et puis entre nous, un groupe aussi jeune qui termine son set sur l'immense Good Night des Beatles, mérite toute notre attention et notre bienveillance.


DOMINIQUE A
Il y a des moments comme ça où le temps est comme suspendu. Où l'on reste ébloui par ce qui se passe sur scène. Plus rien ne bouge. Dominique A, après 1h30 de concert chante a cappella Le Courage Des Oiseaux, déployant ses bras dans un lent mouvement hypnotique. Magique !


Auparavant il aura passé en revue ses nombreux albums pour en extraire le meilleur. Des titres emblématiques (Le Gros Boris, Ostinato, Dans Un Camion, Par Les Lueurs, ...), d'autres moins connus (Gisor, Je Suis Une Ville) et quelques reprises aussi (La Fanette et Je t'ai Toujours Aimée).


Nous nous attendions à un concert calme et feutré, il n'en fut rien. Bien que seul sur scène et proche du public, Dominique A a fait résonner sa guitare. Alternant puissance et douceur. L'émotion est changeante, nerveuse (Pères, En Secret, Nanortalik), sublime (Au Revoir Mon Amour, Eléor),  omniprésente.  Comme pour ne blesser personne, il précise entre deux morceaux "Je suis sincèrement heureux d'être avec vous, je ne parle pas beaucoup mais le cœur y est. Ne prenez pas mes silences pour du dédain".



Après ce moment de grâce, évoqué un peu plus haut, il faudra deux rappels pour que le public se résigne à laisser partir le poète. Le temps d'un savoureux En Surface écrit pour l'ami Etienne Daho ou encore de Oklahoma 1932 qui clos l’album Eléor.


Suivra un moment assez drôle où il était question de reprendre Bourvil pour tenir une promesse oubliée. Ce sera partie remise, pas question d'être approximatif avec Le Petit Bal Perdu. Le rendez-vous est donc pris pour le prochain passage au Vauban.
Dernier cadeau pour une admiratrice rencontrée dans la journée, Dominique A interprète avec une intensité rare Le Convoi avant de recevoir une ovation tellement méritée.

lundi 18 juillet 2016

VIEILLES CHARRUES 2016 (VSD)

La 25ème édition du Festival des Vieilles Charrues se termine sur un record : 278 000 festivaliers auront foulé la prairie de Kerampuilh durant 4 jours. Les organisateurs, relayés par les médias locaux, se félicitent de ce succès. C'est génial, bravo ! Mais à vouloir battre des records, les conditions de vie sur le site étaient clairement dégradées cette année. Trop de monde, trop de mouvements, des choix de scène manqués (Pharrell Williams, Louise Attaque) et une ambiance moins sympathique finalement que pendant les éditions précédentes. Alors oui, les organisateurs du festival peuvent sabrer le champagne mais attention à ne pas en sortir une palette non plus. Tout n'était pas rose. Retour sélectif sur les 3 derniers jours de festival.

VENDREDI:
Après une pré-fouille et une fouille assez light, nous arrivons facilement sur le site. L'entrée est fluide, le nombre de rangées pour accéder au festival ayant été augmenté en prévision du record de festivaliers attendus. Un effort sur la déco du site est également visible dès l'entrée. Le thème 2016 : Rétro Gaming.


Nous nous dirigeons vers la scène Kerouac pour l'ouverture du jour assurée par Dominic Sonic. Entouré des zicos de Bikini Machine, le Rocker Breton joue un Rock élégant et pêchu, teinté de Glam à la T-Rex ou David Essex. Ouverture parfaite !


Petit tour sur Grall pour Ropoporose que j'ai trouvé "mignon" mais sans plus. Pas vraiment de charisme et trop répétitif musicalement. Dommage. Je reste un peu pour Tindersticks. Malgré la qualité indéniable du groupe, j'ai du mal à accrocher. Il faut dire que le Rock/Jazzy du Stuart Staples n'est peut être pas idéal pour ce moment de la journée, surtout sur cette scène.


Retour sur Grall pour Fidlar. Les PunkRockers Américains ont carrément assuré ! J'ai trouvé leurs mélodies assez Beatles bizarrement. En plus Rock bien sûr mais voilà. Grosse ambiance, gros son et le public qui s'éclate autant que le groupe. Bref impeccable.


Viens ensuite le moment attendu par une grande partie du public: Michel Polnareff. La star française a déroulé tout son répertoire, repris en cœur par le public. Même si j'imagine bien que le moment était peut être top pour certain, je n'ai pas été touché par la prestation. Trop de "à vous ! " et attitude un peu ringarde à mes yeux. Cela dit, la voix est là, et je retiendrais Lettre à France comme meilleur moment du concert. Son hommage à Prince était sympa également.


On se positionne ensuite à la place des Michels pour être aux premières loges pour PIXIES. Franck Black arrive en costard noir et débute le set avec Gouge Away. Le groupe va faire un concert nonstop de 29 titres. Comme à son habitude, sans s'épancher, sans chichi, direct à l'essentiel. Grosse prestation des Pixies avec les incontournables Where Is My Mind, La La Love You, Debaser, Monkey Gone To Heaven, Hey, Bone Machine. Une furie. La présence de Paz Lenchantin à la basse en lieu et place de Kim Deal a beaucoup apporté. Les Pixies ont retrouvé l'énergie de leur début, loin des tensions qui ont pollué leurs relations pendant de nombreuses années. Quel bonheur d'entendre Velouria ou encore Vamos sur lequel Joey Santiago nous a fait un vrai show en jouant avec sa prise de guitare. Les nouveaux morceaux joués (2 ou 3) sont hyper bons à l'image de Um Shagga Lagga qui annonce un album prometteur pour septembre. Super concert !


Nous avons essayé tant bien que mal de nous rapprocher de la scène Kerouac pour l'autre star du jour Pharrell Williams mais ce coté de la prairie était totalement inaccessible. La foule amassée, la pente (qui fait qu'on ne voit quasiment rien même de loin) et puis une première demie heure sans saveur de l'Américain ont eu raison de notre patience. Grosse déception, Pharrell Williams étant celui pour lequel les organisateurs ont "cassé la tirelire" cette année. Nous repartons en profitant des décorations lumineuses et des lasers qui couvrent le site des Charrues.


SAMEDI:
Pré-fouille et fouille encore plus light qu'hier.
Les jumelles Ibeyi ouvrent la journée. Belle prestation tout en douceur et délicatesse. 


Petit tour vers Gwernig sous la tente où des Jeux Vidéo Vintage ont été installés. Jouer à Street Fighters...ça ne nous rajeunit pas ! Sinon juste à côté il y a des cours de Lutte Bretonne...chacun ses loisirs ;-)


Retour sur Glenmor pour voir le génial Ibrahim Maalouf. Cette prestation restera un des grands moments des Vieilles Charrues tout court ! Quelle présence et quelle générosité chez le talentueux trompettiste. Seul sur l'avancée ou accompagné de l'école de musique de la côte d'Emeraude, Ibrahim Maalouf nous a refait le coup magistral qu'avait réussi Jean Christophe Spinosi & l'Ensemble Matheüs en 2012. Bravo Monsieur !


Le soleil qui cogne comme jamais est le décor idéal pour la musique de Calypso Rose. Une parenthèse très sympathique : ambiance Caraïbes. Pendant l'apéritif, c'était la bande son idéale.
Vient le moment des Légendes de la Chanson Française. Laurent Voulzy et Alain Souchon, compères de toujours, nous font le plaisir de venir chanter leurs plus belles chansons. En duo, alternant leurs compositions et leur tour de chant. Deux grands chanteurs pour le prix d'un ! Bubble Star, Poulailler Song, La Balade de Jim, Le Soleil Donne, et tant d'autres chansons connues de tous et chantées par tous. Beau moment. 


Nous sommes idéalement placés pour un groupe que nous aimons particulièrement : Suede.
Assez méconnu en France, malgré des albums magnifiques et novateurs en leur temps, le groupe Britannique emmené par le charismatique Brett Anderson se fait rare en France et leur venue aux Charrues cette année est à saluer. 
C'est par le magnifique Panthomine Horse que Suede débute son set. Pendant les 3 premières chansons, Brett Anderson semble volontairement tourner le dos aux photographes du Crash Barrières. Ces derniers font la gueule et des remarques fusent. Dès leur départ, le concert prend une autre tournure. Brett Anderson survolté enchaîne les titres phares du groupe : Filmstar, Trash, So Young, Animal Nitrate, Everything Will Flow, Metal Mickey. Mention spéciale pour le superbe Killing Of A Flashboy. Le leader de Suede fait tournoyer son micro, vient régulièrement au contact des premiers rangs et s'exprime en français. Il réussi à mettre le feu et à faire chanter un public qui méconnait pourtant le groupe. Le concert passe vite, et se termine avec Beautiful Ones sous une belle ovation.


Soirée Brit Pop/Rock avec The Libertines après Suede. C'est sur All You Need Is Love des Beatles que Pete Doherty, Carl Barât, Gary Powell et John Hassall entrent en scène. Pete Doherty assagi semble en pleine forme. Carl Barât et lui bougent beaucoup sur scène et chantent la plupart du temps sur un seul micro. Le concert est très bon : Barbarians, Fame And Fortune, You're My Waterloo, Anthem For Doomed Youth et un super enchainement Gunga Din/Can't Stand Me Now. Le public est parsemé et le devant de la scène est très accessible. Étonnant... Où sont les gens ? En tout cas on ne boudera pas notre plaisir devant cet excellent concert des Libertines. Tellement bons quand ils sont en forme.



DIMANCHE:
Alan Vega ne s'est pas réveillé ce matin. R.I.P. vieux taré.

Plus de Pré-fouille et fouille très très light.
On arrive à la fin du concert de Jain que nous avons vu il y a 15 jours à Beauregard. Beaucoup d'enfants et de familles sont venus pour elle de bonne heure. Pas une grande idée que de la programmer à 14h en ouvrant les portes 1/2 heure avant. Nombreux sont ceux qui n'ont pas pu rentrer à temps.

Et nous, pourquoi sommes-nous là aujourd'hui ? 3 groupes seulement nous intéressent, donc on est en mode détente. Nous avons donc le temps de flâner vers Gwernig : écouter un peu Sofiane Saïdi, admirer l'équilibre des Afuma - Echassiers du Togo et même jouer un peu au ballon avec un couple et son fils. D'ailleurs, à l'heure où les organisateurs envisagent une cinquième scène pour 2017, je ne cesserai de regretter la Garenne et ses Arts de la Rue qui étaient une si belle bulle dans ces 4 jours de bruits et de fatigue. Quel dommage d'avoir supprimer cela. 


Allez, on commence avec Jake Bugg. Je l'avais zappé un peu à Beauregard il y a quelques années, cette fois, j'y étais. Le garçon s'est étoffé un peu physiquement. Moitié Stuart Sutcliff moitié Jack White. Bon, il bouge moins ! Très statique, le set bien qu’agréable est vite lassant. Son deuxième album m'avait beaucoup plu, mais le dernier qui vient de sortir est nettement en dessous. Et en live, ça ne laisse pas un souvenir impérissable. Passons. 


La première bonne surprise du jour se passe sur Grall avec Las Aves (ex Dodoz). Le groupe qui vient de sortir un album produit par Dan Levy (The DØ) est excellent. Un beau mélange de Rock Electro et une pêche sur scène qui fait plaisir. Géraldine la chanteuse terminera son show en s'offrant un beau slam, sous le soleil, portée par la foule, rayonnante. Bonne nouvelle, le groupe est à l'affiche de la Teufestival 2016 et sera au Run Ar Puns en novembre à Châteaulin.


J'avais hâte de voir Lana Del Rey. J'aime bien ses albums et je me demandais ce que cela donnerait en live. Franchement j'ai été déçu. Belle mise en scène, belle déco, belle voix ! Mais je n'ai pas été captivé. Pas emmené. Il faut dire que ça parlait beaucoup autour de moi et un peu partout d'ailleurs, il était difficile d'apprécier ce concert tout simplement. Peut être en salle...je reste optimiste ;-)


Pour finir cette édition en beauté, il nous restait Editors (oui parce que Major Lazer qui clôture...déjà que c'était Guetta en 2015, c'est vraiment pas cool pour rester poli). Vraiment peu de monde devant Kerouac pour écouter et applaudir le groupe pourtant très bon. Public ingrat ;-). Les absents ont toujours tort. C'était un des meilleurs concerts du festival. Un son puissant et sombre à la Joy Division. Des titres énormes comme Munich ou Papillon pour les plus connus. Belle façon de clôturer cette 25ème édition pour nous. On en reste là !


Bilan mitigé, l'ambiance était moins sympathique globalement. La faute à la foule, à la programmation, à l'alcool, à la chaleur, au climat social, je ne sais pas. Nous garderons en mémoire des concerts superbes, quelques découvertes (moins que d'habitudes), et quelques déceptions aussi, c'est comme ça. Saluons la gentillesse et la disponibilité des bénévoles qui sont toujours au top aux Vieilles Charrues. Clairement la limite est largement atteinte niveau jauge, la revoir à la baisse ne serait peut être pas une mauvaise idée pour garder un minimum de confort et de qualité d'accueil. Entre amis, on peut se dire les choses hein ;-)

Top 5 Vieilles Charrues 2016:
1 - Pixies
2 - Suede
3 - The Libertines
4 - Ibrahim Maalouf
5 - Editors

Coup de cœur : Las Aves, Dominic Sonic,

samedi 9 juillet 2016

LES WAMPAS @ Festidreuz - 8 juillet 2016 - Fouesnant

Quelle joie ! Retrouver les Wampas sur scène après 10 ans, en ce qui me concerne, il était temps ! Didier, Jean-Mi, Tony, Niko et Effello (Florian) le petit dernier sont en Terre Bretonne à l'occasion de la 13ème édition du Festidreuz. Tout content que je suis de revoir le plus grand groupe de la scène Rock de France, je vais être sympa donc je ne vais pas chroniquer L.E.J. qui jouait avant.


C'est parti avec Je voudrais et  Les Ravers de Spézet. Didier est déjà en train de slammer dans la foule. Effello le jeune guitariste qui a remplacé Philippe Almosnino, parti rejoindre la troupe de Johnny Hallyday, apporte beaucoup de fraicheur et de punch. Pour la p'tite histoire Florian /Effello est le chanteur/guitariste de Effello et les Extraterrestres, groupe dans lequel joue également Arnold, le fils de Didier Wampas...vous me suivez ? Bref ce sang neuf se ressent dans le son et les chœurs du groupe, plus brut, plus punk. La quasi totalité du dernier album Les Wampas Font La Gueule est jouée en plus des incontournables Yeah Yeah, Manu Chao, Les Bottes Rouges ou encore Rimini


DW est déchaîné, debout sur les amplis, debout sur la foule, debout sur la tonnelle de la Régie, solo guitare à la Hendrix, notre punk ouvrier est toujours aussi généreux et spontané. Capable de provoquer un Wall Of Death et de faire monter 2 enfants sur scène dans la foulée pour hurler Ce Soir C'est Noël ! Capable également de demander au public s'il y a encore quelques personnes à jeun pour porter sa chaise, ou d'annoncer "Voilà une chanson de circonstance" avant de chanter C'est Pas Moi Qui Suis Trop Vieux, Votre Musique C'est Vraiment De La Merde !  Je connais 3 chanteuses de reprises qui ont du avoir les oreilles qui sifflent. Mention spéciale aux terribles Comme Un Punk En Hiver, Oï et Sha La La (issu du tout premier album des Wampas).


Les années passent et les Wampas sont toujours là. Toujours aussi bons. Du Rock non stop, du Rock tout à fond et une attitude fantastique, les Wampas sont bien la preuve que Dieu existe !


mardi 5 juillet 2016

FESTIVAL BEAUREGARD 2016

La 8ème édition du Festival Normand Beauregard s'achève sur un excellent bilan : 88 000 spectateurs sur 4 jours malgré une météo moyenne. Mais si Beauregard attire autant, c'est surtout grâce à une programmation toujours très belle et une organisation impeccable. Paul Langeois, le directeur du festival insiste sur ce point. Sa priorité est que tout le monde prenne du plaisir. De l'artiste au bénévole, du festivalier au technicien. Retour sur Beauregard 2016 !


JEUDI:
Plus de 26 000 personnes sont venues pour ce "before". Une soirée qui affiche complet pour le très attendu retour sur scène des Insus. Ce sont les locaux de Gandi Lake qui ouvrent cette édition 2016. Très influencé Oasis, ce nouveau talent de la scène Caennaise maîtrise déjà de belle manière la mélodie Pop/Rock à l'image de Compromised, leur dernier single. Last Train prend le relais, et malgré une belle énergie et un son Rock efficace, l'ambiance a du mal à prendre. La scène un peu grande, la configuration 1ère partie, bref le jeune groupe ne s'est pas vraiment vu récompensé sur ce coup-là.


A 21h30, plus de 30 ans après la séparation de Téléphone, Aubert, Bertignac et Kolinka qu'on appelle désormais Les Insus, arrivent sur scène sous une ovation à la mesure de l'attente. Le son est toujours là, la voix aussi et on ne boudera pas notre plaisir d'entendre (enfin) en live Crache Ton Venin, Au Coeur De La Nuit, Un Autre Monde, La Bombe Humaine, Flipper, Métro, New York Avec Toi et tant d'autres. Beauregard danse et chante à l'unisson, le groupe semble prendre son pied. La partie acoustique du milieu de set me paraît dispensable et casse un peu le rythme. Dommage, mais bon, mission accomplie et retour gagnant pour ces gaillards. Le festival est bel et bien lancé !


VENDREDI:
Nous arrivons sous la pluie pour découvrir Nuit. Vainqueurs du tremplin Beauregard, les Havrais ne laissent pas indifférents avec un style musical plutôt froid et puissant dans la lignée de Archive. Belle découverte ! Si on peu facilement se perdre dans la discographie de The Brian Jonestown Massacre (1 album par an depuis 15 ans), il était hors de question de passer à côté de leur live à Beauregard. Mené par le génial Anton Newcombe, le groupe Américain, longtemps réputé pour saborder leurs concerts en se bastonnant entre eux ou avec leur public, est désormais plus sage. Musicalement c'est parfait, un Folk/Rock moins shoegaze qu'auparavant qui monte en puissance au fil des minutes. Ils sont quand même 7 sur scène : 1 basse et 3 guitares (dont une 12 cordes électrique). L'air désabusé au centre de la scène, le fidèle Joel Gion fait ce qu'il fait le mieux depuis 15 ans ...le tambourin. Au final un set splendide de BJM avec notamment le magnifique Anemone



Feu ! Chatterton prend ensuite place sur la scène Beauregard. Le combo parisien désormais bien rodé après de longs mois de tournée soulève l'enthousiasme de l'auditoire bien qu'un peu timide. Il faudra un problème technique (coupure d'ampli) pendant La Mort dans La Pinède, pour que le rapprochement se fasse enfin. Arthur le chanteur du groupe le sent et fait preuve d'une spontanéité bienvenue, basculant les amplis retours. La prestation est plus que réussie, avec en prime une reprise sympa de J'aime regarder les Filles de Coutin et un magnifique Ici Le Jour.




Dans cette journée (à mon sens la plus belle niveau prog de tout le weekend), nous choisissons judicieusement le set de Nekfeu pour nous restaurer avant d'entrer dans le dur. Et oui ! Parce que comme Beauregard sait si bien le faire, il y a un bel enchainement à venir. Beck tout d'abord. J'étais hyper impatient de voir pour la première fois le songwriter Californien. Je n'ai pas été déçu du tout. Un live énergique, Sexx Laws, Mixed Bizness, E-Pro, sans oublier l'incontournable Loser. Très bien entouré, Beck a régalé avec une très bonne setlist et un show impeccable. Un vrai bonheur. 


Nous avons juste le temps de nous placer devant la scène John où beaucoup de monde est déjà agglutiné. Un évènement se prépare : le retour de Ghinzu. Le groupe Belge se fait rare. Le successeur de leur dernier Lp Mirror Mirror que l'on attend depuis 7 ans (et annoncé pour la rentrée) est finalement repoussé à l'année prochaine. Nous allons donc prendre notre mal en patience et savourer le moment. Quel concert ! Quelle prestation ! Le Show Ghinzu fut tout simplement énorme. Cold Love, The Dragster Wave, Mirror Mirror, Do You Read Me et deux nouveaux titres fabuleux Face et Barbe Bleue. Devant la scène, c'est un pogo géant qui se forme devant la puissance de feu de John Stargasm et sa bande. Celui-ci viendra même au contact de la foule (assez rare chez Ghinzu) pour partager cette énergie. Dernier son, dernière note, Greg Remy se tient au bord de la scène, guitare dirigée vers le ciel comme une offrande aux Dieux du Rock que Ghinzu aura honoré ce soir. Grandiose.


A peine remis, nous entendons l'appel Hey Boy Hey Girl des Chemical Brothers qui commencent sur l'autre scène. Le duo Anglais est à peine visible derrière les consoles et surtout, il y a le lightshow qui captive et monopolise le regard (presque trop). Cela dit, le set est punchy et puissant. Après la claque Ghinzu, le niveau de décibels reçu en pleine poire ne faiblit pas. Il faudra un set froid et sans âme de The Shoes pour nous faire redescendre brutalement de notre nuage. Un visuel dérangeant, franchement laid et une prestation que nous avons trouvé fade mais qui ne gâcheront pas le sentiment d'une excellente journée de festival.


SAMEDI
La journée commence bien. Le soleil est de retour sur le château de Beauregard et le site affiche une belle fréquentation dès le début de journée.


C'est Get Well Soon qui attire toute notre attention scène John. le groupe Allemand emmené par Konstantin Gropper vient de sortir un magnifique album qu'il nous tardait de découvrir sur scène. Le style de GWS est à l'image du groupe : élégant. Leur musique est délicate, un brin 80' et rappelle les mélodies des Smiths ou de China Crisis. Excellente prestation.


The Horrors sans être mauvais n'ont pas été convaincants. Je m'attendais à plus de charisme de la part d'un groupe que je connais peu il est vrai, mais qui semblait être plus attractif sur le papier. Après deux groupes plutôt calmes, ce sont les Naive New Beaters qui vont se charger de mettre l'ambiance. Le trio déjanté en formation Live arrive au bon moment, le public veut danser et la mayonnaise prend tout de suite. C'est pas plus compliqué que ça !


Sentiment de gratitude envers les organisateurs pour avoir programmé Brigitte à 19h20. Donc pipi, balade, boire, manger, rencontre avec les copains...


Prestation réussie et très dansante également pour La Femme. Le groupe français sort un nouvel album à la rentrée et son style Electro/Pop parlé allié à une dégaine atypique a trouvé écho sur la prairie.


Une légende du Rock foule la scène Beauregard : Robert Plant entouré de son groupe The Sensational Space Shifters. Difficile de ne pas penser (en permanence) à Led Zep' mais le Monsieur le sait et ne va pas nous faire le coup du "j'ai trop joué ces vieux trucs". The Lemon song, Black Dog, Dazed and Confused, Rock 'n Roll et surtout... surtout le fameux riff de Whole Lotta Love. Frissons. On a aimé ces versions réarrangées, la qualité du groupe, l'attitude bienveillante de Robert Plant envers le public, lui qui n'a plus rien à prouver à personne. Il quitte la scène sous une grande ovation, saluant le public d'un joyeux "Allez Les Bleus !".



Honnêtement, on a pas supporté Lilly Wood & The Prick. Musicalement : non non et non. Et cette manie de leur chanteuse Nili Hadida de tutoyer le public toutes les 30 secondes (tu danses, oui montre moi, tu es beau). C'est trop pénible. Que dire de The Avener... Là encore, pas beaucoup de charisme tout ça... J'ai tendu l'oreille sur quelques titres mais globalement je n'ai pas adhéré.
Il restait à verifier où en était The Kills. Après une prestation très limite ici même il y a 4 ans, on ne savait pas trop quoi attendre d'eux cette année. En formation restreinte, The Kills, sur la lancée de la sortie de Ash & Ice leur dernier Lp,  sont apparus souriants et détendus, un peu moins distants. Comme toujours, chaque pose d'Alison Mosshart semble faite pour un shooting de mode.  Les nouveaux titres Heart Of A Dog, Doing It To Death, Siberian Nights sont diablement efficaces. The Kills en mode plus brut, plus proche, ça le fait carrément !




DIMANCHE
C'est la grosse foule pour ce dernier jour. Public très familial qui confirme, s'il le fallait encore, le caractère confortable de ce festival. Sans aucun débordement, sans gros lourd qui te vomit dessus, sans cadavre au pieds des arbres (aucune évacuation sanitaire à signaler, aucun bobo), sans bourrin qui te bouscule. Des bénévoles souriants qui distribuent des boites de crayons de couleurs aux enfants, des stands de maquillage, des copeaux pour éponger la boue... ça aussi ça compte, ça aussi ça fait du bien !


C'est Grand Blanc que nous découvrons pour commencer ce dimanche. Groupe Lorrain de la nouvelle scène française New Wave, Grand Blanc est très intéressant dans son style profond et sombre. La voix du chanteur guitariste est intense et les morceaux joués sont prenants. Même la pluie qui tombait méchamment en ce début de journée n'a pas suffi à décourager le public en nombre devant ce jeune groupe. A suivre !  


Jeanne Added fait stopper la pluie. L'artiste plébiscitée par l'ensemble de la presse musicale est attendue. Un certain stress se ressent sur la scène qui parait un peu grande pour le coup. C'est sur Be Sensational qu'elle débute son show. L'alternance du chaud et du froid dans la set list nous déstabilise un peu. Sa prestation nous laisse un sentiment étrange. C'est nickel oui, mais hormis sur quelques titres comme Look At Them ou Miss It All, il manque un petit quelque chose.


Autre artiste au succès commercial cette année, Jain. La jeune chanteuse seule en scène a fait le bonheur des grands et des petits. Sans cesse a faire des aller-retours entre ses moniteurs/enregistreurs et le devant de la scène, la petite fait le spectacle. Trop à mon goût car au bout d'un moment la chanteuse se transforme en animatrice, jusqu'à looper le public et slammer dans une balle géante. Bon voilà, ambiance familiale quoi.


Comme tous les jours créneau wc/buvette/repas : aujourd'hui, Lou Doillon.


Un des moments attendus de la journée ensuite. L'arrivée en scène des précieux et rares Beirut. C'était beau à l'image du magnifique Elephant Gun. Hors des sentiers du Rock, un joli voyage à la Calexico, emmené par un Zach Condon souriant et semblant avoir bel et bien vaincu ses démons.



La mort dans l'âme, nous quittons Beirut un peu avant la fin pour se placer pour la reine PJ Harvey. Cinq ans après l'avoir vue aux Vieilles Charrues, l'impatience était grande ! Une formation de dingue avec elle, seule femme au centre de 9 musiciens. La part belle au dernier album The Hope Six Demolition Project avec Chain Of Keys, The Ministry Of Defense d'entrée de jeu. PJH est hyper appliquée, le live est rendu millimétré. La voix est incroyable. La première partie du set peu paraître un peu froid mais le meilleur est à venir en deuxième moitié (fallait pas partir !!!). The Glorious Land, The Wheel et surtout  un final superbe Down By The Water, Bring You My Love et River Anacostia mémorables. Quelle classe !


La foule est partie se positionner pour Louise Attaque. Le groupe de Gaétan Roussel écume tous les festivals d'été et après la prestation du jour, les futurs festivaliers peuvent être rassurés. Grande prestation et très grosse impression laissée. Ton Invitation, Anomalie, Léa, Nuits Parisiennes, J'T'emmène Au Vent, autant de titres repris en cœur dans une ambiance de feu.


Le groupe chargé de clôturer le festival se nomme Jurassic 5. Formation de Hip Hop old school dans le style de De La Soul ou Public Enemy. Les Californiens vont mettre le feu et retourner une dernière fois les festivaliers qui ont eu la bonne idée de rester jusqu'à la fin. Un super flow, une présence scénique sans relâche avec les membres du groupes qui alternent au chant. Sans oublier l'impressionnante platine scratch qu'on ne pensait pas fonctionnelle vu comme ça !


Beauregard, c'est terminé. Saluons une fois de plus la très bonne organisation de ce festival qui inaugurait cette année son système Cashless de paiement électronique (la John E Cash) à l'instar de nombreux autres festivals. A noter également, les initiatives d'accès du festival aux personnes "empêchées": hospitalisés, incarcérés ou en difficulté sociale. Pour finir, nous nous sommes prêtés avec plus ou moins de facilité au jeu du top 5, dont voici le bilan :

Milouze En Live Top 5 :
  1. Ghinzu
  2. PJ Harvey
  3. Jurassic 5
  4. The Brian Jonestown Massacre
  5. Beck
Coup de cœur : Get Well Soon, La Femme, Naive New Beaters.