Le 9 ème
album de THOMAS FERSEN vient tout juste de sortir et l’artiste nous fait le
plaisir de passer en Finistère, à Landivisiau pour être précis. Un nouvel opus
qui surprend par son orchestration et son écriture très « Nino Ferrer ».
Nouvelle orientation musicale née de la rencontre du chanteur avec le
groupe Lyonnais « the Ginger Accident ». Il n'en fallait pas plus pour nous convaincre d'aller revoir (après de nombreuses années) ce talent indéniable de la chanson Française.
C’est en famille que nous nous rendons au concert. Les filles connaissent bien les albums que nous avons à la maison et plus particulièrement une chanson "La Chauve souris" apprise à l’école (l’Instit’ à du goût), l’occasion était belle de partager ce moment ensemble. La salle est pleine, et je ne peux m’empêcher de remarquer la composition du public…Enfants, ados, parents et grands parents, toutes les générations réunies ! Ce n’est pas donné à tout le monde de faire l’unanimité à ce point dans les familles.
20h45 les 6
musiciens du groupe entrent en scène. On attend plus que lui. Il arrive !
Pantalon rouge, chapeau, des chaussures noires en guise de gants pour rappeler
la pochette de l’album. Souriant, dansant,
toujours impeccable, Thomas Fersen prend du plaisir sur scène à nous présenter
ses nouvelles histoires et fables. Il assure et joue comme à son habitude avec
le public. Il le charme et le pique « Elles
ont toujours un pet d'travers…Avec les femmes faut êt'sévère »chante-t-il sourire en coin dans
le tendre "Pingouins des îles". Il lui demande même de lui montrer
ses fesses dans le malicieux "Coccinelle". Une coccinelle qui vient
se compléter un bestiaire commencer il y a plus de 20 ans déjà.
Pendant plus de deux heures de concert et 3
rappels, Thomas Fersen va interpréter 28 titres ! La totalité de son
dernier album et un florilège de ses meilleures chansons. Alternant les
versions orchestrées, celles plus intimistes, seul au piano, sans oublier celles
jouées avec son incontournable Ukulélé. Ce Breton d'adoption comble son public qui le
lui rend bien ! Paroles reprises en chœur, rires, visages éclairés d’un
large sourire, l’ambiance est là et la complicité évidente.
Vous l’aurez compris,
ce fût un excellent concert avec de moment de pur plaisir : Mais oui mesdames, Joe la Classe, St Jean
Du Doigt, Pégase, Zaza, Louise, et bien sûr…..La Chauve souris !
Une dernière fois Thomas
Fersen revient, seul au piano pour interpréter le terrible et magnifique "Jean".
J’ai adoré !
Pas de long discours sur ce concert puisque nous sommes au
lendemain du passage de Sinéad O’Connor à Landerneau. En grand fan que je suis,
je ne pouvais pas résister à revoir my favorite
artist sur scène. Petite différence par rapport à Fête Du Bruit, il s’agit
ce soir d’un concert entier et pas d’un passage en festival…si si, ça change
pas mal de chose ! Set List plus longue (4 titres de plus) et public venu
uniquement pour elle, d’ailleurs l’Espace Marine affiche complet avec plus de 3 000
personnes sous le chapiteau. Une fois de plus un somptueux
concert, avec en prime une chanson jouée pour la première fois en Live issue de
l’album méconnu "Gospel Oak" et également le superbe "Jackie", titre de son tout premier album paru en 1987, et que j’espérais bien
entendre ce soir. Vœu exaucé !
Le Festival Landernéen honore sa
5ème édition de la plus belle des manières : SOLD OUT ! Un
exploit en ces temps difficiles pour la plupart des festivals. La raison
principale de ce beau succès tient tout simplement dans une programmation
franchement bonne et une localisation en centre ville qui facilite pas mal les
choses pour les festivaliers. Nous étions déjà venus il y a 2 ans pour une
journée marquée par l’annulation de dernière minute du groupe que nous voulions
voir à l’époque, THE HIVES (Nous nous sommes rattrapés depuis ;-). Cette
année c’est MADNESS, SNOOP DOGG/LION, THE UNDERTONES, SAEZ, ASF AVIDAN, THE
DANDY WARHOLS, PETER DOHERTY et quelques autres qui sont à l’affiche. Mais la
seule artiste qui m’a tout de suite fait prendre mon billet, c’est la grande
SINEAD O’CONNOR que je me faisais une joie de revoir. Nous nous sommes rendus à
ce festival avec Lisa & Louise. C’était très chouette de pouvoir partager
ce moment avec elles et nous avions choisi de partir juste après le passage de
mon Irlandaise préférée, histoire de préserver encore un peu les oreilles et
les yeux innocents de nos filles chéries…Bah oui parce que après 21h00, l’attitude
et l’état de certains festivaliers (et festivalières !) ne sont pas un
spectacle pour enfants !
C’est l’excellent groupe garage
THE JIM JONES REVUE que nous avons eu le plaisir d’entendre en ce début d’après
midi à Landerneau. Un bon Rock nerveux, sans fioritures, entre Jerry Lee Lewis
et The Jon Spencer Blues Explosion. J’ai beaucoup aimé les voir sur scène après
avoir écouté souvent leurs albums.
Puis c’est l’énigmatique PETER
DOHERTY qui entre en scène. C’est la 3ème fois que j’assiste sans le
vouloir (en Festival) une prestation de l’anglais. Personnellement depuis le
split des LIBERTINES, son premier groupe, je n’ai rien trouvé d’intéressant
chez lui. Ni dans son nouveau groupe BABYSHAMBLES et encore moins dans son
album solo…J’étais donc hyper sceptique sur le bonhomme…Il entre en scène vêtu
d’une marinière (bien joué au pays d’Armor Lux), chapeau et imperméable
Colombo. Concert de 50 minutes seul en scène avec une guitare sèche et
quelques danseuses (et un passage éclair
d’une violoniste).
C’était quand même pas mal et finalement assez touchant de
sincérité. Nous auront droit au premier couplet en français des "Copains
d’abord" de Brassens et une belle reprise de "Tears dry on their own"
d’Amy Winehouse en guise d’hommage à son amie disparue. Mais ce qui est triste
avec Peter Doherty, c’est cette image de déglingué bourré qu’il entretient on
ne sait pas trop pourquoi tel un Gainsbarre de 30 balais. 4 bières "cul
sec" sous les hourras du jeune public qui l’encourage…bon…pas
besoin de cela. D’autant que l’on perçoit bien que tout ceci est plus une
réputation à entretenir qu’autre chose…dommage !
Reste plus après cela que se
positionner au premier rang pour ne pas perdre une miette du concert de SINEAD
O’CONNOR. La dernière fois que nous l’avions vu c’était il y a deux ans à
Paimpol. Elle était apparu méconnaissable, cheveux longs et très enveloppée. Et
malgré un bon concert à l’époque nous l’avions sentie mal dans sa peau et cela
se voyait. L’irlandaise est réputée pleine de talent mais aussi très fragile…mystère
donc avant son entrée en scène. Le doute est effacé dès son apparition. Le
changement est incroyable. C’est une chanteuse souriante, visiblement détendue,
avec au moins 15 Kg de moins que nous avons la joie de voir sauter sur scène.
La voix est toujours aussi incroyable, les chansons choisies sont très énergiques
et très Rock, un signe qui ne trompe pas sur la bonne phase psychologique de l’artiste.
C’est la première fois que je la vois chanter les yeux grands ouverts, regardant
son public, elle qui a pour habitude de fermer les yeux pendant la quasi-totalité
de ses concerts.
Mention spéciale à "Reason With Me" comme un aveu sur
ses problèmes comportementaux et au violent "Take Off Your Shoes" qui
traite du silence de l’église sur les actes pédophiles des curés Irlandais !
Les tubes ne sont pas oubliés "Emperor’s new clothes", "Thank you
for hearing me", et bien entendu "Nothing Compares 2 U". Un
excellent concert et une Sinéad O’Connor dans une forme Olympique ! C’était
super !
La programmation des charrues
2013, bien que très alléchante avec notamment la venue de Neil Young, n’a pas
su attirer le nombre de festivaliers attendus. L’annulation d’Elton John une
semaine avant l’ouverture du festival n’a pas arrangé les choses certes, mais
les organisateurs ne pourront pas tout rejeter sur ce problème de dernière
minute. Car malgré un temps magnifique durant les 4 jours, un samedi archi
complet, un vendredi relativement honnête, "seuls 160 000 festivaliers"
sont venus fouler la plaine de Kerampuilh. La faute à une programmation du
Dimanche pas assez attirante et à un jeudi pas assez rassembleur. Mef !
Jour1 :
RAMMSTEIN !!!
Le jeudi était annoncé exceptionnel
avec la venue des Allemands de RAMMSTEIN et leur show pyrotechnique jamais vu
en terre Bretonne. Nous avions hâte de voir ça ! Tout d’abord, c’est le
timide RAPHAËL qui était chargé d’ouvrir l’édition 2013. Tâche visiblement trop
lourde pour le bobo romantique tant sa prestation fût transparente. On l’a déjà
oublié…Heureusement pour nous, THE HIVES vient enfin lancer le festival à
grands coups de riffs et de hurlements.
Après une prestation inoubliable sur la
scène Glenmor en 2008, les Suédois ont été à la hauteur des attentes du public Breton.
Des retrouvailles dans la joie et la sueur. Un set bien rodé et une proximité avec le public qui
ravit toujours autant.
Place à l’évènement de la soirée. Durant deux heures le
groupe allemand va nous faire la totale, lumières de folie, fusée, lance
flamme, torture, vomissement, sodomie, et un final orgasmique avec une
éjaculation géante sur une foule aux anges (si si, j’vous jure).
Musicalement c’est du costaud, "Du
Hast", "Du Riechst So Gut" …puissant, impeccable, une mise en
scène incroyable, RAMMSTEIN n’a pas déçu.
Sans être obligatoirement fan de leur
musique et de leur chant, le concert fût effectivement un grand moment et
valait largement le détour ne serait-ce que pour l’aspect visuel. Mémorable !
Jour2 :
PATRIIIIIIIIIIIIIICK !!!
Le jour qui à fait tant débattre dans
les chaumières et sur les réseaux sociaux. PATRICK BRUEL remplace ELTON JOHN…Scandale ?
Et bien non m’sieurs dames ! Déjà pour trouver une tête d’affiche du
calibre de Sir Elton John avec une semaine de délai…franchement c’est raide !
Plus d’un festival n’aurait rien trouvé du tout ! Donc sur ce coup là, il
faut plutôt saluer la réactivité de l’organisation et la disponibilité du
chanteur qui vient affronter un public pas totalement satisfait de la tournure
des événements !
Moi qui suis totalement imperméable à la musique de BRUEL,
je dois admettre que le bonhomme à fait deux heures de concert impeccables. Il
lui aura fallut moins de 5 minutes pour mettre tous les sceptiques dans sa
poche. Bref qu’on aime ou qu’on n’aime pas…BRUEL a carrément assuré et restera pour
pas mal de monde (bon c’est vrai essentiellement des filles) un très bon
concert de cette édition (j’en reviens pas d’écrire ça !).
Autres artistes
vu durant ce vendredi, ROKIA TRAORE, la belle Malienne nous a facilement
conquis avec son "Beautiful Africa", bien plus que LILLY WOOD &
THE PRICK au passage.
Petit tour sur la scène Grall pour écouter les talentueux
JUVENILES. Nous avons vu les Rennais il y a 2 semaines à Beauregard et ce
nouveau concert auquel nous assistons ne fait que renforcer le sentiment que ce
groupe à un potentiel énorme et qu’il faudra sans aucun doute compter sur eux
pour les années à venir.
LESCOP et sa French NewWave, située quelque part entre
Daho/Yves Simon/DanielDarc, fait le taf
mais ses mimiques façon Ian Curtis sont un peu agaçantes. Arrête de faire le
beau ténébreux et souris un peu !!!
Un des évènements de la journée se
passe sur Gwernig, la chanteuse Coréenne YOUN SUN NAH vient faire étalage de
son talent immense. Accompagnée de Wulf Wakenius, guitariste génial d’Oscar Peterson (rien que
ça !), YOUN SUN NAH sera à mon sens le meilleur concert du jour. "Momento
Magico" résume bien le sentiment qui plane sous le chapiteau de la petite
scène.
Le public ne cesse d’acclamer l’artiste, nous aurons droit à une version
lyrique de "Enter Sandman" le fameux tube de METALLICA et il faudra 2
rappels pour calmer les ardeurs des spectateurs qui ne veulent pas que se
concert se termine. Un triomphe !
Nous finirons par un dernier crochet sur
Grall avec BRNS puis au loin la prestation réussie de -M- invité permanent du
festival que nous nous lassons d’entendre il faut bien l’avouer. Bel hommage
rendu cependant par le chanteur sur "la bonne étoile" à Jean-Philippe
Quignon, Co-président du festival décédé l’année dernière.
Jour3 : HEY HEY, MY MY !!!
Sold out ! 65 000 personnes
attirées par la belle affiche du samedi avec en point d’orgue le Loner en
personne : NEIL YOUNG ! Mais la scène Glenmor en ce début d’après
midi c’est d’abord FéFé qui va mettre le feu et marquer une nouvelle fois de
son Flow et de sa bonne humeur la plaine Carhaisienne. L’ex leader des Saian Supa
Crew avait déjà enflammé le public des Vieilles Charrues il y a 3 ans, le
challenge était beau…réitérer le succès de 2010 mais sur la grande scène cette
fois !
Et bien ce fût encore meilleur ! Féfé a retourné littéralement
la foule et s’est vu attribuer illico la nationalité Bretonne et les clés de la
ville tant le gars sait y faire. De la spontanéité, un franc parler qui fait
mouche, des titres que l’on reprend en cœur et voici le chanteur une nouvelle
fois traversant la foule et recevant tout l’amour d’un public qui ne se lasse
pas de l’entendre. Chapeau !
Nous faisons l’impasse sur Biolay, Asaf
Avidan et d’autres pour aller prendre un bon bol de fantaisie en tout genre au Verger.
Mentions spéciales au CUBITENISTES pour leurs photos 3D délirantes, à LA
COMPAGNY MAGMANUS avec leurs acrobaties ponctuées d’humour, et enfin à LA ROUE
DE LA MORT et ses serveurs funambules… très impressionnant.
Le grand moment de la
soirée arrive enfin. Tout le monde retient son souffle et prie en secret pour
que la prestation tant attendue de NEIL YOUNG ne ressemble pas au fiasco BOB DYLAN
ou LOU REED des années précédentes. Nous serons rassurés dès les premiers
accords. NEIL YOUNG accompagné de son fidèle Band THE CRAZY HORSE est en pleine
forme. Sa voix est intacte, le grand gaillard est en mode guitare électrique et
prend visiblement son pied sur scène.
A l’honneur les très bons titres de son
dernier album en date "Psychedelic Pill" (le 33ème). Au milieu de
son set, le Canadien fait une petite parenthèse Folk et nous offre le
légendaire "Heart Of Gold" suivi de "Blowin’ in the wind"
reprise magnifique de Dylan, comme un pied de nez à la piètre prestation de son
illustre ainé au même endroit il y a 1
an…tout un symbole.
Qu’importe si certains morceaux sont un peu longs, on prend !
Deux heures de Rock glorieux, de légende et d’histoire, se terminant par le
fameux "Hey hey, my my" Hymne de toute une génération grunge. Bref…NEIL
YOUNG : Immense respect ! Difficile après pour le talentueux HANNI EL
KHATIB d’enchainer, mais c’est sans complexe que l’américain joue ses compos
très influencées Balck Keys ou encore White Stripes.
Un bon set qui manque
encore un peu de personnalité. Rideau ensuite, pas de festival pour nous
Dimanche. Une journée avec des groupes que nous avons vu récemment (ALT-J, Vaccines,
Phoenix) et d’autres qui nous attiraient moins tout simplement. Reste une
édition franchement bonne avec des moments d’anthologie et toujours une
ambiance unique générée par l’envie du public Breton de faire la fête et une
affiche très variée qui tente chaque année de réunir et de combler un maximum
de monde tout âge confondu. Ce n’est pas une mince affaire !
Le Festival
Beauregard présentait pour sa 5ème édition, une affiche imparable. Sans aucun
doute la plus attrayante depuis sa création en 2009. Volontairement orienté
Pop/Rock Anglo-Saxon, Beauregard aligne une programmation exigeante, capable de
proposer le même jour des artistes tels que NICK CAVE et DEAD CAN DANCE. Choix
audacieux des organisateurs qui font petit à petit de ce festival, un
rendez-vous musical incontournable.
John Who ?
Tel Keiser
Söze, Robin Masters ou Starbuck, le propriétaire du somptueux château de
Beauregard rechigne à révéler son identité. Certains festivaliers s’en donnent
pourtant à cœur joie pour provoquer ce personnage virtuel : silhouette
fantomatique noire, pancarte ou Tattoo « I ♥John »,
Merchandising autour du personnage, les « Merci JOHN » qui pleuvent
sur les réseaux sociaux. Le coup est réussi, le festival est quelqu’un !
Jour 1 :
Le groupe
69 annulé la veille pour raison médicale, c’est le régional de l’étape GOODBYE
HORSES qui se charge d’ouvrir les festivités sous un soleil de plomb. Vient
ensuite HALF MOON RUN, le trio Canadien nous surprend avec des mélodies
impeccables pouvant rappeler certains titres de Radiohead. Souriants et
détendus, les 3 jeunes musiciens charment sans difficulté le public. Ce groupe
est très prometteur ! THE VACCINES prend un relai un peu plus énervé, on a
adoré "Wreckin
Bar" et ses 1min25 joués à fond façon Ramones.
Les moustachus de LOCAL
NATIVE arrivèrent à point nommé pour une petite pause dans l’herbe sur fond
musical de luxe. Courte pause car l’un des évènements de la soirée se prépare
scène A. Le groupe culte de Manchester NEW ORDER est en exclu nationale ce soir
à Beauregard. Plutôt rare sur scène, les fondateurs de JOY DIVISION sont bien
là. Seul Peter Hook, le bassiste légendaire, est absent puisque fâché avec les
autres membres du groupe depuis 7 ans. Qu’importe, nous n’avons pas boudé notre
plaisir avec les fabuleux "Ceremony", "Blue Monday",
"Temptation" et un final bercé d’émotion avec "Love will tears
us apart". L’écran affiche une photo de Ian Curtis…hommage inévitable que
New Order n’a pas esquivé.
La transition est de haute volée puisque ALT-J prend
place à l’autre bout du parc. Le groupe de Leeds est bon…très bon ! La voix
de Joe Newman est irrésistible, le charme opère immédiatement. Mention spéciale
pour "Mathilda" en hommage au film de Luc Besson.
C’est
l’incontournable -M- qui enchaine et fait le show. "Mojo",
"Machistador", "Océan", Lunettes lumineuses, snippet de Daft
Punk de circonstance, le français a su toucher un large public par sa poésie et
son énergie. Les amateurs de riffs acérés étaient déjà devant la scène B, prêts
à prendre une bonne rasade de Rock’n Roll avec les gros malades de JON SPENCER
BLUES EXPLOSION. Pendant une heure, le trio New Yorkais a enchainé les titres
non stop comme un boxeur enchaine les coups pour mettre son adversaire au
tapis. On est ressorti K-O !
Jour 2 :
Arrivés tôt en ce début de 2ème
jour de festival, nous avons eu un gros coup de cœur pour GABLé. Le groupe
Caennais inclassable a littéralement capté notre attention, jouant un Rock
autiste puissant entrecoupé de bruitage en tout genre…bluffant, à écouter
d’urgence!
Ceux qui ne connaissait pas ROVER ont pu apprécier sa Pop tout en
finesse tandis que OXMO PUCCINO faisait étalage de tout son talent d’écriture.
Peu connu en France et adulé en Angleterre, THE MACCABEES n’a pas raté
l’occasion de briller. Guitares soutenues, belles envolées musicales, le groupe
de Rock indépendant emmené par 6 musiciens sur scène est lui aussi une belle
découverte. Passons au Folk avec l’étonnant JAKE BUGG qu’on ne cesse de
comparer à Dylan (jeune…je précise), le prodige de 18 ans se débrouille
franchement bien et son tube "Lightning Bolt" trouve naturellement
écho.
Tout comme l’inévitable "Hey Ho" que THE LUMINEERS entonne quelques minutes plus
tard et que la foule reprend en cœur.
Retour au Pop/Rock avec BLOC PARTY. Le
groupe ayant décidé de faire un break à l’issu de la tournée estivale, son passage
était très attendu à Beauregard. Bien sûr les tubes "Banquet" ou
"Helicopter", ont été joués mais ce sont les morceaux de leur dernier
Lp "Four" qui auront retenu notre attention, notamment le splendide
"Truth". Retour au calme avec une autre exclusivité du
festival : BAT FOR LASHES. La venue du groupe emmené par la magnifique
Natasha Khan est une des fiertés des organisateurs. La suite va leur donner
raison. La chanteuse vêtue d’une combinaison à fleurs très ₺ABBA₺, va captiver à elle seule tout le
public. Les chansons de Bat for Lashes sont aériennes, rythmées, toutes
marquées par le talent de la jeune chanteuse. En témoigne le splendide "Laura"
issu de son dernier album qui restera comme l’un des grands moments de la
soirée. Elle, a capella, la foule comme envoutée dans un silence de cathédrale.
Magique.
Tout juste remis, nous filons pour le début du set des SMASHING
PUMPKINS. Billy Corgan et sa bande débute le show très fort avec "Tonight,
tonight", "Bullet for butterfly wings", une belle reprise de
Bowie "Space oddity", et dans la foulée "Today". Billy
Corgan, 25 ans après ses débuts a toujours cette même voix exceptionnelle. Le
concert est un peu statique mais au final, tous les tubes du groupe seront
joués pour le plus grand plaisir des fans. La foule rassemblée devant la scène
est nombreuse et en réclame un peu plus au rocker chauve. A la fin du concert,
il revient et offre en rappel "1979".
Après ce retour quelques années
en arrière avec les Smashing, c’est l’infatigable MILES KANE qui va démontrer à
tous une fois de plus que la POP est anglaise et que lorsque vous venez de
Liverpool, elle coule dans vos veines. Toutes ses chansons sont des modèles du
genre, refrains impeccables, guitares omniprésentes, une énergie débordante et
une maitrise telle que tout semble facile. C’est dans les gènes j’vous
dis !
Jour 3 :
Le soleil cogne toujours autant, le
chanteur des JUVENILES a sorti ses belles lunettes colorées pour lui faire
face. Le groupe Rennais qui fait sensation sur les radios avec "We are
young", œuvre dans un pur style électro/Pop proche de Phoenix. Très bonne
entame en ce dernier jour de festival.
Sur l’autre scène, BALTHAZAR est
maintenant habitué à jouer devant des foules. L’année dernière aux Vieilles
Charrues le groupe Belge avait fait un passage remarqué sur la scène Xavier
Grall. Marchant dans les pas de leurs glorieux ainés DEUS, Balthazar joue une
musique à la fois tendue et raffinée et se montre très efficace. Place à la
chanson Française, puisque c’est OLIVIA RUIZ et BENJAMIN BIOLAY qui se relaient
avant de laisser le champ libre au show dévastateur de THE HIVES. Les Suédois
ont rappelé de la plus belle des manières que les Vikings sont chez eux en
Normandie. Dès les premières mesures de "C’mon" The Hives a mis le
feu. Un set calibré pour la scène où le chanteur Pelle Almqvist, fils scénique
de Mick Jagger, a soulevé la foule une nouvelle fois. Bavard, généreux, un brin
mégalo, le leader du groupe va même jusqu’à s’approprier le célèbre château de
JOHN « Maintenant, c’est le château de LES HIVES ! Nous serons là
tous les ans ! » …Je pense que personne n’y trouvera d’inconvénients.
Les Lillois de SKIP THE USE ont la lourde tâche d’enchainer derrière eux et de
précéder le monumental NICK CAVE & THE BAD SEEDS…car c’est bien l’un des
évènements de la soirée. Le dandy Australien débute très fort avec
"Jubilee street". Très en forme, tactile avec les premiers rangs,
NICK CAVE régale. Les Bad Seeds sont impressionnants de puissance et de précision.
Alternanttitre punk tel que "The
Mercy Seat" et ballade façon Leonard Cohen comme"Push the sky
away". Une énorme claque !
Et comme si cela ne suffisait pas, c’est
avec le groupe mythique DEAD CAN DANCE que la soirée se poursuit. Lisa Gerrard
et Brendan Perry, nous transportent avec leur musique coldwave/tribal. Les voix
sont incroyables, l’ambiance est planante, c’est parfait tout simplement. Les
Nantais de C2C vont ensuite assurer le show et clôturer cette 5ème
édition en beauté.
Beauregard se termine après 3 jours de
très grande qualité. L’affluence est
estimée à environ 53 000 festivaliers soit l’équivalent de l’année précédente
qui fût l’année record. Pas de baisse notable donc, ce qui n’est déjà pas si
mal en cette période difficile pour les festivals.
Nos TOPS:
Nick Cave & the
Bad Seeds
The Hives
Bat For Lashes
Jon Spencer Blues
Explosion
Miles Kane
New Order
Smashing Pumpkins
Dead Can Dance
Nos Coups de Coeur:
Gablé
The
Maccabees
Alt-J
Le
bus Dj set installé dans la zone franche entre les deux scènes (avec
l’excellent POP THE FISH)
Il se dégage comme un léger souffle de nostalgie en ce samedi soir à Concarneau. Faisant face à l’océan, le Centre des Arts et de la Culture baigne dans la lumière chaude du soleil couchant. Une ambiance très Edward Hopper. Il suffirait du grand écran d’un Drive-In sur la plage, de 2 ou 3 Vespa et de quelques Buick sur le parking pour que le tableau soit complet. Cadre parfait pour accueillir l’épatante Sallie Ford et son groupe The Sound Outside.
La première partie est assurée par les Handcrafted Soul. Ce duo parisien (accompagné de 3 musiciens pour l’occaz’) très ancré dans la période Fifties nous sert un cocktail de Pop/folk/blues qui visiblement fait son effet dans le public venu nombreux. Ça swingue, ça se tortille, ça danse le rock même ! Un set bien rodé et apprécié.
Accompagnée des trois Zicos qui forment The Sound Outside, Sallie Ford entre en scène vêtue d’une robe que les Bretons qualifieront de Marinière et de lunettes papillon. Guitare Fender à la main, l’américaine est venue présenter son nouvel album sorti en mars "Untamed Beast" (Bête Indomptée), un titre qui lui colle à merveille.
Plus Rock, plus abouti, le groupe a su se libérer d’une étiquette Rétro collée un peu trop vite. Orientation décomplexée clairement évoquée sur les excellents "Rockability" et "They told me"
Jeff Munger à la guitare semble toujours aussi nonchalant. Lui et ses 2 acolytes (Tyler Tornfelt à la basse et Ford Tennis à la batterie) sont impressionnants d’aisance et d’efficacité. Avec leur air de ne pas en avoir l’air, The Sound Outside assure une rythmique impeccable et un son Tarantinesque qui régale les oreilles. Ça semble facile à faire...ça ne l’est pas !
La voix de Sallie Ford est incroyable, tantôt rageuse (Devil/Cage/I swear...), tantôt douce (Paris/Write me a letter/Lip and Hips…). Après un passage remarqué aux Transmusicales et aux Vieilles Charrues, le talent brut et rare de Sallie Ford se confirme ce soir sur la scène du CAC. Mention spéciale aux excellents "Against the Law", "Addicted" ou encore "Nightmares".
La moitié du premier album, une reprise de Loretta Lynn et la totalité du Lp sont jouées à l’exception de "Roll Around"(magnifique ballade qui le clôture) que j’aurais vraiment aimé entendre ce soir. Allez ! On ne va pas faire la fine bouche tant le show de Sallie Ford & The Sound Outside fut de grande qualité.
Hors de question de rater la venue du roi, du taulier, de l’homme
le pus crédible et intègre de la scène Punk Rock Française. Direction La Ferme Gwernandour à Brasparts ou
Didier Wampas posait son sac et sa guitare. Le leader des Wampas est cette
fois-ci accompagné des excellents Bikini Machine, groupe avec lequel il a
enregistré son ouvrage solo "Taisez-moi" et avec qui il a voulu
prolonger le plaisir en réalisant un nouvel album plus brut intitulé "Comme
dans un garage".
C’est la première fois que DW se produit dans la salle
mythique des Monts d’Arrée, raison de plus pour ne pas manquer l’occaz’ !
Le concert débute par "Viré de Skyrock", Didier est en costard rouge, les Bikini
Machine sont sapés façon The Hives, la classe !
Les nouveaux morceaux
joués sur scène sont terribles, mention spéciale en ce début de set à "Rodolphe",
"Ouououh" et bien sûr "Punk
Ouvrier", cette chanson qui le décrit si bien.
Didier, comme à son
habitude, n’hésite pas à descendre danser avec le public, chacun réclame son
instant slow, son accolade ou son coup de micro. Le public adore et se presse à
la rencontre du chanteur comme on vient chercher la bénédiction du pape. Vient
ensuite le superbe "Si tu me quittais des yeux" en hommage à Jean-Luc
Le Ténia son camarade disparu. Après
nous avoir crié son allergie au groupe Génésis sur un précédent album des
Wampas, c’est le disco qui en prend pour son grade cette fois-ci avec "Le Disco ça pue", suivi d’un "Petit
Pd" réclamé par quelques un dans la salle.
Didier quitte la scène quelques
instant, revient avec une veste blanche, puis sous les lumières tamisées, entonne
les premières paroles « Je me lève…et je te bouscule…». Tout le monde est scotché
par cette version de "Comme d’habitude". Le couplet en français, le
refrain hurlé en anglais, cette version mi Claude François mi Sid Vicious est
tout simplement extraordinaire. Le sommet de la soirée sans aucun doute.
Ça pogotte
devant la scène sur "3ème corde" et après un rappel
comprenant entre autre le très bon "Temps X", le concert s’achèvera
sur l’hymne "Quelle Joie". Malgré une affluence qui n’était pas à la
hauteur de l’affiche, Didier Wampas remarquablement
bien entouré avec Bikini Machine, a su
une fois de plus donner une véritable leçon de Rock et d’Amour sur scène.