IT IT ANITA + DITTER @ la Carène, 17 mai 2024 - Brest
Après deux concerts axés folk (Cat Power puis Timber Timbre), le temps était venu de repousser le potard du volume en butée. La Carène proposait ce vendredi la soirée idéale pour replonger dans le bain à remous avec DITTER et IT IT ANITA. D'un côté, un joyeux post punk décomplexé, de l'autre un rock noisy puissant et ravageur. De quoi se décaper le conduit auditif et préparer son body summer festival de la meilleure des façons. Let's go !
Vous expliquer comment on s'est tous retrouvé à chanter en cœur le refrain Bz Bz Bzzzzzz Blop Blop, soit le bruit d'un vibromasseur en action (que vous avez tous reconnu bien entendu), ce n'est pas bien compliqué. C'est tout simplement que Ditter est assez irrésistible sur scène et on se prend très vite au jeu, côté chant et côté "bouge ton corps". La rythmique de Sam et François, respectivement à la basse et à la guitare, est imparable et la présence scénique de la pétillante Rosa, au chant, est tout aussi efficace. Le style musical du groupe est assez large, le côté club de Follow No One et de Me Money & Politics peut rappeler M.I.A ou The Dø quant à I Do Hate You ou Lalala Song, elles naviguent plutôt vers The Libertines ou Wet Leg.
Ce qui émane surtout de Ditter c'est un plaisir immédiat ! Des chansons très accrocheuses dotées d'une pointe d'humour et d'une bonne humeur très communicative, un vent rafraichissant même à travers des textes sérieux comme Cherche Pas(seul titre chanté en français), qui aborde le sujet du consentement, sur un tempo rock soutenu, à la Mademoiselle K. Le set est passé très vite, je ne me suis pas ennuyé une seconde à voir cet hydre à trois têtes s'agiter devant nous et nous manger tout cru depuis les premières notes du concert jusqu'aux dernières. Mention spéciale à U Need A Break, que j'ai trouvé particulièrement jubilatoire. Belle découverte !
Le changement de plateau est l'occasion de passer au Merch féliciter le trio de Ditter, en place et tout sourire pour dédicacer son Ep : Me Money & Politics. Je profite de cette pause pour saluer les darons de Fréquence Mutine et du Novomax que je croise près du stand de Christophe Mevel de Bad Seeds, venu avec quelques bacs contenant les plus belles galettes de son shop. Je vois l'album de Beth Gibbons, Lives Outgrown sorti ce jour et produit par Lee Harris, le batteur de Talk Talk, c'est parti pour de savoureuses minutes d'échanges sur notre amour commun pour ce groupe fabuleux. Colour Of Spring, Spirit Of Eden, Laughing Stock, 'O'Rang, tout y passe...nous aurions pu en parler des heures. C'était bien sympa !
Retour dans le Club de La Carène, où il fait déjà super chaud avant même le début de set de It It Anita, ça promet ! J'ai le souvenir du passage du groupe au festival invisible 2019 ici même enfin dans le hall (et pas dans le couloir comme l'a évoqué, pendant le set, Elliot, à la basse 😄). Quatre sur scène à l'époque, trois aujourd'hui après le départ de Damien Aresta, et ça fait encore plus de bruit ! Reste Michaël Goffart (chant et guitare), Elliot Stassen (chant et basse) et Bryan Hayart (batterie), absent ce soir et remplacé par un autre batteur très efficace dont j'ignore le nom.
L'entrée en scène sur Proud Mary de Creedence Revival est un leurre, tout comme la pochette de Mouche, leur dernier album, qui est un gros plan d'un golden retriever tout choupinou. Parce qu'avec ces gars là, musicalement on est plus sur du pitbull terrier ou du rottweiler. Disposés face à face sur scène, Michaël et Elliot se partagent le chant et se renvoient le bâton de dynamite. Brutal et rapide, It It Anita a musclé son jeu (encore plus) sur ce troisième album défendu ce soir sur scène. L'énergie dépensée est impressionnante, les titres sont puissants à l'image de Disgrace, Crippling Guilt, Don' Bend (My Friend) ou encore Ode To William Blake que j'ai vraiment beaucoup aimé.
Le public est au taquet et est très communicatif, ce qui semble ne pas déplaire au groupe liégeois. "C'est la troisième fois qu'on joue à Brest, c'est toujours génial...maintenant il nous faut encore de l'eau parce que pour vous c'est l'ouest mais pour nous c'est le sud ici !" explique Elliot, amusé, en reprenant son souffle. Michael lui, profite de ces quelques temps morts pour changer sa guitares après l'avoir martyrisée sans ménagement. Le groupe continue en mode Beastie Boys avec Psychorigid, puis revient au hardcore avec 11, titre plus ancien issu de l'album Laurent, et Kinda The Same, un des sept morceaux de Mouche joués ce soir. Fin du set sur le Grohlien NPR, riffs superbes et distorsion à vous retourner le cerveau puis Giving:Taking alternant calme et rage.
Le public est cabossé mais en redemande, le groupe s'exécute et revient pour le dernier uppercut : 9 Lives et User Guide qui clôturent parfaitement cette grosse heure de furie belge. Habitué aux tempêtes, le public brestois s'est bien fait secoué ce soir. It It Anita n'a pas failli à sa réputation de groupe à l'énergie folle et furieuse et sera à l'affiche du Festival de la mer à Landunvez (29) le 26 juillet. Préparez-vous !
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