Pour reprendre, l'expression d'un ami qui a toujours le bon mot, Alain Chamfort est un peu le Bryan Ferry français. Un taulier de la variété dans ce qu'elle sait faire de mieux, un dandy délicat et discret, un anti Sardou/Hallyday. Son dernier album intitulé L'Impermanence, sorti en mars de cette année, est, de loin, celui que j'ai préféré parmi tout ce que j'ai écouté en 2024, catégorie chanson française. À l'instar de Christophe, qui, en 2016, à plus de 70 ans, avait sorti le sublime Les Vestiges Du Chaos, Alain Chamfort signe un retour magistral avec un album oscillant entre fragilité et modernité. Un album d'une grande élégance, qui lui ressemble tout simplement.
Dans un Cabaret Vauban complet et plein à craquer, je faisais clairement partie des plus jeunes du public. Pendant les 30 minutes qui ont précédées le début du concert, c'est le best of de Joe Dassin qui était diffusé dans la salle. De quoi chauffer l'ambiance ? Carrément ! Toutes les personnes autour de moi reprenaient en cœur L'Équipe à Jojo ou Dans Les Yeux D'Émilie...un peu flippant d'ailleurs ! Les lumières s'éteignent, c'est parti ! Ce sont d'abord les quatre jeunes musiciens du groupe qui commencent et interprètent Baby Boum, avant qu'il arrive à son tour sur les notes de La Fièvre Dans Le Sang. Après cette entrée en matière plutôt directe, Alain Chamfort, indique avec humour avoir hésité entre stades ou petite salles pour cette nouvelle tournée. Il en a confié la direction musicale à Adrien Soleiman qui s'est donc chargé de piocher dans le répertoire du chanteur, entre anciennes et nouvelles compos pour façonner une set-list assez irréprochable je trouve. Dans ce début de show, les tubes sont présents avec Clara Veut La Lune et Bambou, pourtant, ce sont finalement les titres Amour Année Zéro, Contre L'Amour ou Notre Histoire qui ont ma préférence. Sur cette dernière chanson, Julia Jérosme (clavier et chant) apporte une très belle intensité sur le final.
Le décor de scène est sobre, un vase et des fleurs comme sur la pochette de L'Impermanence, son dernier album dont il joue ensuite 4 titres : L'Apocalypse Heureuse, Whisky Glace, l'irrésistible En Beauté et le fragile Par Inadvertance. Alain Chamfort, qui se charge essentiellement de composer les musiques de ses chansons, rend ensuite hommage à ses paroliers, Jacques Duvall et Pierre-Dominique Burgaud pour ne citer qu'eux. C'est le moment d'enchainer un Medley très années 80, même dans le son : Bébé Polaroïd/Bons Baisers D'Ici/Souris Puisque C'Est Grave. Le public est au taquet, et Alain Chamfort semble lui aussi passer un très bon moment. Tout en regardant sa troupe, il lâche comme un cri du cœur : "Je suis vraiment content d'être là...". Et puis, il est presque à domicile finalement, lui qui a des origines morbihannaises et dont le "vrai nom" est Alain Le Govic.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire